Quelles conséquences des mesures gouvernementales sur le pouvoir d’achat

Publié le 1 février 2019

L’institut des politiques publiques (IPP) a fait une estimation de la variation du pouvoir d’achat des ménages en étudiant les mesures gouvernementales inscrites dans la loi de finances 2019 suite aux promesses de fin novembre 2018 du Président Macron. Ces mesures impliquent une distribution supplémentaire de 8,8 milliards d’euros et les impacts sur le pouvoir d’achat disponible global sont faibles, environ 1%, avec un maximum de 1,6% pour les mieux lotis. Soit nettement moins que l’inflation !

Et ces mesures ne profitent pas du tout aux 8 % des ménages les plus pauvres qui voient leur pouvoir d’achat diminuer.

Si ces mesures avaient été calibrées en termes de justice sociale, il aurait fallu que les gains de pouvoir d’achat soient inversement proportionnels au revenu. Cette règle n’est effective qu’entre le centile 40 et le centile 78 soit à peine plus du tiers des ménages.

Et le scandale qui heurte le plus est que le 1% des ménages les plus aisés voient leur situation s’améliorer beaucoup plus que tous les autres par la suppression de l’ISF.

Il y a encore beaucoup à faire pour que notre système de redistribution devienne correct.

Centile 10 = 10% des ménages les plus pauvres (moins de 830 €/mois)

Centile 50 = 1730 €/mois

Centile 90 = 3120 €/mois

Le revenu disponible d’un ménage est l’ensemble des revenus après prélèvements obligatoires et prestations.

« Les résultats indiquent un gain moyen proche de 1% du revenu disponible pour une large partie des ménages, principalement les bénéficiaires de la prime d’activité et les ménages concernés par la baisse de la taxe d’habitation. Nous analysons également les effets des réformes menées depuis le début du quinquennat, c’est-à-dire les effets cumulés des budgets 2018 et 2019. Les gains moyens sur l’ensemble de la population sont qualitativement similaires, mais masquent une forte hétérogénéité. Les actifs sont en moyenne gagnants, quel que soit le centile de niveau de vie (+ 2,4% de revenu disponible en moyenne). Les retraités appartenant aux 20% des ménages les plus aisés sont mis à contribution, avec une perte moyenne de 3% de leur revenu disponible. Les 1% des ménages les plus aisés, quel que soit leur statut d’activité, voient leur revenu disponible augmenter en moyenne de 6,4% du fait du remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).

Les dispositions initiales, proposées par le gouvernement en septembre 2018, ont été largement amendées par les mesures d’urgence économiques et sociales. Celles-ci jouent un rôle important dans les effets redistributifs finaux. L’ensemble des catégories de revenu bénéficient de ces nouvelles mesures, avec un effet moyen de 0,8% du revenu disponible. Ces effets sont plus importants entre le 15e et le 49e centile de niveau de vie, avec un gain moyen de 1,2%.

Points clés:

  • Le budget pour 2019 propose une baisse concomitante des prélèvements obligatoires (−10,2 milliards d’euros selon le gouvernement) et des prestations sociales (−1,4 milliard d’euros), impliquant une hausse globale de pouvoir d’achat de 8,8 milliards d’euros pour 2019.
  • Nos simulations indiquent des gains de revenu disponible pour une large partie de la population : du 9e au 81e centile, ces gains avoisinent 1%.
  • Les actifs sont en moyenne gagnants du fait notamment de la bascule des cotisations sociales en CSG et de la revalorisation de la prime d’activité, tandis que les retraités qui se situent parmi les 20 % des ménages les plus aisés sont mis à contribution.
  • Les mesures socio-fiscales annoncées par le gouvernement à la fin de l’année 2018 représentent un gain de pouvoir d’achat de 0,8 % en moyenne pour les ménages. »

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