Les points de vente dans la région grenobloise
Nombreux sont les économistes à penser qu'une cause essentielle du sous-développement et de la pauvreté des pays du Sud réside dans le fonctionnement actuel du commerce mondial. Mais que faire et comment s'y prendre ?
En ces temps de libération des échanges l'outil réglementaire n'a guère le vent en poupe ; l'Organisation Internationale du Travail (OIT) n'a d'ailleurs que partiellement les moyens de faire respecter les règles qu'elle édicte.
L'aventure a commencé
en 1986 lorsque, afin de venir en aide aux caféiculteurs du Chiapas
(Mexique), des développeurs Hollandais ont choisi de ne pas devenir
marchands de café. Ils ont réfléchi à ce que
pourrait être un commerce "équitable", et ont proposé
aux importateurs et aux torréfacteurs de suivre des règles
fixées dans un cahier des charges. Certains ont bien voulu jouer
le jeu, les consommateurs ont suivi et le système s'est développé.
Au départ simple "outil original de développement", la garantie Max Havelaar a donné naissance à un formidable système capable d'organiser autrement le commerce international de nombreux produits. L'association ne fait pas elle-même le commerce du café, elle est donc indépendante des acteurs de la filière et peut assurer son rôle d'organisme de certification et de contrôle.
Ou "comment retourner le marché contre le marché".
Quand on achète un bien ou un service, on s'intéresse d'abord au fameux rapport qualité/prix. On oublie bien souvent deux questions importantes, fondements du commerce équitable : "dans quelles conditions ce bien a-il été fabriqué ?" ; et "à qui profite l'argent que je paye ?".
Le système repose ainsi non seulement sur l'engagement contractuel des opérateurs, mais surtout sur la préférence des consommateurs pour les produits labellisés. En Allemagne ou en Suisse par exemple, les ventes ont rapidement atteint 3 à 5% du marché de détail, soit quelques dizaines de milliers de tonnes par an en Europe ! Il semble pourtant difficile de faire mieux : la bonne équation entre le prix de vente, la quantité vendue et l'organisation des circuits de distribution reste à trouver.
Le système est géré au niveau international, et en pleine évolution.
Le cahier des charges du commerce équitable du café (cf. ci-dessous) est commun à toutes les initiatives de commerce équitable : par exemple FairTrade au Royaume-Uni, TransFair en Allemagne et au Canada, Max Havelaar en France. Il est géré par FLO : FairTrade Labelling Organizations 1. Les différentes organisations assurent l'accompagnement et le contrôle des 700 000 coopératives du registre, et chaque association contrôle ses torréfacteurs.
Pour le café le système semble très au point. Le travail d'organisation n'est par contre pas achevé pour d'autres produits tels le thé ou les vêtements fabriqués par des salariés, et qui donc ont besoin de règles différentes, proches de celles définies par l'O.I.T.
En attendant de véritables "clauses sociales" liées aux traités internationaux, Max Havelaar Europe réfléchit à un certificat de normalisation européen (CEN).
Créée en 1992 en Bretagne, l'association Max Havelaar France a lancé cet automne la campagne "Exigez des produits éthiques" (avec Agir Ici 2 et le CCFD 3). Depuis, des acteurs de poids se sont engagés : les torréfacteurs Méo et Malongo, plusieurs groupes de la grande distribution (Monoprix-Prisunic, Atac-Auchan, Carrefour), et dans un autre domaine le sénat, les Villes de Rennes et Nantes, le CROUS 4 de Mulhouse... Max Havelaar commence à être connu, et les ventes décollent : de 70 tonnes en 1998, elles dépasseront 400 tonnes en 1999.
Le commerce équitable ne représente pas grand chose dans le marché global, mais l'ambition de ces utopistes ne serait-elle pas de montrer le chemin aux pouvoirs publics ?
Contact Max Havelaar à Grenoble : c/° Daniel FAUDRY 04 76 08 63 24 et Olivier SCHULZ 04 76 88 04 50
Le logo du label Max Havelaar
sur les paquets garantit que le café a été produit
et échangé dans des conditions économiques et sociales
acceptables :