L’aéroport Grenoble Alpes Isère, beaucoup trop cher pour le budget du département

Publié le 18 janvier 2019

Les quatre élus départementaux du « Rassemblement des citoyens pour une Isère solidaire et écologique » ont tenu le 15 janvier une conférence de presse pour dénoncer la politique de la majorité départementale de droite concernant la gestion de l’aéroport Grenoble-Alpes-Isère qui est situé à St Etienne de St Geoirs. Ils annoncent avoir déposé un recours contre le versement d’une subvention excessive (dépassant le maximum indiqué dans le contrat de concession) par le département à la société Vinci Airport, qui a la délégation de service public jusqu’en 2026.

« Depuis plus de 40 ans, l’aéroport est structurellement déficitaire, obligeant différentes collectivités locales à combler les déficits. Entre 2010 et 2017, ce sont plus de 22 M€ qui ont été dépensés en investissement et fonctionnement. En 2018, le Département de l’Isère a versé en fonctionnement plus de 2M€ à Vinci Airport pour combler le déficit de l’aéroport. La légalité de ce versement est contestée au Tribunal Administratif de Grenoble.

Si des subventions de fonctionnement sont autorisées, elles doivent être transitoires avec pour objectif de tendre vers l’équilibre financier. La Commission Européenne, suivi par l’Etat Français, impose que ces subventions disparaissent au-delà de 2024. C’est tout le contraire qui est fait par le Département de l’Isère, la subvention de fonctionnement ne cessant de croitre depuis des années sans aucun garde-fou…

 Une compétition stérile entre territoires

Entre 2015 et 2018, alors que la subvention de fonctionnement a doublé, la fréquentation de l’aéroport Grenoble-Alpes-Isère a augmenté de 16%. C’est moins que l’aéroport voisin Lyon St Exupéry (+18%). Pire : on observe un report des passagers depuis l’aéroport Chambéry-Alpes, qui offre des conditions tarifaires moins attractives. Or, plus de 50% des personnes atterrissant à Grenoble-Alpes-Isère se rendent dans une station de Savoie ou Haute-Savoie ; seuls 31% se rendent dans une station d’Isère. L’argent dépensé par les contribuables isérois ne profite pas au territoire mais va directement dans les poches des compagnies aériennes et de Vinci Airport, qui profite de cette concurrence entre deux Départements. Au vu du caractère régional des aéroports, il faudrait a minima envisager des mutualisations voire un transfert de compétence à la Région pour être en position de force devant l’opérateur privé et les compagnies aériennes…

 Une absence de vision et de contrôle des élus

Depuis plus de dix ans, les élus du Département de l’Isère n’ont jamais eu en main les éléments pour contrôler cette politique : non publication des rapports d’activité (pourtant obligatoire), absence de budget annexe… Un seul débat a eu lieu en 2012 et a mené à une conclusion votée à l’unanimité (sauf les deux élus écologistes). Trois ans plus tard, sans aucun débat, c’est l’exact contraire de la politique votée qui était mis en place sans aucune concertation.

La situation de cet aéroport (et au-delà de tous les aéroports de cette taille) est régulièrement dénoncée dans de nombreux rapports (cour régionale des comptes, parlement, gouvernement, commission européenne) mais sans que rien ne change.

 Un financement public d’un secteur climaticide

Ce financement public des aéroports s’ajoute à tous les avantages connus du transport aérien (non taxation du kérosène, exemption des objectifs de réduction de gaz à effet de serre…). Cela est d’autant plus choquant qu’il profite avant tout aux catégories les plus aisées : 52% des passagers de l’aéroport Grenoble-Alpes-Isère sont des CSP+… »

Pour lire le communiqué de presse, cliquez ici.

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