Les offices publics de l’habitat (OPH) sont dans le rouge

Publié le 15 juin 2018

Au moment où le Conseil municipal de Grenoble débat de l’avenir du projet de rénovation urbaine de la Villeneuve, il est important de se rendre compte de l’état dans lequel se trouvent les bailleurs sociaux et notamment ACTIS, OPH de la Métro, qui sont les acteurs de première ligne dans la rénovation. Sans aide conséquente de l’ANRU, ce quartier risque d’être abandonné car les collectivités n’ont pas la possibilité financière de prendre le relai et les bailleurs vont réduire fortement leurs investissements.

La Fédération des OPH (office public de l’habitat) qui gère la moitié des logements HLM, a tenu son assemblée générale annuelle à Grenoble les 7 et 8 juin et a fait le point sur la situation financière de cette catégorie des bailleurs sociaux après les baisses des APL, la réduction des loyers (RLS) et les décisions de la future loi ELAN.

Dans un communiqué du 8 juin, la Fédération explique que les deux tiers des OPH « devront malheureusement réduire la voilure dès 2018 d’après les chiffres tirés de la première enquête sur les conséquences de la RLS. 61% des offices vont diminuer leur budget d’entretien courant de 6% en moyenne et la moitié leurs investissements (neufs et réhabilitation) d’un tiers. »

Les OPH ont adopté une résolution dont le titre résume bien leur situation : « Un choc systémique qui réinterroge notre modèle français ». La résolution poursuit :

« Un choc financier :

Les offices ont porté plusieurs propositions pour améliorer leurs conditions d’exercice dans tous les territoires au bénéfice des habitants les plus modestes : aides à la démolition, révision du règlement financier de l’ANRU, maintien de l’abattement de Taxe Foncière en QPV (quartier politique de la ville)… Et ce malgré un contexte national défavorable en matière de subventions.

Mais la RLS vient fracasser ces efforts au détriment des territoires et notamment des plus fragiles d’entre eux : les quartiers populaires des métropoles, de nombreuses villes moyennes, certains territoires ruraux et bien sûr toutes les zones qui ont connu une forte désindustrialisation. Les offices sont les plus présents -et de loin- dans ces territoires mais ils sont aussi les plus fragilisés par le retrait de l’Etat du financement du logement social, retrait qui s’est accéléré avec la mise en place du FNAP (qui devait être abondé à parité par l’Etat et qui ne l’a été qu’à moins de 10%), et les plus menacés par la mise en place de la RLS puisqu’ils logent bien plus de locataires paupérisés dans des logements bien moins chers que les autres organismes de logement social. Les chiffres tirés de la première enquête sur les conséquences de la RLS sont limpides : près des deux tiers des offices vont réduire la voilure dès 2018. 61% vont diminuer leur budget d’entretien courant en moyenne de 6% et la moitié leurs investissements (neufs et réhabilitation) d’un tiers.

C’est pourquoi les OPH continueront à dénoncer la baisse des APL compensée par la RLS car c’est un combat juste : pour les locataires les plus modestes et pour le maintien de l’activité d’un secteur -celui du bâtiment au sens large-. Nous serons force de proposition pour trouver un nouvel équilibre plus favorable aux investissements et donc aux locataires, il passe par la non reconduction de la RLS dans la prochaine loi de finances. »

Pour lire le communiqué complet, cliquez ici.

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