Lyon-Turin ci, Lyon-Turin là

Espérons que le sommet franco-italien qui a eu lieu les 2 et 3 octobre à Chambéry aura fait avancer le projet de liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin, comme le souhaitaient Dominique Voynet 1 et Jean-Claude Gayssot 2.
Dans le bon sens de préférence...

Le dossier est déjà ancien : la première inscription dans les schémas directeurs ferroviaires date de 1990. Ses dimensions gigantesques (le seul tunnel Saint-Jean-de-MaurienneBussolino serait long de 54 km), son coût (initialement prévu, comme le tunnel sous la Manche, à 80 milliards de francs), les très fortes perturbations (pour les riverains, pour le paysage) induites par la création de voies nouvelles rendues nécessaires par le T.G.V., ont suscité passions, déraisons et beaucoup de tergiversations.

Pourtant, l'évolution récente du dossier est notable sur trois points importants :

  1. initialement prévu pour être un T.G.V., train à Très Grande Vitesse, le projet évolue vers une liaison Grande Vitesse, compatible avec la technique du train pendulaire, le fameux "Pendolino" qui permet, on le sait, d'assurer confort et vitesse au transport de voyageurs sur des tracés montagneux, et de conserver l'infrastructure existante ;
  2. par ailleurs, dans une région dont les voies routières sont saturées par les camions, il est évident que cette liaison Lyon-Turin doit apporter également, voire prioritairement, une réponse par le train au transport de marchandises qui doit être étudié sur l'ensemble de la traversée de la région et non sur le seul franchissement des Alpes ;
  3. enfin, on s'est longtemps focalisé sur le seul tunnel : il est temps maintenant de concevoir le projet dans son ensemble en termes de maillage, en cohérence avec toutes les connexions que rend possibles le réseau Grande Vitesse : d'où l'importance des enjeux du positionnement des gares (Montmellian ? Chambéry ?) et, pour l'Isère, de l'électrification de la voie ferrée dans le haut Grésivaudan qui permettrait notamment de brancher le sud du sillon alpin (Grenoble et sa région).

Ce changement de perspective doit beaucoup à l'important travail mené depuis plusieurs années au sein du conseil régional Rhône-Alpes par les élus écologistes, en relation avec les associations de protection de l'environnement et de développement du ferroviaire.

Avec eux, il faut dire :

Le groupe de travail "transports-déplacements" de l'ADES


1 Ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire
2 Ministre des Transports