Climat, on va dans le mur !!!

Publié le 7 décembre 2018

Chaque année, « ONU Environnement » présente une évaluation définitive de l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire l’écart entre les niveaux d’émissions prévus pour 2030 et les niveaux correspondants à l’objectif de maintien de la hausse des températures à 1,5 ou 2°C. Au niveau mondial, les pays doivent immédiatement multiplier leurs efforts et leurs actions en faveur du climat par trois pour atteindre l’objectif de 2°C et par 5 pour maintenir l’augmentation à 1,5°C !

Malheureusement c’est exactement l’inverse qui se passe, les émissions mondiales de CO2 ont augmenté en 2017 après avoir été stables pendant trois ans. C’est notamment le cas de la France qui décroche de sa trajectoire.

Nicolas Hulot a eu raison de démissionner du gouvernement qui ne prend pas les mesures nécessaires, on le voit encore avec la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) où les investissements pour les énergies renouvelables, les économies d’énergie et la sobriété énergétique sont très insuffisants.

Le rapport des experts fait des préconisations, notamment sur une politique fiscale très incitative qui supprimerait toutes les subventions aux combustibles fossiles et un prix du carbone fixé par exemple à 70 dollars la tonne.

Voici des extraits du communiqué de l’ONU du 27 novembre 2018 :

« Cette analyse, ainsi qu’un examen des progrès accomplis par les engagements nationaux pris au titre de l’Accord de Paris montrent clairement que le rythme actuel des mesures nationales est insuffisant pour atteindre les objectifs de Paris. En raison de l’augmentation des émissions et du retard qu’accuse la prise de mesures appropriées, l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions est plus important que jamais dans le rapport 2018. Si l’on traduit cela en action climatique, les auteurs en arrivent à la conclusion que les pays doivent multiplier leur ambition de limiter le réchauffement climatique par 3 afin d’atteindre le scénario à 2°C et par 5 pour atteindre le scénario à 1,5°C…

Selon les conclusions du rapport, si les tendances actuelles se poursuivent, elles entraîneront un réchauffement de la planète d’environ 3°C d’ici la fin du siècle. L’augmentation des températures sera ensuite continue.

Bien que les auteurs du rapport soulignent qu’il est encore possible de réduire l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions et de maintenir le réchauffement de la planète en-deçà des 2°C, l’évaluation émet un avertissement clair : le type de mesures drastiques et à grande échelle dont nous avons un besoin urgent n’a pas encore été observé.

Dans le but de combler ce vide, le rapport 2018 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions offre un nouvel aperçu du scénario dans lequel l’action climatique serait significative. Grâce à une nouvelle analyse des émissions mondiales dans le contexte de la politique budgétaire, au rythme actuel des innovations et avec un examen exhaustif des actions climatiques menées par le secteur privé et sur le plan infranational, les auteurs proposent une feuille de route pour la mise en œuvre du type d’action transformative requis pour optimiser le potentiel dans chacun de ces secteurs.

Qu’il s’agisse des villes, des autorités des provinces, des états et des régions, des entreprises, des investisseurs, des établissements d’enseignement supérieur et des organisations de la société civile, les acteurs non étatiques s’engagent de façon croissante dans des actions climatiques audacieuses. De plus en plus, ces institutions sont reconnues comme des éléments clés pour atteindre les objectifs mondiaux de réduction des émissions. Bien que les estimations du potentiel de réduction des émissions varient considérablement, certaines évoquent 19 gigatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (Gt éq-CO) avant 2030, une réduction suffisante pour atteindre le scénario des 2 ° C.

Le potentiel est encore plus important s’il est accompagné par une politique fiscale soigneusement conçue.

« Quand les gouvernements adoptent des mesures fiscales pour subventionner des solutions à faibles émissions et taxer les combustibles fossiles, ils peuvent stimuler les investissements appropriés dans le secteur de l’énergie et réduire considérablement leurs émissions de carbone », déclare Jian Liu, Directeur scientifique de l’ONU Environnement. « Heureusement, le potentiel d’utilisation de la politique fiscale en tant qu’incitation est de plus en plus pris en compte : 51 initiatives de tarification du carbone sont en œuvre ou en cours de planification, couvrant environ 15% des émissions mondiales. Si toutes les subventions aux combustibles fossiles étaient supprimées, les émissions mondiales de carbone pourraient être réduites de plus de 10% d’ici 2030. Il est également essentiel de fixer un prix du carbone adéquat. À un coût de 70 USD par tonne de CO2, il est possible, dans certains pays, d’atteindre des réductions d’émissions de 40%. »

Ces trajectoires peuvent encore être améliorées si les décideurs adoptent des solutions innovantes. Les auteurs ont présenté cinq principes clés à prendre en compte pour accélérer l’innovation à faible émission de carbone. Comme par exemple l’acceptation des risques dans l’exploitation commerciale, l’alignement économique global, les approches ciblées sur des missions spécifiques et une perspective à long terme pour accroître l’intérêt de la finance.

Le neuvième rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions a été préparé par une équipe internationale de scientifiques de renom qui a évalué toutes les informations disponibles, y compris les informations publiées dans le contexte du rapport spécial du GIEC, ainsi que d’autres études scientifiques récentes. »

Pour lire le résumé du rapport en 12 pages cliquez ici.

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