Municipales à Grenoble, un nouveau candidat « gauche-droite » macronien !

Publié le 18 octobre 2019
©Ville de Grenoble

Le délégué interministériel associé au gouvernement, O. Noblecourt a lancé sa candidature à la mairie de Grenoble en deux temps. Tout d’abord il lui fallait éviter que le Parti Socialiste ne lui soit hostile pour apparaitre comme une alternative à gauche et ensuite apparaitre comme une alternative à la candidature de Mme Chalas pour l’électorat macronien. C’est la méthode du « en même temps » macronien : siphonner le PS, le centre et la droite.

Lors d’une réunion du PS, il a promis aux adhérents, lui qui ne l’est plus, ce qu’ils voulaient entendre, c’est-à-dire aider à un large rassemblement à gauche avec Eric Piolle au deuxième tour, ce qui est un attrape nigaud vu que jamais cet accord ne se fera tant sa recherche d’une majorité gauche/droite comme en 2008 empêchera une telle fusion. Maintenant pour l’électorat macronien il explique que la candidate choisie par Paris n’est pas légitime, sous-entendu c’est lui le bon candidat « En Marche » et d’ailleurs dans son appel il a pris grand soin de ne pas critiquer la politique gouvernementale qui pourtant maltraite les collectivités locales.

La Fédération de l’Isère du PS a donné son accord à cette opération, mais des adhérents du PS n’apprécient pas du tout que O. Noblecourt les ait abandonnés en ne s’investissant pas dans son mandat de conseiller municipal puis en démissionnant du PS et du Conseil municipal, en juin 2017, pour travailler avec Macron à Paris ; comme quoi il a préféré Paris à Grenoble. Il aura un peu de mal à convaincre de son grand intérêt pour la ville, alors qu’il a fait passer ses intérêts personnels avant les promesses qu’il avait faites en 2014 à ses électeurs et à ses collègues du PS.

Lors de l’annonce du lancement de sa campagne, le 11 octobre, il a expliqué qu’il conservait son poste auprès du gouvernement Macron, en décrivant cette activité comme son activité professionnelle alors que c’est une fonction hautement politique, puisqu’il est l’égal d’un secrétaire d’Etat et participe activement à l’activité gouvernementale.

Des adhérents du PS grenoblois vont avoir du mal à avaler cette couleuvre, d’avoir à soutenir un membre associé de très près à la politique gouvernementale qui est attaquée par leur parti tous les jours au Parlement. Comme tous les autres membres du gouvernement candidats dans une grande ville, il devra abandonner son activité interministérielle prochainement.

En tant que délégué interministériel, ses missions sont fixées par décret tout comme les compétences des membres du gouvernement. Contrairement à d’autres délégués qui ne sont que des exécutants, O. Noblecourt a reçu une mission très politique l’assimilant à un membre du gouvernement.

Le décret fixant ses missions indique :

« Le délégué interministériel apporte son concours à la définition et à la mise en œuvre de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes. 
A cette fin, il a pour missions : 
1° D’organiser la concertation avec les principaux acteurs du champ de la prévention et de la lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes ; 
De coordonner, au niveau interministériel, les travaux de préparation de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté des enfants et des jeunes et de rédaction des projets de textes législatifs et réglementaires ; 
D’assurer le suivi de la mise en œuvre de cette stratégie. 
Il rend compte de ses travaux au Premier ministre et au ministre en charge des solidarités. Il en informe les autres ministres concernés. »

C’est effectivement une mission hautement politique digne d’un sous-ministre et pas du tout une activité professionnelle. A suivre…

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