Le train-tram

Une chance pour Grenoble

La réunion publique/débat organisée le 5 février 1998 par l'ADES, l'ADTC1, Claix-Ensemble, la FRAPNA2-Isère, la FNAUT3, les Opposants à l'A51 et les Verts-Isère avait pour but d'approfondir la connaissance du train-tramway en vue de son adaptation à Grenoble. Le public était nombreux, et on a pu y reconnaître des élus de l'agglomération ainsi que des professionnels grenoblois des transports.

Le modèle de Karlsruhe

C'est, en Allemagne, l'utilisation maximum des infrastructures ferrées en banlieue, et ce depuis les années 60. Une attitude favorisée par une structure de financement des transports en commun (TC) très responsabilisante, qui fait que tout le monde a intérêt à ce que chaque nouveau projet soit viable en exploitation4.

Pour ce qui est du train-tram, voici quelques éléments marquants :

Les possibilités à Grenoble

Nous renvoyons au dossier spécial édité par l'ADTC1. On en retiendra que le train-tram est une technique éprouvée, utilisable à Grenoble. Les investissements requis sont très progressifs, les interconnexions des réseaux TAG et SNCF pouvant être réalisées indépendamment les unes des autres.

Politique des transports et qualité de vie

L'étalement urbain qui a eu lieu ces dernières décennies est nocif pour la qualité de vie dans toute l'agglomération. Les habitants de la banlieue sont captifs de la voiture du fait de la faible densité de l'habitat dans les zones périphériques. Les emplois restent concentrés dans le centre de l'agglomération. Les déplacements domicile-travail induisent un trafic qui rend encore plus difficile la vie dans le centre de l'agglomération, et poussent à l'exil les familles avec enfants. De plus, ce sont les populations les plus fragiles qui sont au plus près des grosses infrastructures routières génératrices de nuisances. Il s'agit donc d'un problème de solidarité, pas seulement d'écologie ou de cadre de vie. Il est donc fondamental de renverser cette tendance pour pouvoir reconquérir une qualité de vie décente au centre de l'agglomération, là ou la ville est dense. Le train-tramway offre une réelle alternative à la voiture pour les déplacements périphérie-centre.

Conclusion

Le train-tram est une alternative sérieuse au tout voiture dans l'agglomération. Il n'offre que des avantages : investissements minimes et progressifs, adaptabilité, possibilités d'intermodalité importantes et forte structuration du réseau de transport collectif. Il doit être intégré à la réflexion sur le futur de l'agglomération, aussi bien pour le court que le long terme. C'est un tout autre cadre de vie qu'il proposerait aux habitants de la région que celui qui cherche à faire de Grenoble un noeud autoroutier européen nécessitant pas moins de 10 Milliards d'investissements -uniquement pour des tunnels autoroutiers.

Là comme ailleurs, il suffit d'un peu de courage politique

Le groupe de travail "transports" de l'ADES

Lire aussi Le Rouge & le Vert n°s 55 p11, et 62 pp10-11


1 ADTC : Association pour le développement des transports en commun. Elle a édité un livre blanc sur le train-tram que vous pouvez obtenir contre un chèque de 50 F (à l'ordre de l'ADTC). ADTC, MNEI, 5 place Bir-Hakeim, 38000 Grenoble
2 FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature
3 FNAUT : Fédération nationale des associations d'usagers des transports
4 En Allemagne, l'Etat prend à sa charge 85% des investissements. Par contre tout le déficit d'exploitation est à la charge des communes, qui ont donc intérêt à ce que cela soit rentable
5 Cela fait du Romans/Pontchara via le centre ville de Grenoble, l'Hôpital Nord et le Campus


Train-tram : la deuxième voiture

La politique tarifaire de Karlsruhe est basée sur une compétitivité face à la voiture individuelle, principale concurrente des TC :

Alors que la réflexion sur une "carte orange" Grenobloise se hâte lentement, il y a donc moyen d'avoir des idées originales, même pour la tarification !


1 Le match inaugural du stade de France a utilisé le même principe : un ticket RATP était couplé avec le billet du match. Bilan : 80% des spectateurs venus en métro ou en RER.