Evaluation des effets du projet CVCM sur la pollution atmosphérique

Publié le 11 octobre 2019

L’association Atmo Auvergne-Rhône-Alpes est l’observatoire agréé par le gouvernement, pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air en Auvergne-Rhône-Alpes. En septembre elle a publié une étude intitulée :

« Evaluation des effets de la mise en place du nouveau plan de circulation lié au projet « Cœurs de ville, Cœurs de Métropole » sur la qualité de l’air de l’agglomération grenobloise. Etude conduite par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes de 2016 à 2018 »

Des habitants opposés au projet de réaménagement de l’hypercentre de la Métropole (Cœurs de Villes, Cœurs de Métropole – CVCM) ont fait des recours contre ce projet en estimant qu’il augmenterait la pollution due au trafic automobile à cause de la diminution des voiries pour l’automobile. Cette évaluation de l’association Atmo, compétente pour mener ces études, tranche le débat puisque globalement cela ne change pas entre l’ancienne situation et la nouvelle dans l’immédiat. A moyen terme vu l’augmentation continue depuis quelques années des modes doux de déplacements, avec pour conséquence la diminution du trafic automobile, la pollution au centre-ville par le NO2 devrait continue à décroitre.

« Synthèse des résultats

Le dioxyde d’azote (NO2) est un polluant à enjeu dans l’agglomération grenobloise et notamment dans le cœur de l’agglomération. Les zones les plus exposées sont la proximité immédiate des grandes voiries routières et le cœur de l’agglomération en raison de l’intensité du trafic routier et de la densité du bâti qui favorise l’accumulation de ce polluant dans les rues. La modélisation de la condition « Sans CVCM » indique qu’environ 3000 habitants de la Métropole sont exposés à un dépassement du seuil réglementaire pour le NO2 (valeur limite 40 µg/m3 ; Directive Européenne 2008/50/CE) et que la majorité d’entre eux (2000) résident dans la « commune centre » de Grenoble. L’exposition moyenne de la population au NO2 à l’échelle de la Métropole est de 25 µg/m3 et cette valeur est de 29 µg/m3 pour les habitants de la commune de Grenoble, ce qui indique qu’ils sont globalement plus soumis à la pollution au NO2.

Les résultats basés sur l’approche par modélisation et ceux issus des campagnes de mesures « Avant/Après » conduites en 2016 puis 2018 sont cohérents. Les analyses réalisées permettent d’aboutir à une conclusion en deux points :

  1. La mise en place du nouveau plan de circulation lié à CVCM n’aurait pas d’effet global sur l’exposition au NO2 des habitants de l’agglomération grenobloise. En effet, en condition « Avec CVCM », la distribution globale de l’exposition des habitants de la Métropole ou de la commune de Grenoble serait pratiquement identique à celle de la condition « Sans CVCM » conduisant à des valeurs d’indicateurs globaux d’exposition identiques eux aussi (valeur d’exposition moyenne et de nombre d’habitants exposés à un dépassement du seuil réglementaire).
  2. En revanche, la mise en place du nouveau plan de circulation lié à CVCM entrainerait des effets locaux, positifs et négatifs, sur l’exposition au NO2 à proximité de certains axes du centre-ville. Ces effets locaux concerneraient environ 11 700 habitants du centre-ville. Parmi eux, 6 400 habitants bénéficieraient d’une réduction de leur exposition1 (notamment en bordure de l’axe Rey-Sambat-Lyautey), alors que 5 300 habitants subiraient une augmentation de leur exposition1 (notamment en bordure du cours Gambetta ou de la rue Lesdiguières). Il convient de souligner qu’en condition « Sans CVCM » ces deux groupes d’habitants ont des profils d’exposition très proches et présentent notamment le même niveau d’exposition moyenne de 34,4 µg/m3 ce qui les place parmi les habitants les plus exposés au NO2 de la Métropole. La mise en place du nouveau plan de circulation serait à l’origine, pour chacun de ces deux groupes, de variations d’exposition d’amplitude modérée et de valeurs absolues pratiquement identiques (la variation de l’exposition de chaque habitant présente des amplitudes majoritairement modérées comprise entre 0,5 et 3 µg/m3, conduisant à une variation d’exposition moyenne d’environ 4%). »

Pour télécharger l’étude complète, cliquez ici.

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