Le Plan Climat Air Energie Métropolitain est renouvelé

Publié le 5 juillet 2019

Le 5 juillet 2019, le Conseil de la métropole a arrêté le nouveau Plan Climat Air Energie Métropolitain (PCAEM) qui constitue la feuille de route 2020-2030 du territoire. Il a été porté par le Vice-président Jérôme Dutroncy du groupe Métropole En Transitions (ex groupe Rassemblement citoyen solidaire et écologiste). Fruit de plus d’un an de travail et de concertation, ce document réglementaire stratégique pose un diagnostic précis, un plan d’actions et des objectifs afin d’adapter notre territoire alpin au dérèglement climatique. Il sonne aussi la mobilisation générale de toutes et tous pour la poursuite et l’accélération de la transition énergétique et l’impérieuse nécessité de réduire plus encore les émissions de gaz à effet de serre sur la Métropole grenobloise.

« Ce nouveau PCAEM 2020-2030 constitue un cadre de référence actualisé pour l’intervention et l’engagement de la Métropole, mais aussi des acteurs et de toutes les parties prenantes du territoire. Il a pour objectif de donner une lecture cohérente, de consolider les objectifs et de renforcer la complémentarité entre des différents plans stratégiques métropolitains adoptés ou en cours d’approbation : le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi), le Plan de Déplacements Urbains (PDU 2030), le Programme Local de l’Habitat (PLH 2017-2022), le Schéma Directeur de l’Energie (SDE 2030), le Schéma Directeur Déchets (SDD 2030). Ce PCAEM s’articule également avec le Schéma de cohérence territorial (SCoT), ainsi qu’avec le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) de la Grande région de Grenoble et le futurs Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). La vision stratégique définie ici présente une trajectoire, avec un point de passage intermédiaire dès 2022, puis 2026 pour permettre une conformité réglementaire, et un horizon 2030.

À court terme : des actions fortes qui démontrent l’engagement de la Métropole

 À court terme, des actions sont renforcées afin de permettre une accélération de la tendance et démontrer la capacité de réponse face à l’urgence de la transition énergétique et environnementale :

  • La poursuite et l’élargissement du programme de rénovation énergétique des logements sociaux, des copropriétés mais également des maisons individuelles mur/mur ;
  • Le verdissement du réseau de chaleur principal, avec la mise en service de la centrale Biomax qui permettra de produire de la chaleur et de l’électricité à partir de bois-énergie, dont l’approvisionnement sera local et durable ;
  • Le renforcement de la Prime Air Bois afin d’accélérer le renouvellement des appareils de chauffage au bois non performants ;
  • La mise en place d’une Zone à Faibles Émissions pour le transport des marchandises par les véhicules utilitaires légers et les poids-lourds, et la mise en place d’un dispositif d’aide à l’achat de véhicules à faibles émissions à destination des professionnels.

Sur la période 2020-2030 : un programme d’actions ambitieux pour infléchir la tendance

 Entre 2020-2030, Grenoble-Alpes Métropole s’engage à mobiliser ses compétences et les acteurs du territoire par la mise en œuvre d’un plan d’actions structuré autour de 5 axes :

  • – Adapter le territoire au dérèglement climatique afin de préserver la santé et la qualité de vie des habitants, d’anticiper et de réduire l’impact des événements climatiques exceptionnels et de préserver la richesse des ressources naturelles.
  • Investir dans la transition énergétique et l’amélioration de la qualité de l’air, par la sobriété et l’efficacité dans les secteurs de l’habitat et de la mobilité et le développement de la production d’énergies renouvelables.
  • Partager et valoriser les ressources du territoire en préservant les terres agricoles, en développant les filières alimentaires locales, en structurant la filière bois dans une perspective de développement du bois énergie et de stockage du carbone dans la biomasse, en économisant les matières premières par une valorisation renforcée des déchets, en développant une économie locale et solidaire, et une offre touristique qui contribuent à la transition écologique et énergétique du territoire.
  • Mobiliser l’ensemble des acteurs, qu’il s’agisse des habitants, des communes, des acteurs économiques ou encore des territoires voisins, afin de réduire les émissions directes et l’empreinte carbone du territoire et se doter d’outils performants de suivi et d’évaluation des politiques engagées
  • Construire une métropole exemplaire dans ses pratiques et dans la gestion de son patrimoine.

À l’horizon 2030 : des objectifs ambitieux et cohérents et déclinés par secteurs

Le PCAEM 2020-2030 comprend des objectifs fixés à l’horizon 2030, déclinés secteur par secteur et alignés notamment avec la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) et la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) au niveau national, mais également le Schéma Régional d’Aménagement de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET) au niveau régional :

  • Réduire de 50% les émissions locales de gaz à effet de serre (GES) par rapport à 2005 ;
  • Réduire de 40% les consommations énergétiques finales par rapport à 2005 ;
  • Porter à plus de 30% de la consommation énergétique finale la part des énergies renouvelables et de récupératio
  • de 60% les émissions de PM10, et de 70% les émissions de NOx, et de 52% les émissions de COV (composés organiques volatils) par rapport à 2005 ;
  • Atteindre en 2030, en moyenne sur le territoire, le seuil défini par l’Organisation Mondiale de la Santé en termes de concentration annuelle de particules fines, correspondant à une réduction de moitié du nombre de décès imputables à la qualité de l’air.

Un objectif à long terme : la neutralité carbone en 2050

 Le travail de diagnostic préalable à la construction de la stratégie territoriale a permis d’évaluer la trajectoire indicative permettant à la Métropole de Grenoble de se mettre en conformité avec les objectifs de l’Accord de Paris. Selon le GIEC, pour limiter la hausse de la température à moins de 2°C en 2100 par rapport au niveau de l’ère
préindustrielle, le budget carbone mondial restant est de 1037 GtCO2eq entre 2016 et 2100. Rapporté à l’échelle métropolitaine, sur la base de sa population estimée à 450 000 habitants en 2018, Grenoble-Alpes Métropole dispose d’un budget carbone (2016-2100) « 2°C » de 45 MtCO2eq. Sachant qu’en 2016, le territoire a émis 1,8 MtCO2eq, il reste donc 24 années d’émissions au rythme actuel avant d’épuiser le budget carbone total du territoire.

Si les mesures passées et à venir sur la période 2020-2030 représentent déjà un effort important, atteindre la neutralité carbone représentera un effort considérable. Il s’agit d’un défi collectif sans précédent, qui nécessitera une contribution et une implication forte de tous les acteurs locaux, mais également une mobilisation coordonnée des acteurs à toutes les échelles territoriales, du local à l’international. Cette rupture ne sera possible qu’à condition d’évolutions et impulsions cohérentes, sur le plan réglementaire, fiscal ou encore économique (coût des énergies
notamment), portées au niveau national.

Dans ces conditions, le PCAEM 2020-2030 se fixe des objectifs ambitieux pour l’horizon 2050, dans un souci de cohérence avec les objectifs définis depuis 2005, mais également avec ceux présentés au niveau national dans le cadre du Plan Climat, de la PPE de la SNBC :

  • Assurer la résilience et la bonne respirabilité de la Métropole et développer les coopérations à plus grande échelle ;
  • Réduire de 50% les consommations énergétiques finales par rapport à 2005 ;
  • Assurer à 100% l’alimentation des réseaux de chaleur par des énergies renouvelables et de récupération ;
  • Porter à 50% de la consommation énergétique finale la part des énergies renouvelables et de récupération ;
  • Réduire de 75% les émissions locales de gaz à effet de serre par rapport à 2005 ;
  • Réduire très significativement l’empreinte carbone du territoire ;
  • Renforcer la capacité de stockage de carbone des sols et des écosystèmes métropolitains. Une telle rupture aura des conséquences environnementales, sociales et économiques auxquelles la Métropole entend se préparer dès à présent. »

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