Novembre 2005

Aux habitants de Malherbe, Villeneuve, VO, Vigny-Musset

Hausse du chauffage urbain : trop c'est trop, surtout quand ce n'est pas justifié !

Les usagers du chauffage urbain ont pu constater la forte augmentation de 11% appliquée fin 2004 suite à une décision unilatérale de la Compagnie de Chauffage en octobre 2004, sans même consulter la ville de Grenoble, son actionnaire majoritaire !

L'ADES et ses élus ont protesté auprès du maire et ont demandé que cette hausse soit annulée, avec aussi un examen approfondi de la gestion de cette société. En effet, cette gestion est opaque, elle mélange toutes les activités : distribution de chaleur à différentes communes, gestion de l'incinération des ordures ménagères, vente de froid et de services, téléalarme... Ce mélange rend impossible une détermination correcte du prix du chauffage urbain pour les usagers grenoblois. Le maire a hélas refusé d'annuler cette augmentation.

Les habitants du nouveau quartier Vigny Musset payent plus cher leur chauffage que les autres usagers, parce que des dépenses d'équipements ont été prises en charge par la Compagnie de Chauffage lors de la construction du nouveau quartier. Ce sont des impôts cachés de l'époque Carignon, lors de la création de la ZAC.

Nous avons découvert également que la Compagnie de Chauffage n'a pas le droit de fixer les tarifs du chauffage aux usagers, car seul le conseil municipal peut le faire. Nous demandons donc que le conseil municipal définisse un tarif au juste prix pour ce service public essentiel, après une expertise approfondie des coûts de gestion de la société et des charges d'exploitation de ses équipements. Dans l'immédiat, les usagers sont en droit de demander le remboursement des augmentations récentes, le tarif appliqué n'étant pas légal, et pour faire pression ils peuvent également déduire de leur facture la partie liées aux augmentations illégales, soit au moins 10 %.

Devant l'envolée des prix de l'énergie, il est normal que le coût du chauffage urbain augmente. Cela doit justement conduire à une gestion plus rigoureuse de ce service et à une amplification de toutes les actions pour économiser les énergies. Nous sommes particulièrement vigilants dans la construction et la rénovation de logements bien isolés : isolation par l'extérieur (comme à Vigny-Musset), eau chaude sanitaire par chauffage solaire...

Impôts: une hausse de la fiscalité pour le fromage, et une nouvelle taxe pour le dessert !

Le conseil général et le conseil régional ont augmenté les taux de leurs impôts. Les communes de la Métro ont décidé de financer le service d'enlèvement des ordures ménagères par une taxe, la TEOM. Il s'agit d'un nouvel impôt payé avec la taxe foncière et les propriétaires peuvent la faire payer aux locataires dans les charges locatives.

Le groupe des élus ADES-Verts-Alternatifs a pesé pour limiter le montant et les impacts de cette nouvelle taxe et Grenoble a le taux le plus faible de l'agglomération. Pour les usagers qui rencontreront des difficultés à payer son coût (plusieurs dizaines d'euros), un fonds a été mis en place spécialement par le CCAS, par une subvention de la ville, âprement négociée. N'hésitez pas à demander une aide, si vous ne pouvez pas payer la taxe ou l'ensemble des hausses cumulées.

Ces différentes augmentations représentent près de 10 % de hausse des impôts fonciers. Si certaines peuvent être justifiées par des décisions politiques nationales, d'autres pourraient être évitées par une meilleure gestion des collectivités,évitant notamment certains choix contestables et dispendieux, comme les subventions aux entreprises privées sans contrepartie et la construction du grand stade qui ne sera pas ouvert à tous les grenoblois (scolaires, amateurs) mais seulement aux spectateurs des matchs des équipes professionnelles.

Projet urbain des quartiers sud : la ville doit écouter les habitants !

Il y a bien longtemps que les habitants des quartiers sud attendent des améliorations de leur cadre quotidien. La démarche de renouvellement urbain de la Villeneuve a été pilotée par l'adjoint à la politique de la Ville avec l'appui d'un cabinet d'architecte (Atelier Lion), les propositions soumises au débat ont été très critiquées.

Grâce à la mobilisation des habitants, le projet proposé a été sévèrement  "requalifié" par le conseil municipal en octobre 2004 sous l'impulsion du groupe des élus écologistes. Il n'est plus prévu de détruire des immeubles et de créer de nouvelles voiries automobiles et de déplacer les commerces et le marché. La priorité doit être donnée au social avec des moyens humains renforcés et à l'amélioration de l'entretien quotidien des espaces publics. Les habitants devront être aussi étroitement associés à l'évolution du projet. Donc vigilance !

L'ADES soutient les habitants qui expriment leur volonté de maintenir à ces quartiers leur caractère piéton et la tranquillité du parc de la Villeneuve. Si certains points de la conception urbaine initiale doivent évoluer, ce n'est pas par l'accès à la voiture, par plus de bruits et de pollution, que la qualité de vie s'améliorera pour les habitants des quartiers sud !

Les services de proximité seront-ils bientôt re-centralisés loin des usagers ?

Depuis 1995, la majorité municipale a engagé des efforts importants pour décentraliser des services municipaux au plus près des besoins des habitants. Programme de travaux dans les quartiers, création et agrandissement d'antennes de la mairie, équipes techniques décentralisées... autant d'outils mis à la disposition d'une politique de proximité indispensable pour accompagner le développement de la démocratie participative dans les secteurs et dans les quartiers.

Nous apprenons que le Maire veut faire machine arrière, en recentralisant les équipes techniques, soit environ 80 emplois, et cela sur les conseils d'un cabinet de consultants privés. Ce projet déboucherait sur la suppression de 15 à 20 emplois techniques, dont certains seulement seraient recréés pour mettre en place un numéro Vert de type " Allô, Monsieur le Maire, y a une ampoule à changer ".

Nous savons que des expériences similaires n'ont pas réussi dans d'autres villes, mais surtout, nous nous étonnons de cette politique qui va à rebours des engagements pris devant les électeurs. Et encore une fois la concertation est insuffisante au regard des enjeux pour la Ville et ses habitants.

Nous demandons donc le retrait du projet de recentralisation des personnels techniques des antennes de quartiers, et une concertation approfondie avec l'ensemble de ceux qui sont concernés ou les représentent (élus de secteurs, conseils consultatifs, unions de quartiers, représentants des personnels).