Une analyse indépendante de la situation financière de Grenoble

Publié le 1 novembre 2019

M. Albouy, professeur de finance à Grenoble Ecole de Management, a livré son analyse dans le Dauphiné Libéré du 27 octobre, sur la situation financière de la ville de Grenoble. Il ne peut pas être suspecté d’être proche de la majorité grenobloise, étant adjoint au maire de Corenc, commune gérée par la droite. Il rejoint nos analyses sur plusieurs points :

  • A Carignon laisse en 1995 les finances de la ville dégradées et dans une situation difficile. Et à propos de la dette de Grenoble il signale que cela remonte loin. Il suffit de voir la courbe de l’endettement de la ville depuis 1982 pour comprendre que c’est effectivement le maire corrompu qui a fait exploser la dette et qui recommencera si, par malheur, il revenait aux affaires.

  • En ce qui concerne la situation financière laissée à la majorité actuelle, M Albouy déclare, « il faut d’abord rappeler qu’Eric Piolle a hérité de Michel Destot d’une situation très difficile… ». C’est le moins qu’on puisse dire.

Le niveau des impôts locaux est historiquement fort à Grenoble et à la question : « ce contexte fiscal est-il irrémédiable ? » il répond : « oui, et quel que soit le ou la future maire, Grenoble est condamnée à vivre avec ses taux élevés de taxes et un fort taux d’endettement ».

Un point sur lequel nous ne sommes pas d’accord, c’est lorsqu’il indique que A. Carignon avait « hérité d’une situation financière très tendue quand il a pris les commandes avec une capacité d’autofinancement qui a toujours été limitée ». M. Albouy aurait dû retrouver le rapport du groupe d’expert dont il faisait partie, rendu le 23 octobre 1995, sur l’audit financier de la ville de Grenoble où on lit : « En 1994, la capacité d’autofinancement s’élève à 111 MF, le niveau demeure très inférieur à celui de 1982 (près de 200 MF en francs 1994) ». L’autofinancement de 1982 était confortable.

Le graphique suivant démontre que l’épargne nette était de plus de 5 M€ en 1982, ce qui est un niveau très important à l’époque car représentant 7% des recettes de fonctionnement alors qu’en 2018 elle a été aussi de 5M€ mais ne représentant plus que 1,7% des recettes de fonctionnement.

La capacité de désendettement qui est le rapport entre le stock de dette et l’épargne brute représente le nombre d’années pour rembourser la dette sans faire aucune dépense d’investissement. Actuellement la loi interdit de dépasser 12 ans. Elle était très correcte en 1982 (7,4 ans) ; elle est devenue infinie entre 1989 et 1990, puisque l’épargne brute était négative et fin 1994, A. Carignon la laisse à 18,2 ans !!!

Sur les impôts locaux, si la taxe foncière (TFB) est très élevée à Grenoble, c’est encore grâce à A. Carignon. Alors qu’en 1982 son niveau était égal à celui de la taxe d’habitation, à la fin de ses deux mandats en 1995 la TFB était 1,7 fois plus élevée que la taxe d’habitation. En 2018 elle est toujours 1,7 fois plus élevée, les municipalités suivantes n’ont pas aggravé ce ratio.

Dans le graphique suivant, TH est la taxe d’habitation, TFB la taxe foncière sur le bâti et TP la taxe professionnelle.

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