Pour que les nouvelles technologies de l'information soient au service de tous

Conférence de presse du groupe de travail "Voiries électroniques" de l'ADES et de Jean-Edouard Mazille, élu Démocratie Écologie Solidarité à la Ville de Grenoble

Le 16 Décembre 1997

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1. Introduction : les trois axes du développement des NTIC
2. Infrastructures
Un réseau métropolitain ouvert et géré par la collectivité locale
Un accès permanent forfaitaire pour les utilisateurs réguliers d'Internet
Des réseaux locaux
3. Contenu
Serveur Web de la Ville : au service de la démocratie locale
Intranet de la Ville : une Ville plus efficace, plus proche de ses citoyens
4. Acteurs
École : accompagner le programme Allègre
Grand public : se donner rapidement un réseau de points d'accès
Associations : un relais à privilégier

 

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1. Introduction : les trois axes du développement des NTIC

Les nouvelles technologies d'information et de communication (NTIC) constituent certes un enjeu économique, mais aussi et surtout un enjeu politique et social. Politique car elles peuvent être un vecteur de transparence et de participation active des citoyens à la vie publique. Social car il faut que ces technologies soient accessibles à toutes les couches de la population.

Il y a là place pour beaucoup d'initiatives de la part des collectivités locales. De l'information sur la chose publique à la diffusion de ces technologies dans la population, en passant par une réelle politique d'infrastructures.

En effet, la progression des NTIC se fait sur trois axes : les infrastructures, les moyens humains et le contenu. Bien entendu, tout se tient, en particulier moyens humains et contenu, mais il faut une réflexion d'ensemble.

2. Infrastructures

Les infrastructures constituent un point important pour le développement des NTIC : parce que les télécommunications coûtent cher,  parce que les applications à venir ont des besoins en débit de plus en plus importants.

Un réseau métropolitain ouvert et géré par la collectivité locale

Le 1er janvier 1998, le monopole de France-Telecom tombe et les collectivités locales sont placées face à de nouvelles responsabilités. Elles pourront construire un réseau pour leur propres besoins, comme les opérateurs de télécommunications. Faut-il s'en remettre entièrement aux opérateurs en se contentant de leur louer des services ? Faut-il dupliquer les investissements entre les collectivités et les opérateurs ? Ou faut-il, dans ce nouveau contexte, créer des réseaux ouverts et partagés ?

Plusieurs grandes villes françaises et européennes ont réalisé ou vont réaliser un réseau de fibres optiques d'agglomération à haut débit  principalement créé pour les besoins propres d'institutions publiques, mais parfois aussi ouvert aux opérateurs et à de grandes entreprises. En s'impliquant, la collectivité joue son rôle d'aménageur et permet de définir une topographie qui tienne compte des besoins des collectivités locales et des services publics locaux. La Métro travaille sur un tel projet : le réseau Metronet.

L'ADES y est favorable : parce qu'il représente, moyennant un investissement raisonnable, d'importantes économies de fonctionnement pour les collectivités locales, et qu'il peut être un vecteur de développement économique local attractif vis-à-vis des industriels.

Pour l'ADES, l'infrastructure doit être contrôlée en direct par la Métro. C'est le seul moyen d'assurer la transparence des coûts, ce qui permet de ménager au mieux les intérêts des contribuables, et qui offre une neutralité vis-à-vis des différents partenaires privés, notamment des opérateurs de télécommunications.

Un accès permanent forfaitaire pour les utilisateurs réguliers d'Internet

Internet présente de nombreux avantages, notamment le fait que chacun puisse y être non seulement receveur, mais aussi fournisseur d'informations. Il souffre principalement de temps d'accès longs et de coûts de fonctionnement élevés. L'accès du plus grand nombre à Internet est conditionné par des débits plus rapides et des coûts plus bas.

Le réseau de télévision câblée, qui est accessible à 90% des foyers de Grenoble et de Meylan, devrait proposer un tel service dès l'année prochaine ce qui devrait intéresser tous les utilisateurs réguliers d'Internet, y compris les commerces, artisans, P.M.E. . Il peut aussi permettre de connecter rapidement les associations, les antennes de quartier et les écoles. Il importe que la tarification de ce nouveau service soit la plus basse possible afin que le maximum de personnes puissent y accéder.

Des réseaux locaux

Partout où un nombre significatif d'équipements est présent se pose le problème de la constitution de réseaux locaux, ou Intranets. Cela concerne évidemment les services de la Ville et ses satellites, mais aussi d'autres acteurs qui ont besoin d'être aidés : les écoles, en liaison avec le Ministère de l'Éducation Nationale, associations, et moyennant des financements à négocier les zones d'activités.

3. Contenu

Les NTIC ne sont évidemment pas une fin en soi. Elles ne valent que par la qualité de ce que l'on peut y trouver (ou y mettre). On souligne trop la dimension planétaire d'Internet, oubliant souvent que, pour les utilisateurs de tous ordres, une grande partie de l'information intéressante est locale et dépend donc des acteurs locaux. Nous n'aborderons ici qu'une petite partie du contenu : celle qui dépend directement de la puissance publique, qui se trouve tout à fait dans le cadre des emplois jeunes. On verra plus loin le soutien des acteurs qui créent localement du contenu.

Serveur Web de la Ville : au service de la démocratie locale

Bien que Grenoble soit une des villes où la proportion d'utilisateurs d'Internet est la plus élevée, elle ne disposera d'un serveur Web qu'au début de 1998.

Ce serveur devra être plus qu'une vitrine pour investisseurs et touristes. Il devra certes remplir des fonctions d'information et de dialogue avec entreprises et universités. Il faudra aussi qu'il réponde aux préoccupations quotidiennes des Grenoblois (emploi, logement, transports, sports et culture, formalités administratives, vie citoyenne) en dépassant d'emblée la dimension du Minitel "relooké".

Pour l'ADES, il devra surtout dépasser ce simple "communicationnel" et utiliser pleinement la puissance d'Internet pour pouvoir permettre l'accès des citoyens aux informations publiques qui habituellement ne sortent pas ou peu de l'enceinte de la Mairie : ordre du jour et délibérations du conseil municipal, enquêtes publiques, projets, avancement du budget etc.

Intranet de la Ville :
une Ville plus efficace, plus proche de ses citoyens

La mise en place d'un réseau local Intranet, est à première vue une opération de "cuisine interne" pour les services municipaux. En fait, au-delà du gain en efficacité, ce peut être un instrument au service d'un fonctionnement plus démocratique, et notamment d'une déconcentration des services dans les quartiers.

Plus d'efficacité et de démocratie, car cela doit pouvoir permettre à chacun des élus et des employés de la Ville d'accéder à l'information dont il a besoin, en remettant parfois en cause les circuits de diffusion "papier". Souvent, Intranet sera l'antichambre d'Internet pour les informations municipales, et la qualité de l'un sera étroitement liée à la qualité de l'autre.

Intranet, en facilitant le partage électronique de documents et d'information, permet de changer de lieu d'exécution des tâches sans pénaliser le fonctionnement des services. Ce doit être un axe fort pour la déconcentration des services dans les quartiers, gage d'un service public plus proches des citoyens, d'une démocratie de proximité.

4. Acteurs

A côté des acteurs tels qu'université-recherche-industrie et particuliers équipés de matériel, qui accèdent souvent déjà à Internet, d'autres ont besoin de l'aide de la Ville pour pouvoir y accéder.

École : accompagner le programme Allègre

Claude Allègre a annoncé des objectifs ambitieux en matière de pénétration des NTIC à l'école. Il a aussi lancé l'embauche des emplois jeunes, dont certains serviront de support à l'introduction des nouvelles technologies. En matière d'équipement, des intentions sont annoncées par le ministère dans les Z.E.P. (zones d'éducation prioritaires) , i l faudra évidemment en profiter. Pour le reste, l'effort reposera pour une grande partie sur la Ville, qui ne devra pas ménager ses efforts pour accompagner le plan Allègre.

Le problème du moyen d'accès des écoles (qui dépendent de la Ville) au réseau est posé. À terme, les écoles ont vocation à bénéficier des infrastructures de la Ville, comme les services qui en dépendent directement. En attendant, il faut trouver une solution qui concilie bon débit et frais de fonctionnement raisonnables.

Grand public : se donner rapidement un réseau de points d'accès

Les bibliothèques sont un lieu important d'accès du grand public à Internet. Elles doivent développer ces accès, mais ils doivent être complétés. La Ville doit offrir une série de points d'accès (Mairie, Maison du Tourisme, Maisons pour Tous, Maison des Associations) et aider les associations qui se donnent le même objectif en proposant des centres citoyens. Faire fonctionner ces points d'accès, c'est un besoin nouveau sans réponse aujourd'hui. Grenoble doit utiliser la possibilité offerte par les emplois jeunes , comme beaucoup d'autres villes s'apprêtent à le faire.

Associations : un relais à privilégier

Les associations, lieu de vie citoyenne par excellence, peuvent être un intermédiaire pour l'accès du grand public aux NTIC, mais elles sont surtout une source très riche d'informations locales pour toute la population, informations qu'elles ont traditionnellement du mal à diffuser. Le réseau grenoblois, partculièrement riche et diversifé, mérite à ce titre d'être aidé. La Ville peut le faire de plusieurs façons :