La Réduction du Temps de Travail,
une proposition Verte

Contribution du groupe des élus Verts et apparentés auquel appartenait Raymond AVRILLIER, et du groupe des élus Ecologistes au Conseil Régional Rhône-Alpes (travail effectué avant les élections de mars 1998)


Réduction du temps de travail

In "Journal du Groupe des Ecologistes et du Groupe Les Verts et apparentés au Conseil régional Rhône-Alpes" d'octobre 1997.

Comme la Loi de Robien au niveau national, la montée en puissance du dispositif régional d'aide à la réduction du temps de travail (RTT) se fait lentement : 400 emplois créés en Rhône-Alpes à ce jour et des négociations engagées concernant 4.500 autres dans 200 entreprises.

Rappelons qu'à la différence du dispositif national, les aides régionales ne concernent que la création d'emplois (volet "offensif" de la loi), mais pas les plans sociaux (volet "défensif"). En revanche, et contre l'avis des écologistes, il prend aussi en considération le temps partiel, qui est une forme pour le moins ambiguë de RTT, puisqu'il n'impose pas d'accord collectif d'entreprise. Toutefois, malgré nos craintes de dérive, les temps partiels ne représentent qu'une faible part des dossiers qui va d'ailleurs en s'amenuisant au fur et à mesure de l'avancée des négociations des accords "loi de Robien", qui prennent nécessairement plus de temps.

Intervention à l'amont

Mais la véritable nouveauté du dispositif régional réside dans l'appui important apporté dans la phase amont, celle de l'élaboration et de la négociation collective du projet. En effet, la Région prend totalement en charge l'intervention de cabinets spécialisés sous le contrôle d'ARAVIS, structure paritaire patronat-syndicats agissant traditionnellement dans le domaine de l'amélioration des conditions de travail. Cette structure, qui mène une réflexion originale et intéressante, a su développer à l'occasion de la mise en place du dispositif une véritable compétence en matière d'organisation du travail et de développement du dialogue au sein des entreprises incluant tous les acteurs concernés.

L'expérience acquise dans ce domaine pourra largement être mise à profit dans le cadre de la loi-cadre pour la RTT que nous appelons de nos voeux, tant il est vrai que la RTT, loin d'être une simple opération quantitative et arithmétique, nécessite une complète remise à plat de l'organisation du travail, et bouscule bien souvent les rapports de pouvoirs internes, ce qui de toute évidence renforce l'intérêt de la démarche. Plus que les aides à la création d'emplois, dont il est toujours difficile de savoir s'il n'y aurait pas un "effet d'aubaine", c'est à nos yeux le développement de cette compétence forte d'ingénierie d'accompagnement qui justifie a posteriori notre vote positif lors du lancement du dispositif régional au budget 96.


L'analyse du groupe des élus
Les Verts et apparentés

Historique de notre proposition

L'exigence de conquête de temps libre et la prise en compte de la finitude de la planète ont conduit très tôt les Verts à préconiser la Réduction du temps de travail (RTT). Sous l'effet de la crise, la RTT est apparue comme l'une des réponses au chômage.

Nous préconisons :

Une application régionale

En décembre 1995, pour séduire une opposition hostile à son budget, Charles Millon propose la RTT :

L'apport des élu-e-s Verts

Conformément à nos convictions, nous votons cet engagement budgétaire après l'avoir amendé de façon à ce que les bas salaires soient maintenus et à ce qu'un engagement soit pris sur le volume d'emplois à créer.

Nous publions nos propositions pour la mise en place du dispositif régional :

5 mois plus tard, mai 1996, nous votons contre le dispositif de mise en oeuvre proposé par Charles Millon :

Bilan d'un an de fonctionnement

Certes le dispositif d'accompagnement des entreprises est intéressant parce qu'il permet de faire évoluer le dialogue social.

Certes des emplois sont créés en Région Rhône-Alpes

Mais :

Nos propositions



1- Le coût moyen pour la Région, d'un emploi créé, est estimé, par les services, à 78 500 F.
2- Les entreprises optent pour le temps partiel plutôt que pour la RTT, l'aide de l'État n'étant pas limitée dans le temps dans le premier cas.
3- Sur 47 établissements, un 15è maintiennent les salaires, 4 ont établi une compensation dégressive en fonction des revenus. De plus en plus les entreprises optent pour un gel des salaires sur plusieurs années (dans un cas jusqu'en 2001).