Le 26 octobre 2001

Grand stade d'agglomération : l'ADES fait le point


1) Les décisions prises
2) Les positions de l'ADES et du groupe des élus

1) Les décisions prises

Suite aux délibérations du 21 mai et du 22 octobre 2001 de la Ville de Grenoble, du 1er juin et du 12 octobre 2001 du conseil de Métro (où le programme détaillé a été arrêté et sera remis aux architectes pour concourir), quelles sont les décisions arrêtées sur le stade et le parking ?

Il faut rappeler que le programme détaillé adopté le 12 octobre par la Métro est un document contractuel, liant les cabinets d'architectes, il ne peut pas être modifié par la délibération du 22 octobre de la Ville de Grenoble. Au cas où il y aurait contradiction entre les deux, le programme détaillé garde sa position, mais nous verrons qu'il n'y a pas de contradictions.

La volumétrie du stade

Il est prévu pour 20 000 places couvertes et assises avec une extension à 30 000 dans un avenir indéterminé. A l'ouverture du stade, en juin 2004, il devra offrir 14 000 places. "La possibilité d'évolution du stade de 20 000 à 30 000 places porte sur les éléments suivants :

- la prise en compte des descentes de charges et des contreventements, le réglage de la pente des gradins et le recul vis à vis des aires de jeux,

- la prise en charge des flux et de l'évacuation de 30 000 personnes,

- la prise en compte des contraintes de sécurité correspondant à une capacité de 30 000 spectateurs,

- le maintien de la fonction "compétition" durant l'éventuelle extension de l'équipement."

Remarques

Conclusion : il s'agit toujours du même projet de Grand Stade.

La position du parking

Dans le programme détaillé amendé et arrêté par la Métro le 12 octobre il est précisé que le parc de stationnement couvert de 1000 places, sur 4 niveaux, dont 2 enterrés, "sera implanté au nord-est du stade (entre le stade et la rue de Valmy) et affecté partiellement, lors des matches, aux abonnés des places "privilèges".

Le 22 octobre la Ville  de Grenoble, ayant pris connaissance de la position de la Métro précise :

"Les caractéristiques principales de ce parking sont les suivantes :

- mitoyenneté avec le stade d'agglomération."

"L'implantation du parking devra suivre les critères suivants :

- compacité de l'ensemble Stade-Parking afin de ne pas pénaliser l'extension du parc à l'Est."

La demande de la Ville  que soient conduites les études sur le parking "en étroite interaction avec les maîtres d'oeuvre retenus pour la construction du stade, de sorte que l'implantation du parking et l'implantation du stade soient arrêtées, conjointement aux termes d'un travail en coopération," ne change pas le programme décidé par la Métro.

Conclusion, le parking doit se faire à l'emplacement du stade actuel et le stade doit être mitoyen au parking.

L'implantation du stade

Dans le programme détaillé tel qu'adopté le 12 octobre 2001 par la Métro figure l'emplacement du projet le long du boulevard Jean Pain. Entre le 12 octobre et le 22 octobre 2001, une phrase a été ajoutée, sous le schéma d'implantation du stade, dans le programme détaillé tel qu'il a été adopté par la Métro le 12 octobre 2001 : "cette carte n'a qu'un caractère indicatif et sera précisée après délibération de la Ville de Grenoble du 22 octobre 2000, et compte-tenu des résultats du concours d'architecture de janvier 2002." Cette phrase indique seulement que l'emprise n'est pas au mètre près.

Le parking occupant l'emplacement du site du stade actuel, le stade doit être mitoyen à l'ouest du parking, donc le long du boulevard Jean Pain.

La Métro a précisé le 12 octobre à propos de l'orientation du stade (programme détaillé adopté) "Cette implantation urbaine induit une orientation différente des pratiques qui voudraient que l'axe longitudinal ait une orientation Sud sud-est/ Nord Nord-Ouest. L'intégration urbaine du stade induit un concept fermé, moins sensible aux courbes solaires.

Toutefois, la pelouse, élément fondamental d'un stade de grands jeux nécessite un bon ensoleillement et une bonne ventilation. Les concurrents (les différents cabinets d'architectes) devront donc prendre cette donnée en compte dans leur concept..."

La position de la Ville  le 22 octobre 2001 sur "l'orientation devra tenir compte de manière primordiale du facteur ensoleillement de la pelouse", n'est pas contradictoire avec le programme adopté à la Métro. Il faudra que les architectes tiennent compte de manière primordiale de l'ensoleillement par des astuces comme indiquées dans le programme de la Métro : "débord de toiture maximum en compatibilité avec la garantie de l'engazonnement des aires de jeux, transparence de couverture, ouverture par ventilation hors matches..." . Cela ne les oblige pas à mettre le stade dans l'autre orientation.

L'amendement de l'ADES demandant que "La Ville  de Grenoble demande que les études d'implantation portent sur l'emplacement actuel du stade" a été refusé ; et celui proposé par GO et adopté dit : "la Ville de Grenoble demande que les études d'implantations portent en priorité sur l'emprise du stade municipal actuel." Mais il faut rappeler que ce texte est déjà celui adopté le1er juin 2001, qui a donné l'emplacement Métro. Priorité n'est pas exclusivité, encore une fois la ville ne contredit pas le programme donné aux architectes par la Métro.

Conclusion, la position du stade est toujours le long du boulevard Jean-Pain.

Il est même précisé par la délibération du 12 octobre de la Métro :

"Intégration et positionnement du stade dans son environnement : un soin particulier sera apporté à l'intégration urbaine de l'ensemble de l'ouvrage. Pour les façades, en particulier sur l'entrée de ville en bordure du boulevard Jean Pain, le traitement répondra à un niveau de finition de qualité et comportera une capacité d'aménagements à échéances non définies par unités valorisables d'environ 1500 m2 de SHON chacune"

La seule évolution par rapport à la présentation du 1er juin 2001, c'est la limitation des dimensions du stade : l'emprise au sol ne devant pas dépasser celle du stade actuel.

Le statut du parking

Le PDU (Plan de déplacements urbains) s'impose à tous. La Ville  de Grenoble, essentiellement pour des raisons financières, aimerait bien que le parking du stade se voit reconnaître le statut de "parking relais" du PDU et reçoive le label de conformité au PDU.

Que dit la délibération de la Ville  :

"- De ce fait, ce parking s'inscrit dans la politique de déplacements définie par le PDU... Le parking entrée Est est donc fortement lié fonctionnellement et chronologiquement à la réalisation de la 3ème ligne (de tram)..."

- Le coût du parking seul pourrait être d'environ 100 M.F. H.T. ... et son financement serait le suivant :

- participation METRO au titre de son utilisation pendant le fonctionnement du stade... environ 20 M.F. H.T....

- participation SMTC ,en compensation des places de stationnement supprimées par la 3ème ligne de tram, environ 10 M.F....

- participation du SMTC au titre du plan de déplacement urbain, montant restant à négocier....

- recettes d'exploitation et participation d'autres collectivités.

- le solde restant à la charge de la Ville"

Que dit le PDU à propos des parc-relais (page 110) :

"Il convient de développer leur nombre en zone périurbaine à proximité des gares, comme aux abords de l'agglomération, en amont des zones de congestion et en connexion avec des axes lourds de transports en commun..."

"Il est prévu d'aménager huit parc-relais d'ici 2005."

Le parking du stade n'est pas prévu dans cette liste. Dans la zone géographique, il y a l'extension du parc Grand Sablon et celui de Meylan, en liaison avec la directissime Grenoble-centre de Meylan.

Le parking du stade risque même de faire concurrence à ces deux parkings relais du PDU, en contradiction avec la philosophie du PDU.

Le PDU précise page 131 le financement public des parkings relais (il est prévu 40 M.F. d'ici 2005 et 20 M.F. ensuite. Trois institutions se partagent par tiers le coût des parkings : le Conseil Général de l'Isère, La Métro et le SMTC, il est prévu de faire appel à la région lorsque le parc relais favorise l'accès au réseau ferré).

Conclusion : le parking du stade ne peut pas être un parking-relais du PDU car il ne correspond pas aux orientations du PDU. D'ailleurs la Ville  ne demande même pas au Conseil Général sa participation qui, serait de droit si le label du PDU avait été donné.

Propriétés du sol, compétences et domaine public

Sur l'ensemble du dossier, le statut du sol pose problème. En effet, si le stade actuel et le parc Paul Mistral aménagés sont du domaine public communal, le boulevard Jean Pain et ses parcs de stationnement à l'Est de l'Hôtel de Ville, le parc de stationnement de Valmy, les espaces et voiries de l'échangeur des Sablons seraient du domaine public de l'Etat. Le POS de Grenoble autorise sur le secteur du parc Paul Mistral des équipements sportifs sans définir de norme pour le stationnement.

Le foncier devrait être cédé ou loué pour une longue durée à la Métro, dans des conditions et sur des emprises inconnues.

De nombreuses incertitudes et confusion subsistent qui sont susceptibles d'amener encore des rebondissements dans les dossier du stade, du parc de stationnement et du parc Paul Mistral où les collectivités locales n'ont pas fini de "se renvoyer la balle" des responsabilités.

2) Les positions de l'ADES et du groupe des élus

Depuis le début, l'ADES et ses élus ont toujours affirmé qu'il étaient d'accord avec l'implantation d'un stade normal sur le site précis du stade actuel, soit par sa rénovation soit par sa reconstruction. Ceci pour préserver au maximum le parc, les espaces publics et les arbres (d'où 4 votes pour et 7 abstentions le 21 mai 2001).

Sur la volumétrie, la position est de permettre à une équipe de haut niveau de pouvoir pratiquer dans de bonnes conditions. Pour des raisons d'économie d'argent public et de politique sportive, la proposition était un stade de 12 000 places extensible à 15 000 (avec un maximum à ne pas dépasser de 20 000), qui s'implantait parfaitement à l'emplacement du stade actuel.

Par contre à la Métro, le 1er juin et le 12 octobre, les élu-e-s ADES ont voté contre le Grand stade (extensible à 30 000 places), trop grand, trop cher et mal situé, d'où l'agression du parc actuel.

Le 22 octobre, pour arriver à une position commune avec la majorité municipale, les élus ADES ont fait la proposition suivante : étude de deux scénarios l'un à 15 000 places maximum, l'autre à 20 000 places maximum. Ceci a été rejeté au motif de ne plus permettre l'extension à 30 000 places. D'où les votes contre sur la délibération du 22 octobre 2001 qui maintenait l'intégralité du projet initial voté de 1er juin à la Métro et précisé le 12 octobre 2001.

Les votes sont conformes à la lettre et à l'esprit du communiqué commun ADES-GO, Les Verts et les Alternatifs du 7 octobre 2001 :

"Non au projet actuel (mal situé et trop grand).

Oui à des études alternatives sur l'emprise du stade Berty actuel et sur les terrains situés sur la commune de la Tronche appartenant à la Métro.

Dans l'attente de ces études complémentaires, nous demandons le report des décisions.

Le débat porte sur un équipement structurant pour l'avenir de l'agglomération et l'engage pour des décennies. Prenons le temps d'être sûr de faire le bon choix !"

C'est pourquoi devant la précipitation de la délibération sur le parking, les élus ADES ont demandé (avec les élus de GO) le report de la délibération. Devant le refus du maire et le contenu de la délibération proposée, ils ont voté contre la délibération parking, puisque le parking allait occuper une partie de la place que l'ADES réservait au stade et qu'il ne répondait pas aux exigences du PDU.

Les élus de l'ADES ont voté pour les études d'extension du parc, mais l'ADES n'acceptera pas que cela se fasse quel que soit le coût pour la Ville. L'ADES et ses élu-e-s estiment qu'il y a des programmes prioritaires dans les investissements de la Ville touchant à la solidarité et aux services publics de proximité.

De plus, l'accord de 2ème tour entre la liste de M. Destot et la liste Ecologistes et gauche Citoyenne, est fondé sur la mise en place d'une procédure précise de la prise de décision publique afin de la rendre démocratique, claire et efficace. Sur le dossier du Grand stade, cette procédure n'a pas été suivie, la décision d'implanter un grand stade est donc, pour l'ADES, inopportune et illégitime.

Les positions successives de l'ADES et de ses élu-e-s sur ce dossier sont donc parfaitement cohérentes par rapport aux exigences de démocratie, d'écologie et de solidarité.