L'ADES, le mouvement des chômeurs et la presse

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L'histoire du mouvement à Grenoble

Pour la première fois depuis des décennies, les chômeurs s'organisent et manifestent pour faire valoir des droits qui relèvent de la plus élémentaire solidarité nationale. Depuis le début du mouvement, les chômeurs ont occupé : les ASSEDIC, le Trésor public, la Mairie de Grenoble, le Crédit Lyonnais, l'UPI, une agence d'intérim, la commission de radiation des demandeurs d'emploi, 1.200 mètres carrés vides appartenant au Conseil général. Ils ont également réquisitionné 10 caddies de nourriture à Leclerc. Les deux manifestations ont chaque fois rassemblé 2.000 personnes dans les rues de Grenoble, salariés, précaires, chômeurs : tous solidaires.

A Grenoble, ils ont obtenu :

Pour la journée nationale d'action du 7 mars 98, les chômeurs et précaires grenoblois se sont joints aux 10.000 manifestants de Marseille.

Depuis le 1er mai 1998, les chômeurs genoblois campaient place de Verdun pour attirer à nouveau l'attention au moment du vote de la loi contre l'exclusion. Ils ont été délogés dimanche 10 mai au matin par la police. Un rassemblement de soutien a eu lieu lundi 11 mai à 19 h place de Verdun. La mobilisation continue...

Dans le cadre de la journée d'action européenne, les chômeurs grenoblois ont choisi la taxe d'habitation comme cheval de bataille, et demandé que les plus précaires en soient exonérés. Pour faire pression sur l'Etat, autorité en matière d'impôts, ils ont occupé lundi 2 novembre 98 la permanence parlementaire de Michel Destot (PS), qui leur a promis de déposer un amendement en ce sens lors du débat sur la loi de finances 1999.

Vendredi 4 décembre1998, Le patron des patrons, Ernest-Antoine Sellières, a été accueilli par une manifestation de chômeurs lors de sa visite à Grenoble, mais il a refusé, de même que les patrons isérois, d'avoir une entrevue avec eux. Les chômeurs ont repris leur revendications ces deniers jours : prime de fin d'année de 3.000 F, garantie d'un revenu minimum pour tous... On prend les mêmes et on recommence !

Communiqué de presse du 11 mai 1998
Des élus de l'ADES à la mairie de Grenoble

L'ADES désapprouve l'expulsion des chômeurs qui campaient place de Verdun

Le groupe des élus écologistes (ADES) de la mairie de Grenoble, qui soutient les revendications des mouvements de chômeurs, désapprouve fermement l'expulsion par les forces de police des chômeurs occupant le jardin de la place de Verdun.

En prenant une telle initiative, la Préfecture et le maire de Grenoble se discréditent dans leurs rôles respectifs de coordination des mesures emplois-jeunes et de lutte contre la précarité, au moment où le gouvernement propose une loi contre l'exclusion.

Ce qui fait désordre, ce n'est pas une tente sur une place publique, c'est le chômage et la précarité qui frappe des dizaines de milliers de Grenoblois et 6 millions de personnes en France.

Nous continuerons à soutenir les revendications légitimes exprimées par le mouvement collectif des chômeurs, à proposer la réduction du temps de travail, la reprise des emplois dans les services publics.

Nous proposons aussi une table ronde de tous les partenaires (un véritable conseil économique et social de l'agglomération grenobloise, comprenant des représentants du mouvement des chômeurs), qui se saisisse des mesures à prendre.

Communiqué de presse du 9 février 1998
Des élus de l'ADES à la mairie de Grenoble

Mouvement des chômeurs : le problème reste entier

Au niveau national, les réponses du gouvernement aux demandes des chômeurs ne sont pas à l'échelle des besoins.

Un relèvement rapide des minima sociaux est possible, et indispensable à la lutte contre la précarité.

La loi sur la réduction du temps de travail doit élargir son champ d'application et s'assortir d'un contrôle des embauches induites.

Avec les chômeurs, nous demandons que leurs associations soient représentées à l'Unedic.

A Grenoble, nous demandons que le guichet unique, réclamé par les chômeurs dans toutes leurs revendications, et qui pourrait faciliter l'accueil et simplifier les démarches des personnes en difficulté, soit rapidement mis en place. Le milliard de francs débloqué par le gouvernement doit l'être dans les faits, et s'assortir de différentes mesures d'accompagnement au niveau local.

Le partage des richesses passe aussi par une plus grande justice fiscale. A la demande des élus ADES, un diagnostic fiscal est en cours pour l'étude de l'exonération de la taxe d'habitation pour les plus bas revenus autres que le RMI.

Nous soutenons l'effort de la ville qui donne des moyens plus importants au CCAS dans sa politique sociale (subvention de la ville augmentée de 5 millions de francs par rapport à 1997).

Le Collectif des chômeurs a souhaité des moyens décents qui leur garantissent de bonnes conditions de travail pour poursuivre leur action. Les élus de l'ADES ont soutenu cette demande au sein de la majorité.

Le mouvement des chômeurs a su montrer un grand esprit de responsabilité collective. A cet égard, la décision unilatérale du maire de faire évacuer les chômeurs de la mairie, un dimanche matin, et sans concertation ni avec les chômeurs ni avec les présidents des groupes de la majorité, n'est pas correcte.

Communiqué de presse du 14 janvier 1998
signé conjointement par l'ADES, le groupe des élus ADES à la Mairie de Grenoble et le groupe des élus ADES à la Métro

Soutien aux chômeurs en action collective

Pour la première fois depuis des décennies, les chômeurs s'organisent et manifestent pour faire valoir des droits qui relèvent de la plus élémentaire solidarité nationale.

Le gouvernement avait d'ailleurs commencé à les entendre, à les rencontrer et à satisfaire, encore trop timidement, certaines de leurs de revendications.

Ils demandent l'appui des élus locaux et des députés pour que la négociation aboutisse sur les droits de tous à des ressources décentes et la mise en oeuvre de mesures nouvelles pour la réduction du temps de travail et pour l'emploi.

Les chômeurs ne représentent pas une population marginale, bien au contraire le chômage touche un résident sur 8 et 1 famille sur 4. Nous sommes tous concernés.

Sur le territoire de la commune de Grenoble il y a 10 500 chômeurs dont 1 970 jeunes de moins de 25 ans et 3 560 chômeurs de longue durée (cf note). Le nombre de chômeurs a augmenté de 14,5% de 1991 à 1995 et de 2,3% de 1995 à 1997. Le chômage n'a pas de frontière communale. Toute l'agglomération est concernée avec plus de 24 000 chômeurs dont 21% de jeunes de moins de 25 ans. Les habitants de la ville centre et des banlieues populaires sont particulièrement concernés et la commune doit faire face aux demandes sociales de plus en plus nombreuses : emploi, logement, impayés, secours alors que le droit au logement et le droit à l'emploi sont des solidarités nationales.

En tant qu'écologistes et alternatifs, nous participons aux actions des mouvements de lutte contre le chômage

Avec nos élus locaux, régionaux et nationaux, nous avons proposé une réduction du temps de travail avec créations d'emplois, un partage du travail (proposition d'aides de nos élus régionaux votées en ce sens, mais non réellement mises en oeuvre), une nouvelle politique de l'emploi au niveau de la commune de Grenoble (qui avait supprimé 600 postes en 6 ans et qui a créé plus de 100 emplois depuis deux ans), une politique active d'emplois jeunes à la Métro et la commune (41 postes engagés à la communauté de communes, une cinquantaine à la commune et ses organismes). Nous agissons pour réduire la précarité des emplois là où nous sommes élus (communes, CCAS, organismes parapublics , CHURG...).

Ces actions sont insuffisantes et seule une action collective et solidaire des employés et des chômeurs, des indemnisés et des sans-ressources (jeunes de moins de 25 ans) pourra faire passer l'action politique de l'assistanat à un véritable partage des emplois et des ressources.

Il faut adapter les ressources des ASSEDIC aux besoins des chômeurs. La diminution des taux de prélèvements et l'absence d'imposition des profits de spéculation, ont été des aubaines pour le patronat qui n'ont pas été utilisées pour la création d'emploi.

La préparation de la loi contre l'exclusion sera une occasion de rattraper l'absence des chômeurs à la conférence sur l'emploi du 10 octobre dernier.

Les écologistes et alternatifs défendent un relèvement plus équitable des minima sociaux et le droit au RMI en dessous de 25 ans. Ils agissent au côté des chômeurs et des salariés pour une nouvelle politique de l'emploi et de la solidarité. Ils mettent en oeuvre, partout où ils sont élus, des actions de développement durable, une utilisation économe des deniers publics grâce à des investissements écologiques et sociaux très créateurs d'emplois et grâce à la réduction des coûts de fonctionnement au profit d'emplois durables et utiles socialement (l'inverse des gaspillages du Crédit Lyonnais, de la corruption, de la course aux armements ou de la fuite dans l'inconnu comme Superphénix).

Nous donnons la priorité à l'homme sur le profit au moment où est annoncée une rente de 30% en 1997 pour les actionnaires.

Nous soutenons l'action collective et responsable des mouvements de chômeurs et agissons pour qu'ils soient accueillis dignement dans la maison commune que représente l'hôtel de ville. Nous demandons que les représentants de l'Etat mettent en place une concertation de ces mouvements avec les représentants du patronat local et les institutions concernées.


10532 demandeurs d'emploi, 3564 longue durée, 1967 jeunes de moins de 25 ans au 3ème trimestre 1998

Communiqué de presse du 7 janvier 1998
signé conjointement par l'ADES, le groupe des élus ADES à la Mairie de Grenoble et le groupe des élus ADES à la Métro

Les chômeurs en action collective

Pour la première fois depuis des décennies, les chômeurs s'organisent et manifestent pour faire valoir des droits qui relèvent de la plus élémentaire solidarité nationale.

Le gouvernement avait d'ailleurs commencé à les entendre, à les rencontrer et à satisfaire, encore trop timidement, certaines de leurs de revendications.

Ils "prennent des sièges" dans les ASSEDIC, organismes chargés d'une mission de service public, qui représentent justement le lieu de la négociation paritaire, pour que la négociation s'engage sur les droits de tous à un travail et à des ressources décentes.

Les chômeurs ne représentent pas une population marginale mais un résident sur 8 et 1 famille sur 4. Nous sommes tous concernés.

En tant qu'écologistes et alternatifs, nous participons aux actions des mouvements de lutte contre le chômage. Avec nos élus locaux, régionaux et nationaux, nous avons proposé une réduction du temps de travail avec créations d'emplois, un partage du travail (proposition d'aides de nos élus régionaux votées en ce sens mais non réellement mises en oeuvre), une nouvelle politique de l'emploi au niveau de la commune de Grenoble (qui avait supprimé 600 postes en 6 ans et qui a créé plus de 100 emplois depuis deux ans), une politique active d'emplois jeunes à la Métro et la commune (41 postes engagés à la communauté de communes, une cinquantaine à la commune et ses organismes). Ces actions sont insuffisantes et seule une action collective et solidaire des employés et des chômeurs, des indemnisés et des sans-ressources (jeunes de moins de 25 ans) pourra faire passer l'action politique de l'assistanat à un véritable partage des emplois et des ressources.

Il faut adapter les ressources des ASSEDIC aux besoins des chômeurs. La diminution des taux de prélèvements et l'absence d'imposition des profits de spéculation, ont été des aubaines pour le patronat qui n'ont pas été utilisées pour la création d'emploi.

La préparation de la loi contre l'exclusion sera une occasion de rattraper l'absence des chômeurs à la conférence sur l'emploi du 10 octobre dernier.

Les écologistes et alternatifs défendent un relèvement plus équitable des minima sociaux et le droit au RMI en dessous de 25 ans. Ils agissent au côté des chômeurs et des salariés pour une nouvelle politique de l'emploi et de la solidarité. Ils mettent en oeuvre, partout où ils sont élus, des actions de développement durable, une utilisation économe des deniers publics grâce à des investissements écologiques et sociaux très créateurs d'emplois et grâce à la réduction des coûts de fonctionnement au profit d'emplois durables et utiles socialement (l'inverse des gaspillages du Crédit Lyonnais, de la corruption, de la course aux armements ou de la fuite dans l'inconnu comme Superphénix).

Nous donnons la priorité à l'homme sur le profit au moment où est annoncée une rente de 30% en 1996 pour les actionnaires.