Région Rhône-Alpes

L'utilisation de l'enceinte régionale
comme tribune politique par le FN

Le FN utilise ses mandats régionaux pour bénéficier d'une tribune politique. Tribune à laquelle il aborde des questions sans liens avec la politique régionale et bien souvent, sans lien avec les propos en cours, l'objectif étant de faire le plus de brouhaha possible afin d'attirer sur lui l'attention de la presse généralement présente.


Assemblée plénière du 25 et 26 juin 1992
Assemblée plénière du 29 mars 1996
Assemblée plénière du 21 novembre 1997

Assemblée plénière du 25 et 26 juin 1992

Propos tenus par M. Breuil en Assemblée plénière des 25 et 26 juin 1992 (page 144) :

"Vous ne trouvez pas ça drôle, cet acharnement sur Superphénix, cet acharnement sur les deux ou trois essais nucléaires que la France arrive à faire, vaille que vaille, par an, à Mururoa ? Moi je pense qu'à côté de ces problèmes, il faudrait voir un petit peu les 50 milliards de curies qui on été rejetés dans l'atmosphère par les explosions nucléaires de plutonium, dont les soviétiques sont bien sûr les premiers responsables.1 "

Propos tenus par M. Derocles en Assemblée plénière des 25 et 26 juin 1992 (page 53) :

"Je ne suis pas le docteur Goebbels. Je suis médecin, c'est vrai, mais je n'ai pas de pied-bot et je ne suis pas non plus paranoïaque. Si M. Brochier a besoin de quelques renseignements sur la paranoïa, qu'il vienne me voir. Je lui donnerai les symptômes. J'espère pour lui qu'il n'est pas psychiatre, parce qu'il serait certainement condamné pour internement abusif de ses patients."

Lors de cette même Assemblée de 1992, Mme Burgaz (page 6) intervient sur le volet éducation de la politique régionale :

"Pour terminer, j'ajoute que notre groupe trouve particulièrement scandaleux la campagne officielle menée par l'État pour la contraception dans les établissements scolaires et la distribution de préservatifs dans les lycées et collèges de France (...) Tous les responsables de la santé savent parfaitement que le préservatif ne peut endiguer l'épidémie du Sida.2 "

Assemblée plénière du 29 mars 1996

L'attitude de M. Gollnisch à l'ouverture de l'Assemblée plénière du 29 mars 1996 est significative de l'utilisation par le FN de la Région comme tribune politique :

"Pour une motion d'ordre, Monsieur le Président, merci de me donner la parole. Je ne la conserverai qu'une minute ou deux. Je voudrais, Monsieur le Président, poser un problème de fond, qui est débattu actuellement dans notre Région. Est-ce que la liberté d'expression existe seulement en faveur de ceux avec lesquels on est d'accord ? Auquel cas, c'est évidemment une attitude qui serait assez répandue. Ou bien en va-t-il autrement ? Pourquoi est-ce que je pose cette question ? Parce que, hier, j'ai tenu une conférence de presse sur les problèmes de la Région, ce que je considère comme les problèmes de la Région :

- l'épidémie d'encéphalopathie spongiforme bovine, sur laquelle j'ai essayé d'attirer votre attention il y a 6 ans (...)

- le problème de la liaison T.G.V. Mâcon-Bourg-Genève (...)

- la situation des établissements militaires (3 )

Je me suis aperçu que tout ceci n'intéressait pas notre excellente presse régionale. Ce qui intéresse la presse régionale c'est, paraît-il, une réunion contre ce que l'on appelle "la droite extrême", d'un front républicain qui irait de ces bans-ci à ces bancs-là de l'Assemblée.

La seule question qui m'a été posée est de savoir si j'étais l'organisateur, le complice, l'instigateur, de cette réunion. Je dois dire très clairement que je ne le suis pas et que sans doute je serais en désaccord avec certains des propos qui sont tenus à cette réunion, mais que la coalition qui se réunit contre elle, m'incite fortement à prendre parti en faveur de la liberté d'expression de ceux qui ne pensent pas comme moi.

C'est la raison pour laquelle, Monsieur le Président, faisant usage des dispositions de notre règlement et de votre courtoisie républicaine, j'ai invité ici un homme qui, à l'âge de 30 ans, totalise déjà 5 années de prison, dont 4 années de prison subies dans les geôles espagnoles, sous la fausse inculpation d'avoir voulu venger son père, incrimination dont il a été acquitté après une procédure inique menée par un juge espagnol socialiste"

Intervention de M. le Président : "M. Gollnisch"

M. Gollnisch : "Je termine M. le Président. d'avoir vengé son père"

Nouvelle intervention de M. le Président : "M. Gollnisch, un rappel au règlement ; vous êtes entrain de parler d'un fait"

M. Gollnisch : "je termine, d'avoir vengé son père assassiné par l'ETA

(Manifestations au sein de l'Assemblée)

Il y a des condamnations qui valent la légion d'honneur et vous devriez avoir honte d'essayer de faire à Lyon, ce que les terroristes de l'ETA et la justice partisane socialiste n'ont pas réussi à faire en Espagne."

Quelques instants plus tard :

M. Gollnisch : "Monsieur le Président, je ne voudrais pas donner à penser que j'ai le cerveau comme une éponge

(Manifestations dans l'Assemblée)

Non mais c'est sérieux" (...) "Oui, la vache folle sur laquelle j'ai essayé d'attirer votre attention. Je vais vous lire le rapport, il est dans la presse. Vous lisez peut-être la presse régionale (...)"

(Des élus demandent une suspension de séance)

M. Gollnisch : "Laissez-moi s'il vous plaît continuer"

M. Léron : "Ceci n'a rien à voir avec l'ordre du jour."

M. Gollnisch : "Si M. Léron veut bien me laisser terminer"

M. Léron : "Je ne veux pas vous laisser terminer M. Gollnisch. Je demande une suspension de séance."

M. Gollnisch : "M. Léron, veuillez me laisser terminer s'il vous plaît et après je me rallierai volontiers à votre suspension de séance."

M. le Président : "M. Gollnisch, vous dites votre phrase de conclusion."

M. Gollnisch : "C'est très simple, M. le Président, c'est que l'indemnisation que réclame la Grande-Bretagne et que, contre toute logique"

M. le Président : "Vous n'allez pas nous commenter le journal pendant toute la journée ?"

M. Gollnisch : "Mais M. le Président, votre rôle en tant que membre du gouvernement, serait peut-être de nous informer. Si je puis simplement terminer, tous les projets"

M. le Président : "Cela a été démenti M. Gollnisch. Vous savez très bien qu'en fonction des règles d'affectation budgétaire, il n'est pas possible de faire passer des crédits d'une ligne à l'autre sans qu'il y ait une délibération qui soit actée par l'Instance qui est chargée d'affecter ces sommes-là."

M. Gollnisch : "Bien évidemment, Monsieur le Président, seulement il s'agit d'une telle indemnisation (...)"

M. le Président : "M. Gollnisch"

M. Gollnisch : "Laissez-moi terminer ! Si une telle indemnisation, qui porte sur des sommes considérables (...)

(Manifestations dans l'Assemblée)

M. le Président, j'ai l'honneur de vous demander une suspension de séance et la réunion de la Conférence des Présidents, comme l'a proposé tout à l'heure M. Léron, car il n'est pas possible de débattre dans de telles conditions, si vous interrompez le représentant du second groupe de cette Assemblée

(Manifestations dans l'Assemblée)

Je vous demande une suspension de séance qui est de droit et la réunion de la Conférence des Présidents."

(Suspension de séance)

Assemblée plénière du 21 novembre 1997

M. Llilio (FN) dénonce "la maladie immigrationniste, la tuberculose, la syphilis et l'immigration"


1 On remarquera que les essais pratiqués par les Etats-Unis (Ile de Bikini, Nevada) ne sont pas cités.
2 La politique anti-préservatif du FN sera responsable de nombreux décès.
3 Nous abrégeons la citation beaucoup trop longue et qui ne présente aucun intérêt.