Elections municipales des 15 et 22 mars 2020 à Grenoble

Publié le 13 septembre 2019

Rappelons le curriculum vitae des candidats qui se sont déclarés. Il est en effet important de connaitre ce qu’ils ont fait dans le passé et en particulier les actes qu’ils ont posés, car en politique il ne faut jamais s’arrêter aux intentions qui sont toujours parfaites et souvent trompeuses, mais aux actes qui sont des signatures objectives de la réalité politique du candidat.

Nous débutons par un résumé court, mais très chargé du passé politique de M. Carignon.

Il aura 71 ans en mars 2020.

Il a été très tôt couvé par la droite locale, à 17 ans il adhère aux jeunes gaullistes et a depuis vécu de postes politiques : en 1973 il se présente comme suppléant d’un député sortant de droite (qui sera battu) ; il est embauché comme chargé de mission » à la chambre de commerce ; à 27 ans il est élu conseiller général et le restera pendant 21 ans, maire durant 12 ans, président du SIEPARG (1983-1985), ministre deux fois, député, député européen…

Il est forcé de démissionner de son poste de ministre de la communication de Balladur quand il a appris sa mise en examen dans des affaires de corruption, et bien que jugé corrompu, receleur d’abus de biens sociaux et subornateur des témoins, il se maintient coûte que coûte à son poste de maire de Grenoble jusqu’en 1995 et à son poste de président du conseil général de l’Isère jusqu’en 1997.

Il poursuit ensuite son activité de « conseil pour les affaires » (sic). Il redevient président de l’UMP de l’Isère en avril 2003 et ne pense qu’à revenir aux affaires. En juin 2007 il essaye de revenir député de la 1ère circonscription de l’Isère, mais sa candidature fait perdre cette circonscription à la droite, il obtient au 2ème tour seulement un tiers des voix sur les cantons grenoblois de la circonscription. Il se présente en 2014 sur la liste de droite menée par M. Chamussy (en 9ème position) mais il n’est pas élu. Il prépare alors sa candidature pour 2020.

La justice après une longue bataille de procédures a tranché : M. Carignon a été reconnu comme corrompu en vendant le service public de l’eau à un grand groupe privé : reconnu comme ayant fait la pire chose qu’un élu puisse faire c’est à dire monnayer son mandat :

« Attendu qu’Alain Carignon, élu du peuple depuis vingt ans, a bénéficié de la confiance d’une part de ses concitoyens et d’autre part des plus hautes autorités de l’Etat qui l’ont appelé, à deux reprises, à occuper des fonctions ministérielles ; que les éminentes tâches, qui lui ont ainsi été dévolues, auraient dû le conduire à avoir un comportement au-dessus de tout soupçon ; qu’au lieu de cela il n’a pas hésité à trahir la confiance que ses électeurs lui manifestaient, en monnayant le pouvoir de maire qu’il tenait du suffrage universel, afin de bénéficier d’avantages matériels qui se sont élevés à 19 073 150 francs et de satisfaire ses ambitions personnelles ; qu’il a ainsi commis l’acte le plus grave qui puisse être reproché à un élu ; qu’un tel comportement est de nature à fragiliser les institutions démocratiques et à faire perdre aux citoyens la confiance qu’ils doivent avoir en des hommes qu’ils ont choisis pour exercer le pouvoir politique… »

Il en a profité pour s’enrichir personnellement mais il ne l’a jamais reconnu, il pense donc recommencer.

Il a également, dans une autre de ses affaires, été reconnu par la justice en 1999 comme receleur de faux en écriture et abuseur des biens sociaux de société d’économie mixte de 1989 à 1993.

Il a aussi détourné de l’argent public en tant que président du Conseil général lors de la réalisation de l’échangeur d’ALPEXPO. La justice financière l’a obligé à rembourser au Conseil général plus de 150 000 €.

Dans ce système de corruption généralisée qui a été organisé à Grenoble et en Isère, au bénéfice des corrupteurs et des corrompus, et au détriment de l’argent public et des biens communs, ce sont 8 de ses adjoints, 7 maires proches, 7 conseillers généraux sous sa présidence, 5 directeurs généraux et membres de cabinets, 7 dirigeants d’organismes parapublics, plus de 10  intermédiaires, plus de 20 patrons, 3 avocats, 2 notaires, qui ont été attraits en justice pour atteintes à l’administration publique et aux biens communs, détournements de fonds publics, abus de confiance, faux, abus de biens sociaux, corruption et concussion…

Arrivé comme maire de Grenoble en 1983, après une campagne marquée par l’organisation de rumeurs, système théorisé par un proche, il trouve une ville dans un très bon état financier. En quelques années il va faire exploser la dette de la ville, Grenoble sera en état de quasi-cessation de paiement, elle n’arrive même plus à rembourser un emprunt bancaire ! Les budgets de la ville de 1990, 1992, 1993 seront annulés pour illégalités par le tribunal administratif de Grenoble. La ville est mise sous surveillance des banques, et il bénéficie de la complicité de M. Haberer, PDG du Crédit Lyonnais.

Pour sortir du trou, le corrompu vend à tour de bras du patrimoine municipal, le conseil municipal est transformé en salle de vente ! Il va supprimer 600 postes de fonctionnaires. Il détruit les régies municipales du gaz, de l’électricité, de l’eau, de l’assainissement… et vend les services publics aux grands groupes privés, dont l’eau à la Lyonnaise des Eaux. Il fait payer dans la facture d’eau (par une augmentation de tarifs) des impôts cachés par les usagers, dans la facture de gaz et d’électricité des impôts cachés (de l’éclairage public) qui vont renflouer temporairement les finances municipales. Ces impôts cachés correspondent à 15 % de la Taxe d’Habitation.

Il augmente fortement les impôts en 1990 en créant un impôt nouveau pour financer l’intercommunalité.

Sa gestion désastreuse de l’office HLM oblige les locataires, les contribuables de la ville et l’Etat à combler le trou de 160 millions de francs…

Tous les services publics locaux sont touchés par une prise en main par des intérêts privés.

En résumé : derrière une communication habile il essaye de cacher une triste réalité : il a augmenté la dette, les impôts et mis en coupe réglée les services municipaux offrant aux grands groupes privés des situations de profits importants, au détriment de nos services et biens communs….

Pour cette corruption généralisée, il a bénéficié de la passivité et la lenteur des contrôles, et a pu prendre de très nombreuses décisions illégales, dont seulement… une quarantaine ont été annulées par la justice administrative à la suite de nos actions.

N’ayant jamais reconnu ces faits, il croit pouvoir recommencer, tout en bénéficiant de la complicité maintenue de ceux qui en ont bénéficié.

Le principe de précaution exige qu’il soit écarté des exécutifs locaux.

Nous sommes pour la réinsertion des délinquants après avoir purgé leur peine, mais pas au milieu de leurs victimes.

Pour approfondir ces actes passés :

Notre conférence de presse de juillet 2018 :

Le livre de Raymond Avrillier et Philippe Descamps, accessible gratuitement ici.

Une brochure de l’ADES complète ce livre. Le Rouge et le Vert apporte des éléments très complets sur la gestion municipale du maire corrompu, il suffit de taper dans le moteur de recherche « corrompu » ou « corruption ».

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