Orientations budgétaires pour 2019 à Grenoble

Publié le 9 novembre 2018

Le Conseil municipal du 5 novembre a débattu du rapport d’orientation budgétaire 2019 qui décrit, en préalable au vote du budget annuel les grands choix financiers de la ville. Contrairement au débat sur la sécurité, celui sur les orientations budgétaires a été beaucoup plus animé et sa qualité très médiocre. Pour les oppositions il fallait absolument démontrer que la majorité n’avait pas redressé les finances de la ville sans augmenter les taux des impôts, comme si cette réussite allait peser lourd dans les prochaines élections. Ils devaient alors nier à toute force ce redressement.

La majorité a poursuivi ses priorités : organisation de la résistance à la politique d’austérité gouvernementale en faisant les choix les moins impactant pour les habitants et les services publics. Grâce au plan de sauvegarde et de rénovation des services publics locaux, les finances de la ville sont sorties de la zone dangereuse, mais elles restent fragiles car les actions passées pèsent toujours lourdement sur la ville centre. Le poids de la dette (issue de la période Carignon) est toujours là, le niveau des impôts locaux très lourd qui interdit d’en augmenter les taux car ils sont injustes et fondés sur des bases datant de 1970…

Le groupe PS et assimilés, par Mme Salat, s’est acharné à attaquer tous les choix de la majorité mais sans expliquer quelle alternative il aurait proposé. Suite à un aveu sur sa gestion passée on a pu comprendre qu’il était adepte de l’augmentation des taux des impôts. En effet Mme Salat a justifié l’augmentation des taux de 9% en 2009 comme réponse à la baisse des dotations de l’Etat et la nécessité de maintenir le service public. Or à l’époque la baisse des dotations de l’Etat était très faible : 0,2 M€ entre 2007 et 2008. En décembre 2008, date du vote du budget 2009 et de la décision d’augmenter les taux (alors que M. Destot avait promis de ne pas les augmenter lors des élections de mars 2008), il n’y avait donc aucune raison d’augmenter les impôts. Face à la diminution de 17 M€ des dotations de l’Etat, le PS aurait réagi en augmentant encore une fois les taux des impôts comme l’ont fait de nombreuses grandes villes. Le silence absolu du groupe PS et assimilés sur une alternative à la politique financière de la majorité démontre qu’il n’a aucune pensée construite à ce sujet.

Mme Salat essaye de faire croire que la majorité a compensé la non augmentation des taux des impôts par une augmentation des tarifs des services publics ; si elle lisait les comptes administratifs de la ville elle verrait que ce qu’elle raconte est débile puisqu’il n’y a pas ou très peu d’augmentation des tarifs sinon il y aurait une nette augmentation des recettes correspondantes (chapitre 011 du budget).

La droite s’est évertuée, par M. Chamussy, a essayé de démontrer que le redressement financier opéré par la majorité était nié par la Chambre régionale des Comptes (CRC). Rappelons que le rapport de la CRC porte sur la période 2011-2016 et que sur 2017 elle n’apporte que quelques éléments très partiels.

Mais le diagnostic de la CRC est très clair (page 31) : « La CAF nette (ou épargne nette) est faible depuis 2012 et négative depuis 2014. Cette situation qui n’est pas soutenable à moyen terme, fait courir un risque de déséquilibre budgétaire ». Or ce que ne savait pas la CRC, c’est que l’épargne nette est redevenue positive en 2017 et le restera en 2018 et en 2019. Et page 34, la CRC indique une amélioration notable de la capacité de désendettement dès 2016, qui repasse sous les 10 ans. Preuve donc d’un redressement financier net et précis, même si la situation reste fragile puisque la ville manque de recettes pour lui permettre de dégager une épargne encore plus importante pour faire suffisamment d’investissements.

Le choix stratégique et social fait par la majorité de ne pas augmenter les taux des impôts tranche radicalement avec le passé de la ville. La majorité actuelle est la seule depuis au moins 50 ans à ne pas avoir augmenté les impôts pour résoudre les problèmes financiers et grâce à une réorganisation des services en profondeur elle a maintenu l’ensemble des services publics. C’est un fait qu’il faut reconnaitre et mettre au crédit de cette majorité qui aura subit la double peine : trouver une situation financière très dégradée en 2014 et des baisses violentes de ses recettes par les baisses des dotations de l’Etat, l’obligeant à repenser l’ensemble du fonctionnement des services publics municipaux. Mais il reste que Grenoble a toujours des charges de centralité qui n’ont pas été prises totalement en compte par la Métropole, c’est ce qui la distingue des autres grandes villes de même taille qui avaient transféré ces charges à l’intercommunalité depuis plus longtemps.

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