L'élection de Charles Millon avec l'appui du Front National, à la présidence d'une des plus grandes régions françaises, nous fait redouter le pire. Il est impensable en effet que ce soutien lui ait été accordé gratuitement. La présence à la vice-présidence de la commission culturelle de Pierre Vial, membre du bureau politique du Front National, constitue une véritable provocation. Il est en effet un des membres fondateurs du GRECE (Groupement de recherche et d'étude pour la civilisation européenne), laboratoire de l'extrême-droite visant à la diffusion dans les milieux intellectuels des théories inspirées par le fascisme. On lui doit notamment ces phrases : "il est nécessaire, indispensable de lier en permanence guerre culturelle et combat politique. Car il serait vain de prétendre assumer le pouvoir politique sans avoir la maîtrise du pouvoir culturel"... "Nous allons tout droit vers une guerre ethnique et cette guerre sera totale".
Nous savons pertinemment ce que cette dérive signifie et ce qu'il faut entendre par "préférence nationale". Dans les bibliothèques de Vitrolles, d'Orange et de Marignane, c'est à une chasse aux sorcières et à une mise au pas idéologique que le Front National s'est livré. Dans la région Languedoc Roussillon, Jacques Blanc, collaborant avec le F.N. a visé comme première cible la culture dite "de gauche".
Le budget présenté en Rhône Alpes par les élus du F.N. suscite les plus vives inquiétudes. L'enseignement, la recherche, la culture sont particulièrement en ligne de mire. Nous, professionnels de la culture (livre, spectacle vivant, musique, arts plastiques, etc...) nous n'attendrons pas l'avènement de contrôles racistes, négationnistes et antisémites dans les domaines où nous travaillons, sans nous mobiliser. Nous affirmons que sous couvert de démocratie le F.N. utilise les lois républicaines pour mettre la démocratie en danger.
POUR SORTIR DE CETTE IMPASSE, NOUS APPELONS TOUS CEUX QUI CONSIDERENT LA CULTURE COMME UN ENJEU ESSENTIEL A REFUSER LA VOIE DE LA COLLABORATION ET A SE RASSEMBLER DANS L'URGENCE POUR ENVISAGER TOUTES LES FORMES DE MOBILISATION.