À propos des taxes et autres joyeusetés

Publié le 16 novembre 2018

Le ras le bol de nombreux habitants par rapport aux augmentations des taxes sur les carburants ne prendrait pas cette tournure si notre société revenait aux principes fondamentaux de notre République.

La manière de gérer les taxations diverses pour financer le budget de l’Etat est en train de détruire l’essence même de la notion d’impôt, ciment d’une société démocratique et les forces destructrices de la République vont s’emparer du désarroi populaire.

En effet la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 fonde l’impôt sous la forme suivante :

 « Art. 13. Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés. »

Actuellement si on examine comment sont définies les recettes pour compenser les charges de l’ensemble des administrations, il est clair que la grande majorité des impôts et taxes diverses ne répondent plus du tout à cette définition qui assure que l’impôt serait juste s’il était adapté en fonction des facultés de chacun. Les citoyens payent beaucoup plus de taxes ou d’impôts qui ne sont pas définis suivant cet article 13 qui fait partie de notre Constitution, en premier lieu la TVA, les impôts locaux, la CSG…

Évidemment, il n’est pas simple de transformer l’ensemble de ce système, mais une bonne politique serait d’aller au moins dans ce sens. Or les gouvernements précédents ne l’ont pas fait et le gouvernement actuel est pire car il favorise outrageusement les plus riches et bricole dans tous les sens pour soi-disant réformer le pays. Il bricole la fiscalité locale en baissant puis supprimant la taxe d’habitation en la remplaçant par une future usine à gaz qui va mettre les collectivités en difficulté ; il fait des économies sur les allocations logement au détriment du logement social, il récupère des pertes de recettes en augmentant les taxes ici où là… Et les rentrées fiscales sont asséchées par les multiples systèmes permettant l’optimisation fiscale, sans parler de la fraude fiscale via les paradis fiscaux à l’intérieur même de l’Europe, le blanchiment de l’argent des maffias… ; la lutte contre ces multiples évasions n’est pas menée avec l’intensité nécessaire.

Bien sûr qu’il faut financer la transition écologique, mais alors il faut réorganiser les prélèvements financiers pour qu’ils aillent dans le sens des philosophes des Lumières : que la contribution soit répartie en raison des facultés de chacun.

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