Lutte contre la pauvreté, des reculs certains et des avancées très timides

Publié le 13 septembre 2019

La veille du discours du Président de la République, les associations de lutte contre la pauvreté et l’exclusion ont brossé un bilan négatif du plan pauvreté gouvernemental piloté par le délégué interministériel M. Noblecourt. Conformément à la politique Macron qui entend diminuer ce « pognon de dingue » que coûte les politiques sociales, il y a de grands discours et de tous petits actes, de grandes économies notamment sur les plus pauvres et des miettes pour compenser.

Dans un communiqué du 9 septembre, 37 fédérations et associations nationales dénoncent les reculs certains opérés par la politique Macron :

« Si de timides avancées ont eu lieu, les associations réunies au sein du Collectif ALERTE constatent que les conditions de vie des personnes les plus précaires se sont globalement dégradées depuis le début du quinquennat et attendent un changement de cap. »

Le pouvoir d’achat des plus pauvres s’est dégradé suite notamment à la baisse des APL, à la désindexation des allocations logement et de prestations familiales et à l’attaque contre le logement social.

« Le nombre de personnes vivant à la rue, en campements et en bidonvilles a dramatiquement augmenté en raison notamment de la baisse de la construction de logements sociaux, de l’insuffisance de l’offre d’hébergement de demandeurs d’asile ou des coupes budgétaires de 57 millions d’euros sur les centres d’hébergement et de réinsertion sociale… Enfin, la réforme de l’assurance chômage, présentée en juillet dernier, menace de plonger les plus précaires dans la pauvreté puisque 80 % des économies proviendront du durcissement de l’accès au chômage, du renouvellement des droits et du calcul des indemnités versées. Ces décisions interrogent sur la cohérence et l’efficacité d’ensemble de la politique gouvernementale pour lutter contre la pauvreté, a fortiori quand l’exonération de la taxe d’habitation pour les 20 % des ménages les plus aisés va coûter, entre 2021 et 2023, la somme de 8 milliards d’euros, soit autant que le budget global de la stratégie pauvreté.

Nous exigeons que pour toute politique mise en œuvre, le gouvernement en mesure l’impact sur les 10 % les plus pauvres et mette les conditions pour associer vraiment les personnes en situation de pauvreté à toutes les étapes – le « choc de participation » n’ayant pas eu lieu. »

Rappelons que la baisse et la disparition de la taxe d’habitation n’apporte rien aux plus pauvres qui ne la payaient pas, étant soit exonérés soit totalement dégrevés. Sur ces questions la défense de M. Noblecourt ne tient pas quand il déclare à Médiapart : « Je comprends l’urgence sociale, mais on ne change pas tout en six mois ». En effet ces décisions ont eu des effets négatifs immédiats. On ne peut pas renvoyer éternellement à plus tard l’amélioration de la situation des plus pauvres.

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