Conseil municipal du 22 octobre 2001

Projet de Grand Stade
Intervention de Gilles Kuntz, président du
groupe des élu-e-s écologistes ADES, Verts, Alternatifs

Voir aussi les amendements présentés sur cette question

Grâce à l'action de la municipalité et des clubs, le GF 38 a été créé il y a quatre ans. Ses bons résultats des dernières années ont fait ressentir le besoin d'un stade moderne rénové auquel ne correspond plus le stade-vélodrome Charles Berty construit dans les années trente dans le parc Paul Mistral. La communauté d'agglomération grenobloise (Métro) a donc décidé en 2000 la construction d'un stade d'agglomération.

Suite au passage la saison dernière du GF 38 en deuxième division, la Ligue Nationale de Football a exigé un stade différent de celui où se pratique le rugby. Elle nous impose ses règlements qui demandent pour la D2 un stade de 12 000 places.

Le 21 mai de cette année le Conseil municipal de Grenoble a dû décider de la "mise à disposition de l'emprise du site du stade Charles Berty au profit de la Métro" en vue de la reconstruction d'un stade nouveau ou rénové. Notre collègue Pierre Kermen a présenté un amendement imposant une concertation avec la population, un respect de l'environnement, des études de déplacement, puis un nouveau débat au conseil municipal. Cet amendement a été adopté ; néanmoins la majorité du groupe écologiste s'est abstenue de voter cette délibération présentée dans la précipitation et absente du débat électoral, par manque de données préalables sur les coûts financiers et les études d'impact.

Le 1er juin, la Métro a débattu du choix du site de Grenoble et du projet d'un Grand Stade de 20 000 places extensible à 30 000 : les élu-e-s écologistes ont fait connaître leur vote contre ce projet adopté sans études sérieuses, ni débat démocratique.

De son côté, l'ADES et les groupes des élu-e-s écologistes et gauche citoyenne à la Ville et à la Métro conformément à leurs engagements sont seuls à organiser un débat citoyen avec la population (déjà deux réunions publiques en mai et septembre). Les élu-e-s ont obtenu que se tiennent des rencontres publiques de concertation qui ont eu lieu en septembre. Nous demandons que ce travail soit poursuivi avec les habitants et leurs associations. La transparence de la décision publique impose que les études en cours soient communiquées à la population et que tous les moyens soient mis en oeuvre pour aboutir en commun au meilleur projet respectueux de l'environnement et limitant au maximum les nuisances pour les riverains.

Nous sommes contre le gaspillage d'argent public qu'entraînerait la construction d'un Grand Stade qui sera presque toujours à moitié vide. Un stade de 12 000 à 15 000 places est suffisant pour Grenoble. Il permet de préserver le parc Paul Mistral, poumon de notre ville, qui doit être embelli avec l'arrivée du tramway et la redéfinition respective des espaces verts et des voiries. Il faut savoir aussi que le coût direct annoncé pour le Grand Stade de 20 000 places extensible à 30 000 est de 260 millions de francs auquel il faudra bien ajouter une bonne centaine de millions pour les coûts induits. Il convient de comparer ces chiffres avec la capacité d'investissement de Grenoble qui se situe autour de 200 millions de francs par an. Notre ville comptant pour 45% dans l'agglomération, combien d'autres équipements pourtant indispensables comme des piscines, des crèches, des foyers de personnes âgées ne pourront être réalisés ?

Les écologistes militent pour développer la pratique du sport. Le foot est un sport collectif de plein air qui peut être joué sans équipement coûteux ; encore faut-il garder les moyens de construire et rénover des terrains d'entraînement dans les quartiers et ne pas tout dépenser pour un Grand Stade réservé à quelques professionnels.

J'ajoute qu'une fois encore notre collègue Alain Pilaud vient de confondre dans sa présentation les espaces verts avec des espaces publics qui ne sont pas tous verts comme l'anneau de vitesse. L'extension du parc proposée porte bien sur 20 hectares d'espaces utilisables par les habitants et non d'espaces verts.