Conditions et dépenses de logement selon le niveau de vie des ménages

Publié le 15 mars 2019

La direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie, dans son dossier de février 2019 une étude plus de cent pages intitulée « Conditions et dépenses de logement selon le niveau de vie des ménages ». Elle traite successivement de la question des conditions de logement, puis celle des dépenses correspondantes. Elle dresse un constat, celui d’une amélioration incontestable des conditions moyennes de logement mais qui se double, malgré les aides, d’un taux d’effort toujours important – et même en hausse – pour les ménages les plus modestes (ceux des deux premiers déciles, composés majoritairement d’âges extrêmes – jeunes et personnes âgées – et de personnes seules ou de familles monoparentales). L’étude de la Drees montre que la part des locataires parmi les ménages à bas revenus a nettement augmenté, passant de 57% en 1996 à 60% en 2006 et 65,5% en 2013, alors que la part des locataires diminuait chez les ménages plus aisés (de 29% en 1996 à 24,6% en 2013).

Le surpeuplement des logements a globalement diminué, les ménages à bas revenus y restent malgré tout exposés. La part des ménages à bas revenus vivant en situation de surpeuplement a même augmenté de 1,6 point entre 2006 et 2013 pour atteindre 20,3%, alors qu’elle a stagné pour les ménages modestes et légèrement diminué pour les plus aisés.

Le taux d’effort consacré au logement (% du revenu consacré au logement) a augmenté nettement entre 2001 et 2013, sous l’effet de la hausse des dépenses brutes de logement. Pour les ménages à bas revenus, s’y ajoute la baisse de la couverture de ces dépenses par les aides au logement. Parmi les ménages à bas revenus, cette couverture est passée, entre 2001 et 2013, de 42% à 38% pour les ménages locataires du parc social et de 32% à 29% pour ceux du parc privé. Conséquence : sous l’effet de la hausse des dépenses brutes de logement, les ménages à bas revenus ont connu une forte hausse de leur taux d’effort net entre 2001 et 2013 : de 8% à 9% pour les ménages propriétaires, de 23% à 27% pour les accédants, de 20% à 24% pour les locataires du parc social et de 24% à 28% pour ceux du parc privé.

Le taux d’effort brut des ménages à bas revenus monte ainsi jusqu’à 60% dans le parc privé, contre 36% pour les ménages modestes et 25% pour ceux plus aisés. Parmi les ménages à bas revenus, le taux d’effort brut agrégé s’établit, au final, à 21% pour les ménages propriétaires, 58% pour les accédants à la propriété, 45% pour les locataires du parc social et 60% pour les locataires du parc privé. Ce taux d’effort est heureusement réduit de moitié par les aides au logement.

Pour plus de 50% des ménages locataires (allocataires et à bas revenus), les aides au logement couvrent au moins la moitié des dépenses de logement. Mais, le taux d’effort net des ménages à bas revenus s’établit à un niveau bien supérieur à celui des autres ménages. Les dépenses nettes de logement des ménages à bas revenus représentent ainsi 34% de leurs revenus, contre 24% pour les ménages modestes et 16% pour ceux plus aisés. Mais les écarts sont importants au sein des ménages à bas revenus selon le statut d’occupation, avec un taux d’effort net agrégé de 21% pour les ménages propriétaires, 55% pour les accédants à la propriété, 28% pour les locataires du parc social et 42% pour ceux du parc privé. Les ménages à bas revenus et les personnes vivant seules sont ainsi surreprésentés parmi les ménages présentant un taux d’effort important. Il en va de même pour les locataires du parc privé et les ménages habitant dans une unité urbaine très peuplée (conséquence d’un marché immobilier plus tendu dans les grandes villes). Pour accéder à l’étude cliquez ici.

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