L’adaptation au changement climatique à Grenoble

Publié le 19 octobre 2018

Depuis 2005, la ville de Grenoble et la Métro sont mobilisées sur le plan énergie climat territorial et vu l’urgence de s’adapter au changement climatique et atténuer autant que faire se peut l’évolution très négative décrite années après années par le GIEC, elles renforcent leurs actions. Le 9 février 2018 Sous l’impulsion de Jérôme Dutroncy, Vice-président délégué à l’environnement, l’air, le climat et la biodiversité, la métropole a mis à jour son Plan Air Energie Climat.

Du coté de la ville, après avoir adopté en novembre 2015, sur un rapport de Vincent Fristot adjoint à l’urbanisme, au logement, à l’habitat et à la transition énergétique, le programme « Grenoble air énergie climat, la Ville a lancé en 2017 une étude exploratoire pour mieux comprendre les contours du climat en 2050, identifier les effets du changement climatique pour son territoire et établir une stratégie d’adaptation et un plan d’actions. Cette étude a été confiée au cabinet TEC. Le projet de PLUI va aussi dans le même sens en organisant la résistance à la périurbanisation en permettant une densification des zones urbanisée afin aussi d’arrêter la destruction des zones agricoles.

Un document est maintenant disponible qui propose, sur la base de données climatiques consolidées, de résumer les contours du climat grenoblois en 2050, les effets attendus et les enjeux pour Grenoble ainsi que les axes stratégiques d’adaptation sur lesquels adosser un plan d’actions.

On y lit :

« Le climat grenoblois s’est réchauffé en toutes saisons sur les 50 dernières années (exemple, les températures moyennes ont augmenté de +2°C entre 1959 et 2014 à Monestier de Clermont.) : diminution du nombre de jours de gel (moins 12 jours par an en moyenne au Col de Porte de 1961 à 2015), érosion du manteau neigeux, particulièrement marqué en dessous de 1700 mètres, canicules estivales (épisodes de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée) plus intenses et plus fréquentes.

À l’horizon 2050, les saisons pourraient prendre les contours suivants :

En 2050, les vagues de chaleur et les canicules seraient plus fréquentes. L’été de 2003 serait un été normal. Les précipitations baisseraient et la sécheresse estivale s’amplifierait, rendant les orages d’été potentiellement plus érosifs pour les sols du fait des conditions asséchantes

Les précipitations hivernales augmenteraient alors que les gelées et chutes de neige diminueraient fortement sur Grenoble et dans les massifs environnants (Chartreuse, Belledonne et Vercors).

Les journées estivales tardives seraient plus nombreuses (+4 à +8 jours par automne à l’horizon 2050). Les précipitations seraient potentiellement plus fortes et érosives du fait d’une hausse du cumul moyen et d’une baisse du nombre de jours de pluie.

Les températures moyennes et maximales tendraient également à augmenter au printemps. Pour cette saison, l’évolution des précipitations est plus incertaine. »

Trois grandes orientations stratégiques de la ville sont présentées, un plan d’actions est décliné, des actions existantes vont être renforcées et enrichies par de nouvelles actions.

1 : Lutter contre les îlots de chaleur et les inondations ; 2 : Accompagner la transformation des modes de vie ; 3 : Renforcer les partenariats et expérimenter

« Orientation stratégique 1 : Lutter contre les îlots de chaleur et les inondations

La manière de concevoir et d’aménager la Ville (infrastructures, formes urbaines, rapport entre surfaces minéralisées et végétalisées) est un levier clé pour adapter le cadre de vie grenoblois à la nouvelle donne climatique : intégration d’objectifs ambitieux en matière d’infiltration des eaux de pluie et de lutte contre l’îlot de chaleur urbain dans la conception des aménagements, renforcement de la présence de l’eau et de la végétation dans l’espace public, prise en compte du confort d’été et des solutions de rafraîchissement passif dans la rénovation et la construction des bâtiments, albédo des matériaux…

La Ville de Grenoble agit déjà :

> Un Plan local d’urbanisme qui impose :

  • une infiltration des eaux pluviales à la parcelle ;
  • un taux de végétalisation pour les nouvelles toitures ;
  • un taux de pleine terre végétalisée ;
  • des teintes claires pour les toitures et les façades.

> Une politique active de plantation d’arbres, avec la Métropole, dans les rues, sur les places, dans les parcs : 37 000 arbres dans la ville aujourd’hui, 500 espèces différentes, 3 345 plantations depuis 2014 ;

> Attention portée à la présence de l’eau : aménagement de berges, réhabilitation de fontaines, jeux d’eau temporaires, création de mares paysagères, de points d’eau potable, … ;

> Rénovation et construction de 3 écoles au niveau BBC (bâtiment basse consommation), avec mise en place de protections solaires sur les façades ;

> Déminéralisation des surfaces pour faciliter l’infiltration des eaux de pluie et réduire l’effet albédo.

Orientation stratégique 2 : Accompagner la transformation des modes de vie

La lutte contre l’îlot de chaleur urbain et les risques sanitaires associés passent à la fois par une adaptation du bâti et de l’espace public et par des mesures visant une meilleure prise en charge des personnes fragiles : lutte contre l’isolement, accès aux espaces refuges, accès aux soins etc. Le développement de la solidarité territoriale et des plans de protection et de gestion de crise sont des priorités. L’adaptation appelle aussi des transformations en profondeur dans les comportements et modes de vie, comme par exemple les habitudes alimentaires ou les changements de rythme de vie (horaires de travail) ; accompagnement, sensibilisation et culture de l’adaptation sont à développer.

La Ville de Grenoble agit déjà :

> Des conseils et des subventions pour la végétalisation des façades ;

> Préservation du foncier agricole (acquisition de parcelles, ferme urbaine), augmentation de la part d’alimentation biologique et locale dans les restaurants scolaires et administratifs pour favoriser une agriculture durable ;

> Élaboration d’un plan canicule municipal.

Orientation stratégique 3 : Renforcer les partenariats et expérimenter

Une politique d’adaptation au changement climatique concerne par nature plusieurs domaines (urbanisme, santé, énergie, ressources en eau, biodiversité…) et nécessite l’implication de tous, à toutes les échelles de territoire : habitants, acteurs sociaux-économiques, monde associatif, Métropole, communes, paysagistes, architectes, universitaires, hydrogéologues etc.

Les documents de planification communaux ou inter-communaux structurent l’action publique, fixent des objectifs et réglementent avec des niveaux d’exigence de plus en plus élevés (PDU, PLH, PLUi, Plan climat air-énergie, Plan municipal de santé).

Il s’agit maintenant, dans la phase opérationnelle, de multiplier les réalisations concrètes, en concertation et en coordination avec les acteurs locaux.

La politique d’adaptation au changement climatique, étant une politique récente et un processus itératif, elle gagne à s’appuyer sur des partenariats, de la recherche, du partage d’expérience, de l’expérimentation et de l’innovation territoriale, du suivi et évaluation.

La Ville de Grenoble agit déjà :

> Implication des habitants : « jardinons nos rues », jardins et vergers partagés, budgets participatifs etc.

> Plan Local d’Urbanisme intercommunal piloté par la Métropole, suivi d’indicateurs, partenariats locaux et internationaux.

Pour télécharger le document cliquez ici.

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