Cette caravane, partie d'Algérie pour Toulouse début octobre, a fait en un mois le tour de certaines villes de France, et s'était déjà arrêtée à Cahors, Clermont-Ferrand et Toulon avant de porter à Grenoble son message d'espoir.
Elle se compose de 16 associations algériennes (trois attendaient encore leur visa pour quitter l'Algérie). Chaque association était représentée par deux personnes : des parents d'élèves, des enseignants promouvant la lecture, des femmes victimes du terrorisme, des femmes pour l'abrogation du code algérien de la famille et pour l'amélioration de leur condition, des femmes médecins luttant contre le SIDA, des sages-femmes pour la contraception, des artistes de théâtre, de danse, des beaux-arts, des associations écologistes face aux problèmes de l'eau sur les hauts plateaux et à la survie dans le désert, des journalistes défendant le droit à l'information, des défenseurs de l'emploi et des droits de l'homme. Toutes ces associations sont non gouvernementales, et non subventionnées : beaucoup de jeunes, entreprenants, chaleureux, confiants dans un avenir de paix.
À Grenoble, le 7 octobre, nous avons été nombreux à les accueillir à la Maison des associations et à les écouter résumer leurs activités. C'est le Collectif de soutien aux réfugiés politiques algériens, regroupant une vingtaine d'associations dont l'ADES qui les a accueillis et a organisé leur hébergement avec la coordination efficace du Centre d'information inter-peuples (CIIP).
Le 8 octobre, ils ont été très bien reçus à la mairie, par le maire et de nombreux élus de la majorité plurielle. Tour à tour se sont exprimés, avec le maire et des responsables grenoblois, la solidarité d'une certaine France et la volonté de paix et de démocratie d'une Algérie que nous entendons trop peu souvent. Ils disaient sobrement leurs préoccupations les mêmes que les nôtres et leur aspiration à connaître une vraie démocratie en dépit des horreurs quotidiennes subies par certains, et qui focalisent l'attention des médias.
Ce jour-là, chaque association algérienne était accueillie par une association grenobloise ayant les mêmes objectifs : " Tiaret Espoir Vivant ", représentée par un ingénieur hydraulicien et un enseignant, préoccupés par la mauvaise gestion de l'eau, a été accueillie par l'ADES, la FRAPNA-Isère1 et la Maison de la nature et de l'environnement de l'Isère (MNEI). Le matin, ils nous ont parlé d'une station d'épuration gouvernementale qui, une fois construite, n'a jamais pu fonctionner ; des ordures jetées anarchiquement ; des ponctions et rejets sauvages dans la nappe phréatique ; et de leurs difficultés à informer leurs concitoyens et à se faire entendre de l'administration et des instances gouvernementales. Leurs propos étaient illustrés par des panneaux de photos très explicites.
À midi, nous avons poursuivi cet échange en haut de la Bastille par un déjeuner agréable : leur séjour était si court que nous voulions leur montrer un peu Grenoble.
L'après-midi, ils ont été accueillis à la MNEI pour quelques projections de court-métrages et de nombreux contacts avec les permanents des associations. Accueil clôturé par un bon goûter, au cours duquel un fax leur a été offert par le Collectif de soutien, la MNEI, l'ADES et des particuliers.
En fin de journée, toutes les associations se sont retrouvées pour partager un repas à la salle festive des Trembles, suivi d'une soirée de théâtre, de danse et de chants au théâtre Prémol.
Pourvu que de tels échanges se poursuivent et donnent lieu, à l'avenir, à de fructueux contacts !
Geneviève Jonot