Tunnel sous la Bastille

Où est la démocratie promise ?

La Métro avait lancé 2 études -avec et sans Tunnel Bastille- sur les déplacements dans l'agglomération à l'horizon 2010. L'Etat n'a pas jugé bon d'attendre les résultats : un arrêté préfectoral vient de lancer la mise à l'étude du projet...

Nous ne pouvons que réprouver cette intervention de l'Etat dans un dossier d'agglomération, où pour une fois une méthodologie précise avait été mise en place dans l'aide à la décision.

Priorité de la Métro : limiter l'automobile

La Métro avait établi un cahier des charges détaillé pour les études des déplacements à l'horizon 2010. Il fixait très précisément les objectifs politiques, puisqu'il "convenait de poursuivre vigoureusement l'effort fait en matière de transport public depuis la création du SMTC1 en 1973, d'élargir ce type d'actions à toute la région urbaine, de rechercher toute possibilité de limiter l'usage de l'automobile en ville à leur profit et aussi à celui des deux roues et piétons".

La question posée aux études contradictoires était : le tunnel sous la Bastille (TEO) et le tunnel sous le Vercors (TNS) sont-ils ou non compatibles avec cette volonté politique ? D'où la demande de deux études :

Il était précisé que les études devaient prendre en compte la complémentarité des transports en commun -dont le train-tram- et que dans l'hypothèse avec TEO, il s'agissait d'un tunnel à péage afin d'économiser l'argent public pour le drainer vers les solutions alternatives, et limiter les déplacements par le coût en faisant supporter aux usagers le vrai prix des infrastructures2.

Il était en outre prévu, suite aux études, d'opérer une consultation élargie auprès des décideurs, des divers relais d'opinions, puis le grand public. "La volonté politique des élus de l'agglomération est de conduire tout au long de cette démarche d'étude une information continue en direction de la population et des relais d'opinions qui se traduira par une large consultation publique autour des scénarios."

 

 

 

Une question était au centre des débats de la réunion publique des élus ADES du 27 avril dernier : a-ton le droit de circuler en rollers à Grenoble ?

L'Etat : toujours la priorité aux autoroutes ?

Il y a eu au gouvernement des prises de position très nettes sur la nécessité de développer une approche multimodale des transports. Ce qui se passe sur le terrain montre pourtant que tout continue comme avant. La décision de relancer le projet TEO en abandonnant la TNS montre que l'Etat entend poursuivre l'autoroute A51 quoiqu'il arrive : la traversée autoroutière de Grenoble se ferait par les infrastructures existantes (A480 et rocade Sud, éventuellement élargies) et la TEO, qui devient ainsi un pilier du programme autoroutier. L'Etat entend donc en être le maître d'oeuvre.

C'est une toute autre logique que celle des études de la Métro : le cahier des charges prévoyait notamment qu'il n'y aurait pas d'élargissement de l'A480 ni de la rocade Sud, pour ne pas accroître les nuisances pour les riverains.

La position de l'ADES

Au moment où la pollution atmosphérique se développe, vouloir transformer l'agglomération grenobloise en noeud autoroutier tient de la provocation. Nous demandons donc au préfet de retirer son arrêté afin de laisser le débat s'ouvrir sur l'avenir des déplacements dans l'agglomération.

Les crédits publics doivent être prioritairement utilisés pour développer les transports collectifs et les mobilités douces.

Ils ne pourront être utilisés qu'une seule fois, aussi la seule solution réaliste pour combattre la pollution atmosphérique dans la cuvette est de développer le train-tram et les transports en commun de manière évolutive dans l'Y grenoblois.

Le groupe de travail "transports et pollution atmosphérique" de l'ADES


1 SMTC : Syndicat mixte des transports en commun de l'agglomération grenobloise
2 Les études définitives n'ont pas encore été rendues publiques. Mais les rapports intermédiaires montrent que le cahier des charges n'a été que mal respecté...