Alerte ! On nous concerte...

L'A 51 refait parler d'elle, avec une enquête d'utilité publique pour la suite du tronçon...

Jusqu'au 4 février, mais jusqu'au 4 février seulement, vous avez le choix. Sur quoi ? Au sud de Grenoble, souhaitez-vous :

  1. Une autoroute par Gap
  2. Une autoroute par la Croix Haute
  3. Une deux fois deux voies ressemblant beaucoup à une autoroute, et encore plus chère qu'une autoroute
  4. Un sandwich à l'autoroute avec au milieu une tranche d'autoroute étiquetée "aménagement sur place" ?

Si nous avions eu l'occasion de nous concerter avec les services de l'Etat (CETE d'Aix-en-Provence, DDE, Direction des routes...), nous aurions pu faire remarquer que la commande initiale du Ministre Gayssot comportait un choix "aménagement sur place des voiries existantes", pour lequel nous avions fait, avec le Collectif des Opposants à l'A 51 et le collectif des Elus, des propositions étayées en novembre 1997 1. Mais voilà, on a vu depuis revenir les vieux démons. On leur dit "aménagement - satisfaction des besoins de déplacement". Ils entendent "autoroute".

On leur démontre que les prévisions de trafic ne justifient pas une autoroute ou une 2 x 2 voies. Ils gonflent de façon très mécanique et très contestable ces prévisions pour justifier leur choix d'aménagement.

Cela, il n'y a pas que les opposants bornés (forcément bornés) à l'autoroute qui le disent. C'est clairement pointé par la Cour des comptes, dans un rapport de juin 1999 sur la politique autoroutière française.

Et pour ce qui est de la liaison Grenoble-Sisteron, le rapport du cabinet d'études GNV, commandé et payé par le Conseil régional Rhône-Alpes (publié en octobre 99) conclut à l'inutilité d'une autoroute pour les 15 ans à venir et au meilleur choix que constituerait l'aménagement des voiries existantes et en particulier de la RN 75, qui supporte et supportera 75% du trafic. Pour autant nous estimons, contrairement au cabinet GNV, que la réhabilitation de la voie ferrée Grenoble-Veynes permettrait à celle-ci, à moyen terme, d'assurer une part significative du besoin de transport voyageurs et fret entre Grenoble-Veynes-Gap, et pourrait de surcroît apporter une solution pour les déplacements périurbains dans la zone Grenoble-Varces-Vif-Monestier de Clermont (plus un embranchement sur Vizille).

Voilà pour les analyses. Côté action, La COJAM 2 (fédérant entre autres la FRAPNA 3, le collectif des Elus pour des alternatives à l'autoroute A 51, le collectif des opposants à l'autoroute) met en oeuvre une participation active (et critique) à la démarche de concertation officielle. Avec notamment le dossier de consultation parallèle élaborée avec le concours du bureau d'études Malt et Moser, porté par quatre chargés de mission dans les secteurs concernés, dont l'agglomération grenobloise (non prévue dans la concertation officielle. On se trouve devant une aberration du tronçonnement du projet : l'agglomération grenobloise n'aura jamais été consultée sur un projet comportant un lourd impact sur les dessertes locales et la qualité de l'air). Avec un bouquet final le samedi 29 janvier au CRDP, sous la forme d'une conférence-débat 4 permettant de faire la somme, puis la synthèse remise au préfet, des avis et témoignages des acteurs sociaux, politiques et économiques présents ce jour là, et de ceux rencontrés sur le terrain par les chargés de mission. Vaste programme dans un temps aussi court !

Et pour finir, côté pratique :

Retenez votre journée du 29 janvier,

Exprimez-vous dans le cadre de l'enquête publique, en votre nom et/ou au nom de votre association :

Jean Jonot


1 Document consultable à l'ADES
2 COJAM : Coordination Jura Alpes Méditerranée
3 FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature
4 Réunion du 29 janvier : Quelles liaisons entre Grenoble et Sisteron ? Au CRDP (centre régional de documentation pédagogique), av. Gnl. Champon, Grenoble. 10 h-12 h : Ateliers, 14h-18h : conférence-débat