Origine sociale et niveau de vie

Publié le 31 août 2018

Quel est le poids de la reproduction sociale en France ? Des informations statistiques inédites permettent de quantifier l’influence de l’origine sociale sur le niveau de vie et montrent que l’inégalité des chances passe par le niveau de diplôme.

Une étude de France Stratégie montre que les chances de parvenir aux sommets de la distribution des revenus varient fortement selon l’origine sociale. France Stratégie analyse pour les années 2011-2014, le niveau de vie d’individus nés entre 1970 et 1984 en fonction de la profession de leur père. Au sein du centième d’individus les plus aisés, on trouve par exemple 10 % d’enfants d’ouvriers (ils sont 43 % dans l’ensemble de la population étudiée). Inversement, parmi le dixième d’individus les plus pauvres, 7 % sont fils de cadres supérieurs ou de chefs d’entreprise.

« Les résultats surprennent moins par le constat lui-même que par son ampleur : la France, qui par ailleurs parvient à contenir le creusement des inégalités de revenus, accuse des inégalités de chances importantes, notamment aux deux extrémités de la distribution sociale. Un enfant de cadre supérieur a ainsi 4,5 fois plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’appartenir aux 20 % les plus aisés. L’origine sociale a un effet très discriminant sur l’accès à un niveau de vie élevé mais aussi sur le risque de faire partie d’un ménage pauvre. 

Quel rôle faut-il alors attribuer à d’autres facteurs comme l’âge, le sexe ou l’ascendance migratoire, si souvent mis en avant ? L’analyse démontre que leurs effets sont finalement faibles, voire négligeables, par rapport au poids de l’origine sociale.

Reste à cerner les canaux par lesquels s’opère cette influence. Le niveau de diplôme se révèle doublement déterminant : il influence directement le niveau de rémunération de l’individu mais aussi celui de son éventuel conjoint, qui appartient bien souvent au même milieu social que lui. L’inégalité des chances en France est d’abord une inégalité des chances éducatives. »

 Pour lire l’étude, cliquez ici.

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