Résistances/7

"Je ne sais pas où elles se trouvent. Je ne sais pas si elles ont été détruites, si elles sont stockées ou si elles ont été vendues ou volées."

Elles, ce ne sont ni certaines jeunes filles disparues, ni certaines pellicules compromettantes, ni certaines espèces animales menacées. Non, les Elles dont parle le brave général Alexandre Lebed sont tout banalement une centaine de bombes nucléaires. Le cher Alexandre n'a pas manqué d'expliquer qu'elles sont grandes comme une valise et peuvent être mises à feu en une demi-heure par un seul homme.

Que les services spéciaux de Russie et ceux des Occidentaux -ces services si efficaces et si intelligents que décrit si bien John Le Carré- aient pu laisser imploser à une telle vitesse les forces armées soviétiques que leurs armes les plus secrètes échappent à leur contrôle, voilà qui restera dans les annales tragi-comiques de l'espionnage, dans le même sac que la Baie des Cochons et autres fusées de Cuba.

Alors, si vous ne voulez pas que chute encore le prestige des agents spéciaux, si vous aimez vos espions, restez discret lorsque vous trouverez une bombe sous votre paillasson. Ne le dites à personne, enveloppez-la chaudement dans une couverture, mettez-la dans votre cave ou votre garage et attendez : d'ici 700 millions d'années, elle aura perdu la moitié de sa puissance et pourra facilement être jetée dans votre sac-poubelle.

Simon