GEG : magouilles blues

Le 2 juin, lors d'une conférence de presse de l'ADES et de ses élus, Raymond Avrillier rendait public le résultat de ses recherches sur l'histoire de la privatisation, en 1986, de la régie municipale du gaz et de l'électricité.

Déjà pendant la dernière guerre, profitant de la collaboration, la Lyonnaise de l'Eclairage (qui allait devenir la Lyonnaise des Eaux) s'était approprié ce fromage. A la Libération le conseil municipal de Grenoble avait cassé cette décision. 40 ans après, Alain Carignon et ses sbires privatisent la régie dans des conditions qui en disent long sur leurs méthodes. Au moment où l'ancien maire est appelé à rendre des comptes sur l'affaire GID, il est intéressant d'apprendre cette histoire.

A Paris, est créé en 1985 une société anonyme "Lepeltier Investissement". En février 1986, elle change de siège social pour Grenoble, Pierre Gascon (à l'époque 1er adjoint de Carignon) devient le PDG, et le nom change pour : Gaz Électricité de Grenoble - GEG. En avril 1986 cette société purement privée reçoit une délégation de service public pour gérer ces services à la place de la régie. Mais le contrat initial de délégation n'a jamais été approuvé par le conseil municipal, ce qui est illégal ; et M. Gascon est en situation d'ingérence, puisque juge et partie.

Le 11 avril 1986 l'A.G. de GEG décide de la transformer en société d'économie mixte (SEM), avec Gascon comme président et 28% des actions pour une filiale de la Lyonnaise des Eaux. Les statuts de la SEM n'ont jamais été approuvés par le conseil municipal, ce qui est là-aussi illégal.

Raymond Avrillier a déposé en juillet 1994 un recours devant le tribunal administratif attaquant l'avenant n° 3 à la convention de délégation. Mais ce n'est que récemment qu'il a acquis les preuves de ces manuvres frauduleuses. Encore une fois on s'aperçoit que le contrôle de légalité (à la préfecture) n'a pas fonctionné. Des pièces comptables ont disparues, des camouflages d'informations ont été organisés...

Cette affaire relève de la justice administrative, mais aussi du pénal. Il faut bien voir que GEG est un placement très juteux, sans risque, et que la Lyonnaise s'est mis dans la poche 50 millions de dividendes depuis 1986, sans rien faire. M. Bloise, ancien directeur général de GEG, est actuellement incarcéré à Varces. Pour l'instant par contre, MM Carignon et Gascon ne sont pas inquiétés.

Les bases de la SEM-GEG sont pourries et les usagers seraient en droit de s'inquiéter de savoir s'ils n'ont pas été lésés dans cette affaire, et si GEG a vraiment le droit d'émettre des factures ! La mairie devrait rapidement prendre une décision politique sur ce dossier afin de revenir dans la légalité. Le conseil municipal ayant été trompé lors de la privatisation de GEG (comme pour l'eau), il ne serait pas anormal de revenir à la situation initiale de la régie municipale.

Beaucoup d'autres dossiers restent toujours non réglés : les déchets, le tram, les malversations dans la compagnie de chauffage...

A suivre !