La sécurité dans l’agglomération grenobloise

Publié le 5 octobre 2018

La venue du ministre de l’intérieur, attendue depuis très longtemps a permis d’éclaircir de nombreux points sur la sécurité publique dans la circonscription de police de l’agglomération qui couvre 8 communes : Grenoble, Échirolles, Saint Martin d’Hères, Fontaine, Saint Martin Le Vinoux, La Tronche et Gières.

Au lendemain de la démission de G. Collomb, les maires de Grenoble, Echirolles et Saint Martin d’Hères doivent se féliciter que cette venue se soit enfin réalisée car s’il avait fallu attendre la venue du remplaçant, cela pouvait prendre encore des mois…Maintenant il faut espérer que les promesses soient tenues.

Le premier point, met un terme aux interprétations politicienne du fait que Grenoble, Echirolles et Saint Martin d’Hères n’avaient pas obtenu la Police de Sécurité du Quotidien (PSQ) dès le premier round. Rappelez-vous, toutes les oppositions à la politique municipale expliquaient que c’était parce que Grenoble ne développait pas assez la vidéosurveillance sur l’espace public. On avait déjà indiqué que cela était faux, comme l’avait d’ailleurs expliqué le Préfet.

Mais la volonté de nuire était plus forte que la recherche de la vérité.

Le ministre a reprécisé pourquoi les trois communes de l’agglomération n’avaient pas été choisies : « Il a fallu faire des choix. Beaucoup de villes avaient des situations aussi complexes que Grenoble, je pense notamment à Marseille, Toulouse ou la banlieue parisienne qui connaissent de très grandes tensions… Ensuite nous voulions tester le dispositif sur des villes différentes n’ayant pas le même profil. » Donc rien à voir avec la vidéosurveillance, espérons que cela mettra un terme aux agitations purement politicienne des députés « en marche » à reculons de Grenoble.

Le deuxième point, c’est qu’enfin le gouvernement prend en compte la réalité de ce qui se passe sur le terrain en annonçant plusieurs mesures qui, si elles sont effectivement appliquées, vont améliorer la situation des forces de police nationale.

Il y aura des moyens humains supplémentaires conséquents étalés dans le temps pour atteindre une augmentation de 68 au début 2020. Sauf qu’on n’atteindra pas encore les effectifs d’avant Sarkozy. La demi compagnie de CRS qui existe mais qui se déplace souvent en dehors de la circonscription de police de Grenoble serait affectée à demeure dans la circonscription. Un renforcement de l’antenne de police judiciaire et ce que nous réclamions depuis longtemps, l’annonce de la réorganisation des services de police afin qu’ils ne travaillent plus en silo mais dans une coopération efficace entre services. Ce point sera le plus problématique à mettre en place, vu les lourdeurs administratives et les corporatismes profonds existants. Comme le ministre a changé, il n’y a aucune garantie que tout cela soit effectif.

Troisième point il y aurait un renforcement des moyens de justice, mais tant que le gouvernement n’aura pas dépénalisé le commerce de la drogue rien d’efficace ne se fera. Il faut absolument que la justice n’ait à traité que les cas importants ; la consommation et le commerce habituel doivent être soumis à des amendes importantes avec des procès-verbaux simples à remplir par les policiers nationaux. La Police municipale n’en a pas la compétence.

Quatrième point : le ministre a insisté sur la coopération étroite entre toutes les forces de sécurité, ce que demandaient depuis longtemps les maires notamment de Grenoble, Saint Martin d’Hères et Echirolles.

Mais un point important reste toujours ouvert : qu’est exactement la Police de Sécurité du Quotidien – PSQ ? Pour certains, c’est à terme l’absorption de la police municipale dans la police nationale, ce qui serait inquiétant vu que la PSQ n’est pas une police de proximité. C’est un concept très flou qui tient pour l’instant plus de la communication. Le rapport des députés, Fauvergue et Thourot « D’un continuum de sécurité vers une sécurité globale » rendu le 11 septembre 2018, fait des propositions parfois intéressantes mais d’autres qui inquiètent les élus locaux. Notamment la suppression des Conseil locaux de sécurité et de prévention de la délinquance communaux (ou par secteur comme à Grenoble) par un organe intercommunal à l’échelle du bassin de vie. Ce serait la suppression des organes de proximité prévus pour prévenir la délinquance qui ont actuellement une connaissance précise du terrain.

Si on veut une bonne coopération entre les polices nationale et municipales, il faut donner de nouveaux moyens aux policiers municipaux, par exemple l’accès au fichier des cartes grises et personnes recherchées ou à celui des objets et véhicules signalés. Et élargir le pouvoir des maires pour fermer les établissements qui créent des nuisances importantes au voisinage.

La sécurité doit rester une prérogative régalienne de l’Etat ; l’association d’élus « France urbaine » (grandes villes et métropoles) rappelle qu’elle est « profondément attachée à la distinction entre d’une part, la notion de sécurité publique et d’autre part, celle de tranquillité publique. La première relevant de la prérogative exclusive de l’État alors que la deuxième incombe aux collectivités. »

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