Compte administratif 2016 de la métropole

Publié le 7 juillet 2017

Le compte administratif (CA) détaille la réalité de l’ensemble des recettes et dépenses de la collectivité, il doit être voté avant la fin juin de l’année suivante. Le 30 juin, le conseil de la métropole a adopté le compte administratif de l’année 2016. Dans le document de présentation, le titre de la première partie « un équilibre financier fragile du budget principal » résume bien ce CA 2016.

Il y a un effet ciseau très prononcé entre la petite augmentation des recettes réelles de fonctionnement (+ 7 M€) par rapport au CA 2015 et la forte augmentation des dépenses réelles de fonctionnement (29 M€), d’où la diminution de l’épargne brute qui passe de 65,2 à 42,8 M€.

Donc 2016 n’est pas une année démontrant la stabilité de l’édifice financier de la Métro, loin de là.

Recettes de fonctionnement : comme pour les communes il y a une baisse des rentrées de fiscalité locale à taux constants, c’est la conséquence de plusieurs mesures touchant surtout la taxe d’habitation. Et évidemment la baisse de 6,6 M€ de la DGF qui va se poursuivre en 2017 et après ?

Dépenses de fonctionnement : la Métro a de la chance d’avoir des frais de personnels qui pèsent moins lourds que dans les communes où ils dépassent les 50 % des dépenses. Les 31,6 M€ de dépense de personnel représentent seulement 21% des dépenses de gestion. L’augmentation de ces dépenses de 2,3% entre 2015 et 2016 ne met pas encore en péril le budget mais cela ne pourra pas se poursuivre à ce rythme dans les prochaines années si l’austérité financière gouvernementale se poursuit.

Coté investissements : la poursuite du niveau d’investissement entraine une augmentation de la dette de 28 M€, ce rythme d’augmentation n’est pas tenable à moyen terme même si les taux d’intérêts sont très bas.

Il y a plusieurs façons de présenter les résultats financiers, soit on oublie le remboursement des 16 M€ au SMTC ce qui améliore grandement l’épargne nette, soit on l’intègre (ce qui doit être fait puisque c’est une dépense récurrente pendant 10 ans) comme si cela faisait partie de l’annuité de la dette de la Métro et l’épargne nette devient nulle. Idem pour la dette récupérable aux communes qui s’étale sur 15 ans (même si c’est dégressif chaque année contrairement au SMTC)

Donc la présentation d’une capacité de désendettement de 9,1 années, est bonne pour les banques qui doivent apporter des emprunts, mais dans la réalité c’est un peu moins joli.

L’encours de la dette est au minimum de 402 M€ si on oublie la dette du SMTC reprise (142 M€) et la dette récupérable des communes (47,2 M€). Donc au total on trouve 579 M€ de dette en capital inscrits au budget principal.

Si on calcule la capacité de désendettement sur ce total on atteint 13,5 années, ce qui est beaucoup moins agréable, puisque le budget se trouve dans la zone rouge vif.

Conclusion, en attendant les décisions du gouvernement pour l’année 2018 et suivantes sur les économies exigées aux collectivités, la Métro devra rester très vigilante sur la gestion financière et assurer une maitrise des dépenses (fonctionnement et investissement) très rigoureuse.

La Métro a mangé son pain blanc et la décision d’abandonner une recette supplémentaire de 1 M€ par an en choisissant la SEMOP pour gérer les parkings est évidemment une profonde bêtise.

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