Les leçons politiques du budget 2019 de Grenoble

Publié le 21 décembre 2018

Le Conseil a voté le budget 2019, suite à un débat sans grand intérêt, les oppositions n’apportant aucune proposition alternative. En plus, elles oubliaient quelles sont les contraintes imposées aux communes par la loi de programmation des finances publiques 2018-2022. La commune de Grenoble ne peut pas augmenter ses dépenses de fonctionnement de plus de 1,27 % chaque année, inflation comprise. Or l’inflation actuelle est de 1,9 %. Conclusion, la ville est donc obligée de poursuivre des économies. Alors comment faire des augmentations des dépenses de personnels, des subventions aux associations, au CCAS, améliorer les services publics ? Il faudra qu’un jour les magiciens des oppositions expliquent leurs martingales pour transformer le plomb en or !

Au moment de la campagne des prochaines municipales, il faudra rappeler que durant 6 ans, toutes les oppositions, sans exception, auront été incapables de proposer la moindre alternative à la politique budgétaire de la majorité. Le discours le plus caricatural et hors sol aura été celui de M. Voir (PCF) qui proposait d’augmenter sans retenue les dépenses de fonctionnement, mais sans aucun chiffrage ! Et M. Chamussy se contentait de répéter comme une litanie, que la renégociation de la dette effectuée pour donner un peu d’air aux finances était inadmissible, mais rien d’autre.

On a pu apercevoir les nombreux éclatements politiques touchant le groupe de droite comme celui du PS et assimilés, ce dernier ne sachant plus trop ce qu’il fallait voter ; le maire leur demandant d’expliquer plus tard au service de la mairie leurs différent votes tant il y avait du flottement dans ses rangs.

Coté groupe de droite les choses sont claires, il y a éclatement des 7 conseillers en trois sous-groupes : les républicains (Béranger, Barbier, Cazenave), la société civile (Cadoux, Chamussy, Pellat-Finet) et un adhérent direct (Filippi). Les prochaines élections municipales annoncent de multiples listes, ce qui tranche avec la stabilité du Rassemblement citoyen de la gauche et des écologistes, ce qui démontre la supériorité d’un rassemblement sur un projet par rapport au cartel classique d’organisations politiques qui se partagent des postes.

Ce qu’il faut retenir concernant le budget 2019, c’est encore la non augmentation des taux des impôts locaux. Cette majorité est la première depuis au moins un demi-siècle de ne pas avoir fait peser l’austérité sur les contribuables grenoblois en refusant d’utiliser le levier fiscal pour résoudre les difficultés financières et pourtant elle a été la première à être confrontée à la baisse brutale des dotations de l’Etat.

C’est le moment de rafraichir le mémoire de M. Bron, car depuis 1995 il y a eu deux augmentations des impôts locaux à Grenoble et non pas une seule :

1) lors du passage de la collecte des déchets à la Métro et la création de la TEOM en 2005 ; la ville aurait dû diminuer la taxe foncière de 5 M€ puisqu’elle transférait ces dépenses à la Métro qui les faisait payer par un nouvel impôt la TEOM qui apparaissait sur les avis de taxe foncière. Soit presque 10% d’augmentation de la taxe foncière communale !

2) en 2009 par l’augmentation des taux de la taxe d’habitation et de la taxe foncière de 9%, ce qui a donné des facilités excessives à l’équipe Destot-Safar qui n’a pas su tenir les cordons de la bourse et a rendu la ville en 2014 dans un triste état financier au pire moment où l’Etat baissait brutalement ses dotations à la ville.

Auparavant l’ancien maire corrompu (1983-1995), qui donne des leçons à tout le monde sur ses qualités de gestionnaire, avait tellement gaspillé l’argent public qu’il avait « piqué » de l’argent du service de l’eau pour renflouer ses budgets (les fameux impôts cachés dans les factures d’eau) et avait fiscalisé la subvention de la ville à l’intercommunalité (le SIEPARG) mais évidement avait oublié de baisser d’autant les impôts locaux de la ville.

Le budget 2019 est dans la continuité du budget 2018, avec moins de recettes exceptionnelles et donc avec une épargne toujours insuffisante pour permettre d’investir autant qu’il le faudrait. Il reste à la métropole à reprendre des charges de centralité qui pèsent encore lourdement sur les finances de la ville.

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