Le gouvernement oublie la Police de Sécurité du Quotidien pour l’agglomération

Publié le 16 février 2018

Le 8 février, le ministre de l’intérieur, dévoile les départements et les quartiers des villes qui sont retenus pour expérimenter la nouvelle PSQ (police de sécurité du quotidien). Les deux critères prioritaires (voir le site du ministère de l’intérieur) qui ont amené à ces choix, sont : « une délinquance marquée et l’importance des trafics et des incivilités » ; il s’agit de « 30 quartiers de reconquête républicaine ». Au total, côté police, 60 quartiers vont en bénéficier à l’issue de plusieurs vagues : 15 quartiers à partir de septembre 2018, 15 autres à partir de janvier 2019 et 30 autres d’ici fin 2020. Les trente premiers sont choisis et bénéficieront de 15 à 25 effectifs supplémentaires, soit 600 policiers au total.

Évidemment l’exclusion de l’expérimentation, pour l’instant, des quartiers des communes de Grenoble, Saint-Martin-d’Hères et Échirolles a surpris et agité le microcosme politique. La plupart des responsables politiques ont exprimé leurs regrets de cette situation, seuls les habitués de la politique politicienne la plus basique (notamment M. Chamussy, Mme Chalas, députée en marche et l’extrême droite) ont expliqué que c’était la faute du maire de Grenoble !

A Grenoble, il y a déjà eu une augmentation l’an passé de 30 policiers, ceci explique peut-être que ce territoire n’apparaisse pas parmi les 30 premiers, pourtant il semblerait que la situation grenobloise soit assez critique, à moins que le ministre considère que c’est moins pire qu’ailleurs ! Est-ce que les réalités de terrain sont vraiment remontées jusqu’à Paris, ou alors s’agit-il de raisons purement politiciennes ?

Le Préfet a indiqué le 14 février, pour donner une raison à l’absence d’expérimentation de PSQ dans l’agglomération, qu’en effet, il y avait déjà eu l’augmentation de policiers dans l’agglomération. Mais il en manque encore 70 pour arriver au chiffre d’avant les diminutions de Sarkozy. Par contre les policiers vont avoir des moyens informatique (tablettes et smartphone) en patrouille.

Cette nouvelle police n’est pas une police de proximité, il s’agit surtout de diminuer les charges administratives pour donner plus de temps pour les actions de terrain et développer un meilleur partenariat avec les acteurs publics et privés de la sécurité et avec les populations. Sur ce dernier point il s’agit de : « Sensibiliser la population aux questions de sécurité : généralisation des interventions dans les établissements scolaires, sensibilisation au rôle des forces de l’ordre dans le cadre du Service National Universel.

Développer la vigilance citoyenne : adaptation localement du dispositif de participation citoyenne, systématisation des référents proximité dans chaque commissariat et brigade, nomination d’un référent sécurité dans chaque conseil de quartier et conseil citoyen »

Pour le département de l’Isère qualifié pour l’expérimentation coté gendarmerie, les enjeux sont : « Grand volume d’interventions (atteintes aux biens, à l’intégrité des personnes). Forte croissance démographique. Phénomène de métropolisation. Quartiers sensibles. Dynamique de flux. Enjeux touristiques. »

On peut utilement se rappeler que les choix des ZSP (zone de sécurité prioritaire) en 2012 par le gouvernement (Ayrault) avaient fait l’objet de 3 vagues pour choisir les quartiers qui souffrent plus que d’autres d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée. La première vague concernait 15 zones, la ZSP Grenoble- Échirolles n’avait été inscrite que dans la 2ème vague qui en comprenait 49.

Bientôt, on devrait en apprendre plus, car le ministre a déclaré le 8 février que les 117 maires qui ont demandé une expérimentation seront contactés dès le 9 février (ce qui ne semble pas avoir été fait). Les maires de Grenoble, de Saint-Martin-d’Hères et d’Échirolles qui avaient fait une demande collective ont sollicité immédiatement une entrevue au ministre pour comprendre le choix effectué et réaffirmer leur demande, ils seront soutenus par le Président de la Métro suite au débat qui a eu lieu au Conseil de métropole le 9 février.

Le ministre a aussi déclaré : « Les élus, en particulier les maires, sont ceux qui connaissent le mieux leur territoire, qui savent où se développe la délinquance. Je demande que dans les trois prochains mois on puisse prendre contact avec eux pour définir en partenariat une vraie stratégie de sécurité pour le territoire »,

Pour lire le communiqué du ministère de l’Intérieur, cliquez ici.

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