Ligne ferroviaire Grenoble-Gap, toujours pas de travaux à l’horizon

Publié le 15 février 2019

L’État ne décidera qu’en mars s’il finance l’infrastructure. Le Collectif de défense de cette ligne n’acceptera aucun arrêt des trains si ce n’est pour permettre des travaux. Pour accélérer les décisions, il organise un « grand rassemblement de gilets jaunes et d’écharpes tricolores » sur le rond-point du Fau, à Monestier-de-Clermont (Isère) le 2 mars.

Le 7 février 2019, le collectif a fait un communiqué qui rappelle que tous les autres acteurs hors SNCF : Métropole grenobloise, Région AuRA, Département de l’Isère, ont fait savoir qu’ils étaient prêts à financer les travaux dans le cadre du Contrat de plan Etat-Région actuel, qui prend fin en 2021. Seul SNCF réseau n’a toujours pas décidé ce qu’il allait faire comme travaux sur cette ligne essentielle pour la vie d’un très large territoire.

Voici des extraits du communiqué du collectif :

« Arrêt des trains non justifié

Le temps passe, et derrière la scène politique, certains acteurs du dossier brandissent des arguments techniques qui pourraient justifier l’inaction. En effet, il est bien plus difficile de rouvrir une ligne que de la maintenir en fonctionnement. Or, lors du comité de pilotage de septembre, décision a été prise d’arrêter les trains dès le mois de décembre 2020, que les travaux nécessaires démarrent immédiatement, ou pas. L’argument est fourni par SNCF Réseau. Dans le « diagnostic » que l’entreprise a communiqué aux collectivités et que le Collectif s’est procuré, elle affirme que « pour des raisons de sécurité », les trains ne pourront plus circuler entre Vif (Isère) et Aspres-sur-Buech (limite de région) dès 2021. Mais l’entreprise ne fournit aucune précision sur les zones les plus dégradées et sur les motifs d’un tel arrêt. Contactés par le Collectif, les services techniques des deux Régions concernées confirment d’ailleurs qu’ils n’ont pour l’instant que très peu de données. SNCF Réseau est coutumière du fait. Déjà en 2016, elle avait assuré que la ligne devrait fermer en 2018… avant de revenir piteusement en arrière, avec une date de survie sans travaux à l’horizon 2023-2025.

État « marcheur » à la traîne

Pour le Collectif, une seule option est acceptable : une suspension des circulations pour permettre la réalisation de la première phase de travaux les plus urgents. Il est encore temps. De deux choses l’une : soit certains points noirs risquent effectivement d’entraîner dès 2021 un « ralentissement 0 » selon les termes du jargon cheminot, donc un arrêt des trains. Dans ce cas SNCF Réseau doit indiquer sans tarder quelles sont les zones qui doivent faire l’objet des travaux les plus urgents, comme elle l’avait fait pour la ligne Valence-Gap en 2017. Ces travaux précisément identifiés avaient été votés en février par la Région et réalisés quelques mois plus tard. Si en revanche la nouvelle échéance n’est pas justifiée, les autorités doivent revenir sur leur décision d’arrêter les circulations dès 2021. Dans tous les cas, l’État doit cesser de jouer la carte des atermoiements. Tous les autres acteurs (dans l’ordre chronologique : Metro de Grenoble, Région AuRA, Département de l’Isère) ont fait savoir qu’ils étaient prêts à financer les travaux dans le cadre du « Contrat de plan Etat-Région » actuel, qui prend fin en 2021. Samedi 2 mars, en gilets jaunes et écharpes tricolores, élus, usagères, cheminots, nous rappellerons au Gouvernement de Monsieur Macron qu’il est désormais seul responsable de la menace qui demeure sur la vie de cette ligne utile à 1000 personnes chaque jour. Elle constitue le seul lien ferroviaire entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud, de Grenoble jusqu’à Marseille et ses potentialités notamment touristiques sont énormes : les territoires traversés et les élus attendent le développement qu’elle mérite. »

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