La CNIL et les données personnelles dans la ville numérisée

Publié le 27 octobre 2017

Face à la pénétration du numérique dans toutes les activités humaines et notamment dans la ville avec la gestion de nombreuses données personnelles avec les interrogations légitimes sur leurs utilisations, notamment la protection de la vie privée, la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) vient de publier un cahier : « La plateforme d’une ville. Les données personnelles au cœur de la fabrique de la smart city ». « Ce cahier explore les enjeux politiques et sociaux des données dans la ville, en soulignant leurs conséquences sur les politiques publiques de la ville et en particulier sur le rapport de force public / privé. Il s’agit de remettre en perspective la city au prisme de l’économie des plateformes, et des relations de pouvoirs entre acteurs publics, acteurs privés. »

Dans l’introduction à ce cahier, la présidente de la CNIL écrit :

« Bien sûr, l’irruption du numérique est porteuse de promesses qui répondent aux objectifs habituels des édiles et planificateurs urbains : fluidifier, assainir, sécuriser, prédire, jadis par la Cloaca Maxima et par les percées haussmanniennes, aujourd’hui par la donnée et par l’algorithme. Mais le numérique soulève aussi pour la puissance publique et pour la définition de l’intérêt commun des défis majeurs. Les grands acteurs privés maîtres de la donnée se trouvent désormais en position de modeler la ville, en fonction des intérêts d’un public qui n’est jamais que la somme de leurs clients. Ils contournent les impératifs d’une puissance publique auquel plus rien ne les lie. Leurs modèles économiques et la captation de données généralisée que nécessitent les services qui s’inventent chaque jour pour transformer les usages urbains posent aussi d’urgentes questions pour les libertés publiques et individuelles. L’air de la ville rend libre, nous dit le proverbe : c’est en ville que s’est construite, dans l’anonymat des masses, une certaine conception de l’homme, que nous n’avons pas encore abdiquée.

Quel équilibre trouver alors entre datafication de la ville et protection de nos libertés ? Comment redonner la main sur la fabrique de la ville aux autorités garantes de l’intérêt général ? Comment résorber l’asymétrie de pouvoirs générée par la concentration de la donnée aux mains de quelques grands acteurs ? Le numérique exige plus que des solutions ponctuelles. C’est bien un nouveau design de la ville qu’il nous impose d’imaginer pour articuler les dimensions techniques, économiques et sociales de la ville avec l’expérience urbaine la plus concrète que peuvent en faire ses habitants, dans le respect de leurs libertés. Puisse ce cahier IP y contribuer utilement. »

Pour lire le cahier complet, cliquez ici.

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.