Il faut stopper le grignotage des terres

Publié le 2 juillet 2017

Les Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) tirent le signal d’alarme au vu de l’accélération de l’artificialisation et l’accaparement des terres. Dans sa revue « le prix des terres » la fédération nationale des Safer explique qu’en France, le marché de l’artificialisation a été divisé par 2 entre 2007 et 2014. Mais, depuis 2015, il repart à la hausse. « Ne l’oublions pas : la vie de chacun d’entre nous dépend des espaces naturels (agricoles, forestiers et autres). Ces espaces étant finis, un monde durable exige l’arrêt de l’imperméabilisation de nos territoires. Nous protégeons d’ores et déjà les forêts et les espaces de biodiversité remarquable. Nous devons, de même, protéger les sols agricoles, en priorité ceux qui présentent le meilleur potentiel. Cette protection est indispensable pour s’adapter au réchauffement climatique et réduire le déficit européen de terres agricole ». En 2016 le nombre de ventes de terres agricoles pour l’urbanisation (extension de villes, infrastructures…) a bondi de 22% ! Et les surfaces correspondantes de 24% ! Ces ventes représentent 30.000 hectares en 2016.

Les Safer estiment aujourd’hui entre 50.000 et 60.000 hectares par an le rythme annuel de l’artificialisation des terres, comme au début des années 2000 (l’équivalent de la surface agricole d’un département tous les cinq à six ans).

Les Safer sont informées par les notaires des projets de vente de terrains. Elles analysent les données qui leur sont transmises, les évolutions du marché, les flux et les dynamiques territoriales en jeu qui sont suivis à partir de la connaissance des ventes des biens agricoles et ruraux (forêts, vignes, terres et prés, bâti agricole ou rural), des prix, des vendeurs et surtout des acquéreurs. Une connaissance unique des marchés fonciers ruraux.

« La concentration des terres en France conduit souvent à des systèmes de production qui génèrent moins de valeur ajoutée et d’emplois. Deux critères que collectivement nous aurions pourtant intérêt à favoriser, l’espace agricole étant contraint. La régulation foncière doit permettre d’augmenter le nombre d’agriculteurs quand un marché non régulé en diminue le nombre. Pour ce faire, les terres agricoles mises sur le marché doivent pouvoir être orientées vers les porteurs de projets répondant aux objectifs des politiques publiques. C’est tout le sens de la régulation des marchés que les Safer entendent continuer d’exercer. A l’avenir, les espaces agricoles seront au cœur de concurrences de plus en plus fortes, avec la croissance de la demande alimentaire mondiale, la pression foncière urbaine ou encore la lutte contre le réchauffement climatique. Au-delà des avancées significatives des dernières législations, une prochaine loi foncière devra permettre d’apporter les réponses à ces enjeux majeurs. Les récentes évolutions législatives ont été incapables d’enrayer le double phénomène d’urbanisation – qui reprend de plus belle depuis 2015 – et d’accaparement des terres agricoles. »

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