2 avril 2004

Analyse du vote sur le canton 1 de Grenoble

Résultats en ligne sur le site de nos élu-e-s
http://www.ades-grenoble.org/article.php3?id_article=372

Lire aussi notre première analyse, au lendemain de l'élection d'O. Bertrand, candidat écologiste

Structure des familles politiques dans le canton 1 par bureaux de vote

La figure ci dessous indique les pourcentages obtenus au 1er tour des régionales dans le canton 1.

1er tour rˇgionales par familles pol.

En général, lors d'un vote politique normal il y a une cohérence de vote entre les électeurs d'une même sensibilité, qu'ils soient dans un bureau de vote ou un autre.

Cette élection est particulière car nous allons voir qu'il n'y a pas cette cohérence, et que la seule explication rationnelle politiquement et arithmétiquement montre que c'est le refus du stade qui se traduit dans les votes du 1er et surtout du second tour.

Effet du stade au 1er tour

Les résultats d'Olivier Bertrand au 1er tour montrent déjà un fort effet du stade.

En effet on connaît bien la structure du vote écologiste par bureaux (voir élections présidentielles de 2002 et élections précédentes). Le vote écologiste sur l'ensemble du canton 1 est très proche de la moyenne de la ville. En simulant un vote écologiste obtenant 13,5% sur le canton, voici la comparaison du vote politique normal sans le stade avec le vote réel du 21 mars 2004. L'effet stade est net sur les bureaux de vote les plus proches de l'implantation, espace géographique sur lequel la mobilisation des gens opposés à été la plus forte et où la communication des anti-stade a été la plus systématique. A noter que c'est le PS qui perd plus que la droite, au profit d'Olivier Bertrand dans ces bureaux de vote.

effet stade 1er tour

Que c'est il passé entre les deux tours ?

Les faits politiques

Elimination de la droite

La manoeuvre du corrompu, qui voulait transformer ce vote en référendum contre le stade à son profit, a lamentablement échouée, son candidat à fait un score minable et par la même occasion il a réussi à éliminer la droite au 2ème tour (il a manqué 32 voix à B. Betto pour pouvoir se maintenir). Dans les 2 autres cantons la droite avait évité les primaires.

Appels des candidats ou formations politiques

Les résultats

Un très fort vote nul, très politique

Une diminution des votants entre les deux tours et un vote nul très important qui s'ajoute à cette abstention. D'autant plus qu'il y a une forte augmentation des votants pour les régionales.

Il faut noter que ce vote nul massif est très typé politiquement. Ci-dessous une comparaison entre les nuls réels (en nombre de voix) et une simulation comportant 40% des votes de droite du 1er tour et 24% des votes du FN montre bien ici un comportement politique cohérent d'un bureau de vote à l'autre.

simulation votes nuls droite + ext. droite

Les gains des deux candidats entre les deux tours

Ci dessous le gain en voix d'Olivier Bertrand entre les deux tours.

Diffˇrence Bertrand 1er/2e tour

Remarque : les gains les plus faibles en voix d'Olivier Bertrand entre les deux tours se font dans les bureaux où le vote FN est le plus important, Taillefer 2 et 3 et Teisseire. Ceci indique que dans ces bureaux de vote, les consignes données par l'extrême droite n'ont pas été suivies.

Il est impossible de simuler correctement ce résultat à partir des votes par familles politiques. Il apparaît que les bureaux qui ont marqué leur opposition au stade lors du 1er tour ont amplifié ce phénomène au 2ème, et ceci que ce soit pour des bureaux très à gauche ou plus à droite.

L'analyse de l'évolution du vote pour JP Giraud entre les deux tours (cf. figure ci-dessous) est particulièrement claire (différence en voix).

diffˇrence Giraud 1er/2e tour

Malgré la très forte campagne faite par le PS, il y a 5 bureaux de vote où le candidat du PS progresse de moins de 10 voix (il régresse même dans 3 bureaux). Ceci veut dire de manière éclatante que des électeurs qui avaient voté Giraud au 1er tour ont voté Bertrand au 2ème ! et que l'ensemble de la gauche appelée de ses voeux par le candidat n'a pas été présente pour lui au 2ème tour. Ceci confirme de nombreux témoignages d'électeurs de gauche, libérés par le fait que la droite avait été battue, qui ont voulu marquer leur refus de la gestion politique du dossier stade. Beaucoup nous ont indiqués avoir été choqués par la propagande du Métroscope et des Nouvelles de Grenoble sur le stade, tellement elle était mensongère et excessive.

Cela veut dire que dans la grande majorité des bureaux de vote qui avaient déjà exprimé un vote contre le stade, la sanction au 2ème tour est encore beaucoup plus forte puisque les reports des votes de gauche manquent totalement.

Autre remarque : les bureaux de vote où JP Giraud récupère le plus de voix entre les deux tours sont ceux où le FN est le plus fort, ce sont les mêmes où O. Bertrand ne progresse presque pas.

Conclusion

Toute tentative de simulation de ce vote du 2ème tour par des reports de vote cohérent sur des critères purement politiques est vouée à l'échec. Il est impossible de trouver une combinaison des familles politiques qui rende compte de ces résultats sur l'ensemble des bureaux de vote.

La position du PS grenoblois est intenable. Politiquement il ne veut pas reconnaître que la perte de ce canton est liée au refus du stade, et il essaye de camoufler cette réalité par un discours purement politicien sur la manoeuvre du corrompu ou de l'extrême droite qui aurait réussie.

C'est une double erreur :

Le canton peut être divisé en deux parties :

Faire croire que les électeurs suivent mécaniquement les déclarations des dirigeants politiques fait sourire de plus en plus de monde, et montre bien que les appareils politiques ont beaucoup de mal à comprendre certains phénomènes qui sortent de leurs schémas habituels.