Le 5 mars dernier la Communauté de communes de l'agglomération grenobloise, "La Métro", a arrêté sa stratégie en matière de transports d'ici 2010 (texte de la délibération sur le site de l'ADTC). Les orientations retenues se retrouvent dans l'avant-projet du Plan de déplacements urbains (PDU) adopté le 29 mars par le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) où sont représentés La Métro et le conseil général de l'Isère.
Pour l'essentiel, ces orientations consistent :
Ces choix majeurs ont été précédés d'une campagne d'information du public au cours de laquelle nous avons tenté de faire entendre notre point de vue. Nous confirmons nos critiques vigoureuses sur deux points essentiels :
Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que la voix de l'opinion n'ait pas réussi à ébranler le mur des convictions des décideurs, persuadés de l'urgence de la rocade nord.
Cependant, les fortes réserves de l'opinion ont quant même atteint les décideurs de La Métro.
Est-ce à dire que nous serions relativement satisfaits au terme de ce premier acte ?
Non, puisque nous persistons à penser que le projet de rocade nord constitue une erreur stratégique qui limitera et contredira fortement la portée des investissements prévus parallèlement dans les transports collectifs et les efforts en faveur des "modes doux".
Non, nous ne sommes pas du tout satisfaits devant une orientation qui s'apparente parfaitement à un choix "carpe et lapin" alors que Grenoble, ville de science, ville internationale, pouvait faire un choix clair, original, innovant, très payant pour son attractivité économique et son image... sans le moins du monde vouloir étouffer la circulation automobile comme le prétendent nos détracteurs, qui ne craignent pas le ridicule ("Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage").
Or la dimension de crédibilité est essentielle dès lors qu'est visé un changement de comportement de la population. L'affirmation d'une volonté politique dans le sens d'un changement culturel important vers des modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle suppose la crédibilité financière du projet, et suppose aussi que ne soit pas programmée de façon concomitante une infrastructure du type rocade nord avec tunnel sous Grenoble favorisant à court terme l'usage de l'automobile.
Le débat citoyen a encore du grain à moudre, mais les premiers effets des manifestations de l'opinion ne nous rendent pas pessimistes. Des échéances sont proches, qui vont permettre à la population de l'agglomération de s'exprimer. La première sera l'enquête publique sur le dossier de PDU, à l'automne 99. La deuxième, sur un autre registre, à l'occasion des élections municipales de mars 2001. Mais c'est dès aujourd'hui que le débat va se poursuivre autour de points essentiels :
Les choix effectués pour le PDU de l'agglomération grenobloise ne sont pas séparables de choix de transport effectués au plan régional, et même national. La même logique qui conduit à vouloir un tunnel routier sous Grenoble préside à la poursuite de la politique autoroutière dans notre région (A48/A51) et ailleurs (tunnel du Somport en vallée d'Aspe). Une manifestation est donc organisée le 8 mai prochain à Grenoble pour exiger un véritable changement de la politique de transports.
Le collectif d'associations qui appelle à cette manifestation est en voie d'extension.