La police de sécurité du quotidien ne sera pas de proximité !

Publié le 8 septembre 2017

Décidément on a du mal à comprendre ce que veut faire ce gouvernement. A propos de la police et de la sécurité, le programme du Président diagnostiquait, à juste titre, qu’il y avait une disparition du lien quotidien entre la police et la population : « Nicolas Sarkozy a supprimé, en 2003, la police de proximité. Elle avait pourtant l’objectif de prévenir la délinquance grâce une connaissance du terrain et des liens durables avec la population. La police s’est peu à peu repliée sur ses missions d’intervention et de réaction…

Demain, notre police sera plus proche du terrain, mieux intégrée dans le tissu social des quartiers, mieux à même d’intervenir avec discernement et de traiter les problèmes de proximité, et ainsi de répondre aux préoccupations de chacun de protection et de tranquillité. »

Le Président devant les préfets le 5 septembre a réaffirmé le diagnostic : « l’abandon de cette police de proximité a conduit à éloigner les forces de l’ordre de la réalité du terrain et à créer les incidents, les troubles graves que nous avons connus il y a quelques mois, où les forces de polices sont considérées comme un corps étranger, n’arrive qu’en intervention dans les quartiers les plus difficiles, et ne connaissent plus dans son intimité le substrat dans lequel elles sont censées intervenir. »

On pouvait donc penser qu’une évolution vers une police de proximité verrait le jour, comme il est indiqué dans la loi. Pourtant le ministre de l’intérieur vient de préciser dans un entretien (DL du 2 septembre) qu’il n’y aura pas de retour à une police de proximité.

A la question, « quelle sera la mission de la police de sécurité au quotidien ? » Voilà la réponse :

« Ce ne sera pas un retour de la police de proximité. Cette police sur le terrain aura pour mission de lutter, par des réponses différenciées à la montée de la violence qui touche nos villes et nos quartiers, contre les incivilités et contre ce qui perturbe la vie quotidienne. Cela pourra se faire dans une liaison plus forte avec les polices municipales. »

Les policiers seront dotés d’outils numériques notamment de tablettes (28.000 d’ici la fin de l’année, le reste d’ici 2020) qui leur permettront de vérifier immédiatement si la personne figure sur les fichiers ou si elle a été contrôlée récemment. Les caméras individuelles seront déployées pour éviter les contestations sur le contrôle.
Le ministre annonce une simplification de la procédure. « La réforme devrait permettre d’oraliser les procédures et d’instituer la forfaitisation de petits délits, un peu comme pour certaines infractions routières. On tapera au portefeuille immédiatement, c’est là le moyen le plus efficace de lutter contre le petit trafic et la détention de stupéfiants (Je suis contre la dépénalisation du cannabis). L’immédiateté de la réponse pénale renforcera la capacité des forces de l’ordre pour démanteler les réseaux de trafiquants. »

On ne voit pas clairement comment la police sera plus proche du terrain, mieux intégrée dans le tissu social des quartiers comme le souhaitait le candidat Macron. A suivre…

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