Pollution atmosphérique, il est urgent d’agir

Publié le 23 février 2018

Pollution depuis Le SappeyLa Commission européenne a décidé de lancer la dernière étape des procédures d’infraction à l’encontre de 9 pays dont la France avec un renvoi devant la Cour de justice de l’UE (CJUE), « sauf si des mesures additionnelles crédibles, opportunes et efficaces sont présentées ». La France est poursuivie par la Commission européenne à la fois pour des dépassements sur les particules fines (PM10) et sur le dioxyde d’azote (NO2). Le Conseil d’Etat a aussi enjoint le gouvernement à ramener avant le 31 mars les concentrations de PM10 et de NO2 en dessous des valeurs limites autorisées dans l’Union européenne, dans les zones où elles étaient encore dépassées en 2015.

Le ministère de l’écologie a transmis le 13 février à la Commission le plan d’action prévu pour essayer d’échapper aux sanctions qui peuvent être financièrement lourdes pour l’Etat et les collectivités locales. Il s’agit d’une série de mesures visant à réduire rapidement les sources de pollution atmosphérique qu’elles proviennent des transports, du chauffage ou de l’industrie et de l’agriculture.

Pour les détails : https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/pollution-lair-france-presente-plan-daction-commission-europeenne

Il est prévu que « les préfets des zones concernées par le dépassement des seuils de pollutions présenteront le 31 mars, les feuilles de route préparées de concert avec toutes les parties prenantes, et notamment les collectivités locales, définissant les actions nouvelles de court terme concrètes et ambitieuses permettant de revenir rapidement sous les seuils. »

Est-ce que ce sera suffisant pour arrêter la procédure d’infraction ?

Mais des médecins attirent l’attention sur les particules ultrafines qui ne sont pas règlementées et sont beaucoup plus dangereuses que les particules fines PM10 ou PM2,5.

C’est ce que décrit un article du journal Le Monde du 14 février : « Les particules ultrafines, la pollution cachée des véhicules diesel ».
En résumé : « Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont cancérogènes et se trouvent à la surface des particules ultrafines émises en grand nombre par les véhicules diesel Les particules ultrafines, « le vrai scandale sanitaire »
« Déjà, le « dieselgate » avait révélé que plusieurs groupes automobiles s’évertuaient à truquer leurs moteurs pour minorer les rejets de NOx lors des tests antipollution d’homologation des véhicules. Et des grandes revues scientifiques comme Nature ont compté que les excès d’émission de ce gaz toxique étaient responsables d’environ 38 000 morts prématurées chaque année dans le monde.

Ce que l’on sait beaucoup moins, en revanche, c’est que les moteurs diesel recrachent des substances encore plus nocives que les NOx : les HAP. Derrière ce trigramme inconnu au-delà du cercle des initiés se cachent les hydrocarbures aromatiques polycycliques. Son représentant le plus toxique répond au nom barbare de benzo[a]pyrène. Le B[a]P, que l’on retrouve aussi dans la fumée de cigarette ou du chauffage au bois, est classé cancérogène pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est considéré comme traceur du risque cancérogène pour la famille des HAP. »

Pour lire l’article complet suivre ce lien.

En complément lire un article très pédagogique.

Il faut aussi prendre connaissance d’une étude aux USA (dans la revue Science) qui montre qu’au fur et à mesure qu’on diminue les pollutions automobiles apparaissent des pollutions importantes dues aux produits de consommation qui seraient la première source de composés organiques volatiles (COV) mauvais pour la santé. Voici ce qu’en dit le journal de l’environnement :

« C’est un effet inattendu des efforts entrepris depuis des décennies pour rendre les voitures moins polluantes, en particulier via les pots catalytiques : les automobiles ne seraient désormais plus les premiers émetteurs de COV. Oxydés une fois dans l’air, en particulier par les oxydes d’azote, ces composés sont les précurseurs des particules fines et de l’ozone, deux fléaux de santé publique. »

« Pesticides, parfums, peintures, etc.

Or si les efforts d’assainissement de l’air urbain portent, à raison, sur l’automobile, il est une autre source qui prend de l’ampleur, et s’avère même en passe de détrôner les produits de la combustion des carburants automobiles, si elle ne l’a pas déjà fait : les produits de consommation courante (colle, détergents), les pesticides présents dans l’air, les parfums, les peintures, autant de produits issus de la chimie du pétrole.

Brian McDonald, du centre coopératif de recherche sur les sciences de l’environnement à Boulder (Colorado), et ses collègues ont analysé la situation à Los Angeles, par divers moyens: en mesurant la présence de COV à proximité ou à distance des voies des axes routiers, en analysant des résultats de plusieurs études sur l’air intérieur (qui concentre les COV issus de produits de consommation), ainsi que des résultats de laboratoire.

38% des COV urbains

Résultat: 38% des COV mesurés à Los Angeles seraient issus de produits de consommation, contre 32% de carburants automobiles (diesel et essence), 14% d’émissions en amont (dont les raffineries), et 15% d’origine industrielle. Une analyse de ces divers COV montre qu’en termes de potentiel de formation de particules fines, la part de ceux issus des produits de consommation s’élèverait à 42%, contre 36% pour les carburants… »

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