Encore un papy de la « corruption-connection » grenobloise qui ferait mieux de se faire oublier…

Publié le 13 juillet 2018
Salle du Conseil de la Métro

Photo GK

Richard Cazenave (conseiller de droite à la Métro et à la ville de Grenoble) se permet de donner des leçons aux élu-e-s de la métropole sur la gestion de la SEM PFI. La nouvelle majorité de la Métro a fait de louables efforts pour remettre dans le droit chemin cette SEM dont la gestion avait été très sévèrement critiquée par la Chambre Régionale des Comptes. Les tarifs sont désormais fixés par l’autorité délégante (la Métro) et le contrôle de la SEM enfin mis en place.

Richard Cazenave s’est permis de déclarer, lors du Conseil métropolitain de mai, que la SEM faisait, à propos des tarifs, « la poche des morts»! Il lui a été répondu, à juste titre, qu’en moyenne les coûts des obsèques avaient diminué depuis la reprise en main de la SEM.

Avant de se permettre de donner des leçons, M. Richard Cazenave devrait faire profil bas en ce qui concerne la gestion d’une SEM. Effectivement sous le régime de la « corruption-connection » grenobloise il a été directeur de la SEM Compagnie de Chauffage puis président. Il n’est pas inutile de rappeler les pratiques passées de M. Richard Cazenave durant ces années troubles.

M. Richard Cazenave, conseiller municipal délégué de M. Alain Carignon de 1989 à 1995, colistier de Monsieur Alain Carignon sur la liste UMP aux élections municipales de Grenoble en mars 2014, a été élu conseiller municipal de Grenoble et y siège depuis mars 2014. Il était dirigeant de la fédération de l’Isère du RPR de 1989 à 1991, député RPR puis UMP de l’Isère de 1988 à 2007.

Il a fallu attendre 1995 pour que soient révélés les faits dissimulés de 1989 à 1994 de détournement des fonds au profit personnel de M. Richard Cazenave par recel et abus de biens sociaux de la Compagnie de Chauffage et de sa filiale Sinergie de sociétés prestataires de la Compagnie de Chauffage, à travers des sociétés liées à la Lyonnaise des Eaux implantées à Londres, en Suisse et au Luxembourg et utilisées par les porteurs de mallettes M. Raymond Roux (par ailleurs administrateur de la société Gaz et Electricité de Grenoble) et M. Jean-Claude Méry (Cour de cassation, chambre criminelle, 16 novembre 2005, rejetant le pourvoi ; Cour d’appel de Lyon, 26 janvier 2005 ; Tribunal correctionnel de Lyon, 22 janvier 2004).

Son complice, M. Michel Bouteille, directeur général de la CCIAG de 1989 à 1995, détaché de la Compagnie Générale de Chauffe (groupe Compagnie Générale des Eaux), a abusé des biens sociaux de la filiale SINERGIE et a les a recelés, tout en étant assuré par la Compagnie Générale des Eaux pour ses malversations (Cour d’appel d’Aix-en-Provence, chambre criminelle, 28 janvier 2004 ; après renvoi par la Cour de Cassation, chambre criminelle, 27 juin 2001, en cassation de l’arrêt de la Cour d’appel de Grenoble, chambre criminelle, 20 septembre 2000 qui avait confirmé le jugement du Tribunal correctionnel de Grenoble, 23 novembre 1999).

Michel Destot et le président de la CCIAG à compter de 2001, avec le directeur détaché du groupe Véolia Dalkia, ont retiré la constitution de partie civile de la CCIAG qui avait été engagée par l’élu écologiste Vincent Fristot, président de la CCIAG de 1995 à 2001, qui a dû subir l’opposition des autres administrateurs privés et publics, ce qui a privé la société et donc les usagers du service public de chauffage urbain du remboursement par Messieurs Cazenave et Bouteille des sommes qu’ils avaient détournées.

Richard Cazenave a aussi été trésorier du RPR de l’Isère et a été mis en cause pour financement irrégulier du parti politique dans l’affaire « cabinet Martin ». Il lui était reproché d’avoir utilisé des fonds détournés de la comptabilité du cabinet Martin, créé à Lyon et spécialisé dans l’ingénierie thermique, afin de financer illégalement le RPR (Cour d’appel de Lyon 26 janvier 2005).

Pour la tranquillité publique, pour la mémoire, pour l’avenir, ni conseil municipal de Grenoble, ni la métropole ne doivent devenir une maison de tolérance pour la corruption.

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