Conseil Municipal du 18-10-99 - Intervention de Claire Kirkyacharian

Délibération n°4 : Conseil consultatif des résidents étrangers

Lire aussi l'intervention de Bernard Macret

J'interviens au nom du groupe pour préciser le fond de notre pensée politique , au cas où ici, certains la connaîtraient mal.

Les élus citoyens de l'ADES ici présents sont engagés, et depuis très longtemps, payant de leur personne, dans les actions de solidarité avec les travailleurs étrangers, et la lutte pour leurs droits : droit au logement, droit au respect et à la dignité dans ce qui était les foyers-logements, droit à la parole pour tous alors que tant d'entre eux étaient ou sont ressortissants de pays aux gouvernements militaires, antidémocratiques, fascistes, et sont parfois étroitement surveillés sur notre sol.

Dans le droit fil de ces combats que nous revendiquons et qui participent pour nous pleinement de l'antifascisme au quotidien, les élus de l'ADES parrainent chacun-e, en leur nom propre et au nom de la démocratie, un ou plusieurs "sans-papiers".

Mais parlons de ceux qui sont des "avec-papiers" mais des "sans-voix". Nous nous réclamons de la belle formule : un homme, une voix, une femme, une voix.

Voter ici, ce serait pour les résidents étrangers décider avec nous de nos projets, de notre avenir, décider de tout, et pas seulement des questions qui ne concernent que les étrangers. Ce serait aussi pour eux, participer à l'évolution démocratique de leurs pays d'origine.

Alors donnons ce sens au Conseil Consultatif des résidents, donnons lui force de parole, force de voix, vie démocratique réelle. Soyons attentifs à ce que chacun-e de ses participant-e-s soit libre d'y parler, veillons, à l'heure où la France se met à petits pas à la parité, à ce que des femmes y participent. Enfin, travaillons ensemble, développons une pédagogie de la citoyenneté commune, c'est à dire résolument non communautaire.

Dans le respect de ses engagements électoraux précis de 1995 le groupe ADES votera cette proposition.