Elections municipales 2001
Propositions des Écologistes et de la gauche citoyenne
19 février 2001
Version
résumée
-
- Introduction
- Pour une ville de la solidarité, de l'écologie
et de la citoyenneté
- 1 -Construire une ville solidaire
- 1.1 Une ville réconciliant
l'économie et la solidartié : économies emplois
et solidarités
- 1.2 Une ville éducatrice
- 1.3 Une ville solidaire dans les
domaines du social, de la santé et du sport
- 1.4 Une ville ouverte sur toutes
les cultures : pour des pratiques culturelles solidaires
- 1.5 Une ville au service de ses
habitants : solidarité par la fiscalité et le service
public
- 2 -Aménager une ville écologique
- 2.1 Une ville embellie : aménager
un cadre de vie plus attractif et vivable pour tous
- 2.2 Une ville qui privilégie
la santé : réduction des risques, des pollutions, des
nuisances et des gaspillages
- 2.3 Une ville moins encombrée
: fluidité des transports et des déplacements
- 2.4 Une ville accessible à
tous : accessibilité à la ville, aux activités
économiques et à l'emploi
- 3 -Promouvoir une ville citoyenne
- 3.1 Une ville de la participation
et du débat citoyen : démocratie et information vont
de pair
- 3.2 Une ville, terre de libertés
: lutte contre toutes les formes de discrimination dans la ville
- 3.3 Une ville plus sûre
: prévention de la délinquance et sécurité
des biens et des personnes
- 3.4 Une ville plus transparente
et plus efficace : le "gouvernement" de la ville
- 3.5 Une gestion ouverte et démocratique
de l'agglomération
- Annexe 1 Principaux aménagements
publics et équipements à développer à Grenoble
- Annexe 2 Le "gouvernement"
de la ville - Le fonctionnement d'une majorité municipale pluraliste
- Annexe 3 Démocratie
locale - Un état des lieux
- Annexe 4 Politique de déplacements
-
Ceci n'est pas un programme
tout ficelé, ni un catalogue de mesures à réaliser
durant les 6 ans du prochain mandat municipal. Ce sont des propositions
que nous aimerions faire partager à une majorité de Grenoblois
afin de créer, dès le premier tour des élections municipales,
la dynamique du changement politique auquel nous aspirons.
Ce texte a donc pour fonction d'alimenter le débat
et de dire ce que signifient, pour nous, les trois mots qui rassemblent
et motivent notre liste commune :
solidarité
-écologie-citoyenneté
A notre manière, nous disons, comme ceux
de la liste "Motivé-e-s", à Toulouse :
"On veut porter le débat,
pas des mots d'ordre !"
Un Conseil municipal peut faire beaucoup s'il est
animé par une forte volonté politique. Mais il peut davantage
encore quand les habitants de la ville sont pour lui des partenaires critiques
et entreprenants, désireux de participer aux débats et de
contribuer aux décisions.
Une mairie, une communauté d'agglomération
(Métro) ont des compétences propres, inscrites dans la loi.
Dans les domaines qui s'y rapportent, nous proposons des actions publiques
à la hauteur des exigences du moment.
Dans d'autres domaines où les compétences
sont partagées avec d'autres collectivités territoriales (département
et région) ou avec l'Etat, nos propositions seront portées
auprès d'eux avec force et conviction.
Dans les domaines de compétence qui échappent
à la commune et à la communauté d'agglomération,
nous défendons néanmoins des propositions.
Ecologistes et gauche citoyenne, nous vous invitons
à donner des couleurs à notre ville et aux communes de la
Métro, les couleurs de la solidarité, de l'écologie
et de la citoyenneté.
Pour une ville de la solidarité, de l'écologie et de la citoyenneté
Face aux défis que doit affronter la région
grenobloise (concurrence d'autres villes mieux localisées, pollutions,
risques majeurs, encombrements, ségrégation urbaine, déficit
démocratique) et avec les atouts qui sont les siens (économiques,
technologiques, universitaires, associatifs et multiculturels), il est nécessaire
d'offrir de nouvelles perspectives aux habitantes et aux habitants de la
commune de Grenoble et de son agglomération.
La crise actuelle de la politique manifeste l'incapacité
des partis traditionnels à proposer une vision d'avenir et à
mettre en débat un projet réaliste alternatif à la
société de marché. Elle met en évidence le décalage
qui existe entre les attentes de la population et l'offre des dirigeants
de la politique. Car l'abstention de beaucoup d'électeurs exprime
moins le refus de la politique que le rejet des comportements de ceux qui
s'en servent au lieu de la servir, qui font des promesses sans les tenir,
cumulent les mandats, se laissent corrompre et considèrent les citoyens
comme des êtres mineurs.
Notre liste veut donner à la politique
les couleurs de la démocratie locale. Elle
veut agir localement sans fermer les yeux sur les enjeux nationaux, européens
et mondiaux de son engagement politique. Elle réunit celles et ceux
qui, dans leur diversité, veulent construire un projet fondé
sur les spécificités grenobloises que sont la rencontre et
le dialogue des cultures, la recherche de pratiques démocratiques,
d'innovations sociales et techniques et de gestion responsable. Ce projet
pour Grenoble et son agglomération privilégie le débat,
le pluralisme des choix et la collégialité des décisions
ainsi que l'implication des habitants et de leurs associations, dans l'élaboration
et la mise en oeuvre des actions.
Ce projet est orienté vers trois objectifs
majeurs :
- construire une ville solidaire, multiculturelle,
faisant toute sa place à la diversité de sa population au
sein d'un milieu socio-économique et culturel à rendre plus
attractif et convivial ;
- aménager une ville écologique
accueillante et accessible, agréable à vivre, ayant le souci
de la sûreté urbaine et celui d'assurer un avenir aux générations
actuelles et futures ;
- promouvoir une ville citoyenne en favorisant
les initiatives individuelles et collectives et en donnant aux habitants
une nouvelle capacité de s'approprier les choix politiques.
Notre liste propose une politique novatrice aux
habitants et aux acteurs socio-économiques soucieux d'un développement
social et territorial de qualité. Elle offre un choix à ceux
qui espéraient davantage de la majorité actuelle ou qui, lassés
des promesses non tenues, s'abstenaient de voter. Mais elle offre également
un choix aux nouveaux citoyens impatients de réaliser leurs espérances,
qu'il s'agisse de jeunes adultes ou d'immigrés en mal d'intégration.
La liste des écologistes et de la gauche citoyenne veut renouveler
la politique avec tous ceux qui souhaitent participer, enfin, aux décisions
qui les concernent dans la vie locale.
1 -Construire une ville solidaire
La ville est le lieu du "vivre ensemble".
Elle exige la recherche d'un bien commun et d'une solidarité que
la politique et la démocratie ont à construire. Il n'y
a pas de solidarité sans égalité des citoyens, femmes
et hommes, et sans justice égale pour tous. Ces principes de
base ont été mis à mal et doivent être restaurés
face aux exigences d'une économie mondialisée qui a fait éclater
les réseaux de solidarité dans nos villes.
Le défi est donc bien de construire une
ville solidaire avec les populations de diverses origines et avec toutes
les générations, une ville solidaire donnant une place à
chacun dans un milieu plus accueillant grâce à des services
publics de qualité. Les réponses à ce défi ne
sont pas dans les recettes du passé. Elles sont notre responsabilité,
aujourd'hui, et résident dans nos relations sociales ainsi que dans
nos manières de produire et d'échanger, que ce soit au sein
des groupes qui vivent dans cette agglomération, ou entre les territoires
et les quartiers qui la composent.
1.1 Une ville réconciliant
l'économie et la solidartié : économies emplois et
solidarités
L'économie de la région urbaine grenobloise
dispose de multiples avantages. C'est une économie en renouvellement
permanent, orientée vers les technologies de pointe à
hautes valeurs ajoutées afin de faire face à la concurrence
de villes mieux localisées (c'est l'effet positif des contraintes
de transport et de déplacement). C'est aussi une économie
fortement soutenue par les budgets publics qu'il s'agisse des secteurs
de pointe (recherche, université, nucléaire, électronique,
informatique, biotechnologie, télécommunication) ou des secteurs
traditionnels (mécanique, chimie, matériel électrique,
bâtiment et travaux publics, services divers). A ces avantages doivent
correspondre des contreparties tant en ce qui concerne la solidarité
à l'égard des personnes privées d'emploi, que la protection
des ressources rares et le respect du principe de précaution.
- Contribuer à l'élaboration d'un
programme d'adaptation rapide des qualifications appelée
par le renouvellement permanent de la base économique et par le
vieillissement de la population.
- Explorer le gisement de nouveaux emplois et
de nouvelles activités de la région grenobloise dans
l'amélioration du cadre de vie (amélioration et économie
d'énergie dans le logement, sécurité, transport, revalorisation
des espaces publics, commerce de proximité), dans les services
de la vie quotidienne (garde d'enfants, insertion des jeunes, personnes
âgées, personnes handicapées, nouvelles technologies)
dans les services culturels et de loisirs (valorisation du patrimoine,
activités culturelles et sportives, restauration, hôtellerie)
dans les services de l'environnement (prévention et précaution
alimentaire et sanitaire, gestion de l'eau et de la pollution, protection
des fleuves et des espaces naturels, gestion des déchets).
- Favoriser une formation scolaire et universitaire
de qualité ainsi qu'une politique active de formation en
alternance (emploi-formation).
- Pérenniser sur des postes permanents les
emplois jeunes qui ont démontré leur utilité et
poursuivre les expérimentations dans de nouveaux domaines.
- Aider à la reconversion des personnels
(coordination des entreprises à l'échelle du bassin d'emploi).
- Développer le plan local d'insertion
et d'emploi (PLIE) et participer au programme TRACE en direction des
publics de jeunes adultes.
- Concrétiser la parité hommes-femmes
dans les emplois et les rémunérations dans toutes les
activités.
- Lutter contre toutes les formes de discriminations
à l'embauche et dans l'exercice des responsabilités.
- Contribuer à l'effort de recrutement
des personnes à faible qualification tant dans le secteur public
que dans le secteur privé.
- Impulser une politique de recrutement de personnes
handicapées tant dans le secteur public que dans le secteur
privé.
- Reconnaître et soutenir les structures
du secteur de l'économie sociale, solidaires et du tiers-secteur
en favorisant des parrainages et des conventions avec les régies
de quartier, les agences d'intérim social, les entreprises et les
associations intermédiaires.
- Aider au maintien et au développement
des commerces de proximité dans les différents quartiers
de la ville.
- Poursuivre la politique de lutte contre l'emploi
précaire dans les secteurs municipal et para-municipal.
1.2 Une ville éducatrice
L'éducation des enfants et des adolescents
est une dimension majeure des institutions publiques qui complète
l'action des familles. L'apprentissage de l'autonomie, des savoirs fondamentaux
(lire, écrire, compter) et des exigences de la vie en société
(s'exprimer, s'écouter, dialoguer, reconnaître l'autre dans
ses ressemblances et ses différences) est une responsabilité
partagée où le milieu familial, l'environnement social, l'école
et d'autres équipements (petite enfance, enfance, jeunes) jouent
leur rôle, chacun dans son domaine. La ville a une capacité
d'intervention d'autant plus forte qu'elle en exprime la volonté
et qu'elle y mobilise les moyens à travers ses personnels, ses financements,
et par le soutien qu'elle apporte aux différents partenaires éducatifs.
- Poursuivre le développement des fonctions
d'accueil, de garde et d'éducation assurées par les équipes
et les équipements de la petite enfance. Veiller à
la coopération entre ceux-ci et les écoles maternelles. Assouplir
les critères d'accès et les horaires de ces équipements
en les ouvrant davantage sur les quartiers et sur les autres générations.
- Soutenir l'action des écoles maternelles
et primaires en assumant pleinement la responsabilité municipale
concernant les périmètres et la carte scolaire, en relation
avec les autorités de l'Education nationale. Renforcer le soutien
aux écoles inscrites dans les réseaux d'éducation
prioritaire.
- Assurer un partenariat actif avec l'Education
nationale et le conseil général au sujet des collèges,
de leur évolution, de leurs contenus pédagogiques.
- Lutter contre le décrochage scolaire
et contribuer aux démarches qui vont dans ce sens.
- Développer les contrats éducatifs
locaux, ainsi que leurs objectifs de coopération entre tous
ceux qui assurent des tâches éducatives à l'échelle
des quartiers et des secteurs de la ville. Ceci, dans les domaines scolaires,
culturels, sportifs, sociaux, en relation avec les parents et dans une
perspective de projet éducatif partagé. A ce titre, susciter
des lieux de rencontre entre parents.
- Promouvoir des démarches novatrices
et attractives pour les enfants, les parents et tous les pédagogues.
Par exemple, constituer un pôle dédié à la maîtrise
des langages (écrit, oral, audiovisuel, numérique) à
partir des équipements regroupés à la Villeneuve (Espace
600, médiathèque, centre audiovisuel, centre de ressources
contre l'illétrisme, collège, écoles). Ou encore,
autre exemple, créer un "village de la conduite automobile"
pour les enfants et les adolescents.
- Relancer les échanges entre écoles
rurales et urbaines.
- Susciter des foyers éducatifs pour les
enfants et les adolescents en rupture avec le milieu familial et menacés
de verser dans la délinquance.
- Organiser les délégations d'élus
et les services municipaux en conformité avec la priorité
donnée à l'éducation. En particulier, assurer la relation
étroite et quasiment intégrée entre vie scolaire,
culture, sport, santé.
1.3 Une ville solidaire dans
les domaines du social, de la santé et du sport
La collectivité a la responsabilité
d'actions de solidarité pour tous. Elle doit également, par
des actions de prévention auprès des personnes, des
familles, des groupes, favoriser l'équilibre personnel, développer
la connaissance et la maîtrise de soi, le respect des autres, le sens
de la responsabilité et de la solidarité. Cette politique
doit avoir une transcription forte dans le budget de la Ville de Grenoble,
le fonctionnement de ses équipements et de ses services, dans l'expérimentation
de nouvelles organisations et pratiques professionnelles.
- Faire du conseil municipal le lieu de définition
d'une politique sociale mise en oeuvre
notamment par le centre communal d'action sociale (CCAS). Conformément
à ce qu'exige la loi, les données sociales concernant la
population seront collectées par le CCAS et mises à la disposition
du public.
- Répartir la construction de logements
dans la ville et dans l'agglomération en veillant aux équilibres
urbains et sociaux (application de la loi sur la solidarité et le
renouvellement urbain, SRU), réhabiliter et aménager des
logements accessibles à tous les revenus et adaptés aux
différentes catégories de demandeurs.
- Accentuer l'effort de réhabilitation
des logements anciens à fonction sociale du centre ville et
des quartiers Berriat-Saint Bruno et grands boulevards.
- Favoriser un habitat diversifié et
accessible pour les personnes âgées. Renforcer la politique
de maintien à domicile des personnes dépendantes, âgées
ou handicapées. Développer, en relation avec les associations
concernées, la constitution de domiciles regroupés. Créer
des lieux d'accueil pour personnes psychiquement dépendantes.
- Développer les relations intergénérationnelles
en valorisant les compétences sociales, culturelles et techniques
des personnes âgées (formules de parrainage des plus jeunes).
Dans ce but, le comité consultatif des personnes âgées
sera élargi.
- Renforcer les centres sociaux dans leur rôle
de services de proximité et de lieux de rencontre et d'initiative
des habitants en diversifiant l'offre de services pour tous en direction
des familles et des jeunes
- Donner la priorité à la prévention
et à l'accompagnement (Sida, toxicomanie, alcoolisme, tabagisme,
pollution, hygiène alimentaire, contraception), lutte contre toutes
formes d'exclusion des soins en s'appuyant sur les centres de santé,
le mouvement mutualiste, le secteur hospitalier, la sécurité
sociale, le secteur privé.
- Donner à tous, la possibilité
d'accéder aux soins à travers la mobilisation des acteurs
de la santé sur la CMU (couverture maladie universelle).
- Promouvoir une action sanitaire et sociale
axée sur les préventions, s'appuyant sur l'ensemble des
dispositifs existant (Centre hospitalier universitaire, CCAS, Centres de
santé, service d'hygiène-santé, associations concernées,
médecine de ville) et améliorer leur coordination.
- Redéfinir le fonctionnement du service
municipal d'hygiène et de santé publique afin de conduire
une réelle politique de promotion de la santé sur la ville.
Mettre en place un observatoire de la santé à l'échelle
de l'agglomération.
- Réaliser les équipements nécessaires
à l'accueil des gens du voyage dans l'agglomération.
- Optimiser les moyens municipaux mis à
la disposition du sport grâce à un dialogue avec les acteurs
de terrain, les élus et les services. Garantir une pratique sportive
(des plus jeunes aux plus anciens) diversifiée, par des tarifs adaptés,
par une aide à la formation et un renouvellement de l'encadrement.
Encourager la mixité des clubs et l'amélioration des relations
entre l'école, le sport et la culture.
- Renforcer une pratique intercommunale des
loisirs par une tarification harmonisée sur l'agglomération
(par exemple les piscines).
1.4 Une ville ouverte sur toutes
les cultures : pour des pratiques culturelles solidaires
Elément essentiel du lien social et vecteur
des valeurs d'une société, la culture est une composante essentielle
de son capital social et économique. Dans l'agglomération
grenobloise, cette culture est le résultat de nombreux métissages.
Il faut donc parler de cultures au pluriel qui construisent l'identité
de la société grenobloise et un soubassement pour son développement
futur (voir les pratiques de la danse et de la musique dans les quartiers
: hip hop, break dance, techno, rap, raï). Une telle approche de la
culture élargit considérablement les approches traditionnelles
(culture classique et académique, patrimoniale) et permet de redonner
du sens aux pratiques culturelles et aux exigences de l'éducation
populaire. Ces cultures jouent un rôle majeur dans la ville en
ce qu'elles favorisent la reconnaissance de l'autre, l'acceptation mutuelle
et finalement l'intégration et la cohésion sociale.
- Rendre possible et féconde la création
artistique et les pratiques en amateur. Cette approche ne pourra se
concrétiser qu'en plaçant les secteurs culturel et socioculturel
sous la responsabilité d'un même adjoint, accompagné
par des conseillers délégués.
- Former les publics et les praticiens de demain, en renforçant les liens entre acteurs culturels
et établissements scolaires et en mettant en place des médiateurs.
- Aménager la ville pour favoriser de
telles pratiques dans des équipements
spécialisés (Cargo, Summum, théâtre, salles
de spectacle), dans des lieux improvisés (bâtiments et espaces
dévolus à d'autres activités, friches urbaines, ancien
musée de peinture, site Bouchayer, caserne de Bonne), dans des ateliers
de production mis à disposition des jeunes artistes plasticiens,
danseurs, musiciens, cinéastes, mettre en oeuvre des conventions
avec les créateurs en privilégiant la culture vivante,
le soutien aux artistes et aux projets culturels construits avec les habitants
et les associations.
- Veiller à ce que les subventions aux grands
équipements ne soient pas attribuées au détriment
d'autres activités culturelles.
- Mieux coordonner les pratiques culturelles,
socioculturelles, éducatives et sportives à l'échelle
des différents territoires de la ville et de l'agglomération.
- Harmoniser les tarifs, les horaires et les coûts
de location de matériel. Réaliser des jumelages inter-quartiers
et des parrainages à l'échelle intercommunale.
- Développer la lecture publique et
veiller au bon fonctionnement des bibliothèques.
- Proposer la création d'une Maison des
Cultures du Monde et des Droits de l'Homme reflétant la diversité
culturelle grenobloise et servant de base à une active politique
de coopération décentralisée et de co-développement
en direction des 5 continents, en particulier de l'Afrique et de l'Amérique
latine. Cette politique sera pilotée au niveau de l'agglomération
en partenariat avec les différentes communautés de résidents
et fondée sur les attentes et les besoins des pays du Sud.
- Construire un outil de coopération
partenariale avec les villes de la Méditerranée, apportant
un soutien technique aux ONG qui travaillent avec les populations de ces
pays.
1.5 Une ville au service de ses
habitants : solidarité par la fiscalité et le service public
- Demander à l'Etat de faire aboutir la
réforme de la fiscalité locale, d'une part pour plus de solidarité
territoriale (accompagner la mise en place de la taxe professionnelle unique,
TPU) et, d'autre part, contre la fiscalité abusive et inégalitaire.
Demander la révision des bases locatives de l'impôt foncier,
pour tenir compte des disparités du marché du logement. Remplacer
la taxe d'habitation (impôt injuste). par une taxe locale en fonction
des revenus.
- Assurer la connaissance de l'utilisation des
budgets publics et restaurer les équilibres de financement entre
les territoires (rééquilibrage des aides entre les communes
et les quartiers dans le cadre de la politique de la ville ; meilleur engagement
financier de l'Etat, de la région et du conseil général).
- Transformer les antennes de secteur en Maisons
de services publics de proximité et créer, avec ceux de l'Etat,
du conseil général et d'autres organismes publics, des plates-formes
de service public bien outillées pour répondre aux besoins
des habitants.
- Mettre en place une politique volontaire de tarifs
garantissant l'accès du plus grand nombre aux bibliothèques
municipales, M.J.C, musées, centres aérés, équipements
sportifs, ainsi qu'aux transports en commun, avec gratuité pour
les personnes à faibles revenus, les chômeurs et les demandeurs
d'asile.
2 -Aménager une ville écologique
L'environnement constitue aujourd'hui une des préoccupations
essentielles des Français : réchauffement de la planète,
inondations, risques majeurs divers, nucléaire, OGM, vache folle,
contamination des produits alimentaires, pollution de l'air et de l'eau,
encombrements automobiles, gestion des déchets.
En concentrant la plupart de ces nuisances et les
risques majeurs, l'agglomération grenobloise est devenue un site
très sensible qui nécessite la mise sur pied d'un véritable
programme d'intervention sur l'environnement mobilisant tous les acteurs
locaux au premier rang desquels les habitants. Après deux décennies,
où les écologistes grenoblois ont tiré la sonnette
d'alarme, l'heure est venue enfin, de passer aux actes. Le défi est
considérable, mais c'est à ce prix qu'il est possible de faire
de Grenoble une ville-pilote, capable de maintenir et d'attirer les activités
et les compétences.
2.1 Une ville embellie : aménager
un cadre de vie plus attractif et vivable pour tous
Les atouts actuels de l'agglomération grenobloise
ont été conquis au fil des décennies dans une lutte
permanente contre les difficultés. La lutte contre les handicaps
actuels s'inscrit donc dans une certaine tradition. Elle repose sur l'action
collective de la population grenobloise qui, seule, est en mesure de transformer
ces difficultés en avantages.
- Etudier un programme de développement
urbain durable pour la région grenobloise
en réorientant la localisation des activités à proximité
des gares et des stations de transport en commun, en transformant le système
des déplacements et en établissant un plan de réduction
des risques, des pollutions et des nuisances urbaines. Réajuster
le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) et
réviser le plan de déplacement urbain (PDU).
- Elaborer un plan de renouvellement urbain
et d'embellissement de la ville (mise
en oeuvre de la loi relative à la solidarité et au renouvellement
urbainsSRU). Le renouvellement urbain, si nécessaire pour maintenir
et faire revenir des habitants, repose sur quatre volets : la qualité
de l'habitat et des espaces publics, l'accessibilité, la qualité
des services éducatifs et la sécurité des biens et
des personnes offerte aux habitants. Valoriser les ressources naturelles,
patrimoniales et architecturales.
- Faire du contrat d'agglomération et du
contrat de ville les instruments de coordination politique de l'ensemble
des projets.
- Appeler les habitants à participer
à la propreté et à la beauté de leur ville.
- Poursuivre le renouvellement urbain des quartiers
sud de Grenoble et des communes limitrophes
dans la perspective d'y créer un pôle d'agglomération
(mise en oeuvre du Grand Projet de Ville et du programme européen,
PIC Urban, développement de programmes de quartiers, renforcement
du pôle de services et d'enseignement supérieur).
- Elaborer un schéma d'accessibilité
urbaine de l'agglomération pour toutes les personnes à mobilité
réduite, quelle que soit la nature de leurs difficultés.
Faire une ville progressivement accessible pour tous (transports en commun,
taxi, parkings, trottoirs, équipements publics et privés)
grâce à un programme pluriannuel de travaux.
- Penser et organiser le temps de la ville
(journalier, hebdomadaire, mensuel, annuel) pour permettre tout à
la fois une meilleure satisfaction des besoins (élargissement des
plages horaires d'ouverture des services) et une utilisation optimum des
équipements (éviter les embouteillages à certaines
heures, la sous-utilisation à d'autres moments). De la même
façon qu'il existe une gestion collective de l'espace, il doit désormais
exister dans la ville, une gestion collective du temps, en liaison avec
la mise en place de la réduction du temps de travail (RTT). Charger
un conseiller municipal de cette préoccupation.
- Utiliser et valoriser les espaces publics pour faire place aux pratiques de déplacements
telles que la marche, le jogging, la patinette, les rollers, le vélo,
etc.
2.2 Une ville qui privilégie
la santé : réduction des risques, des pollutions, des nuisances
et des gaspillages
- Mettre en oeuvre un plan d'information et
d'intervention auprès des populations
sur les risques majeurs (tremblement de terre, inondations, risques chimiques,
radioactivité, éboulements), les pollutions (air, eau, nuisances
sonores). Appliquer le principe de précaution.
- Renforcer le plan d'économie d'énergie et d'utilisation rationnelle des ressources (air et eau
notamment) afin de lutter efficacement contre toutes les pollutions (effluents
industriels et ménagers, ordures et déchets).
- Mettre en place une politique de recyclage
(conception des produits, sensibilisation concernant le choix des consommations,
tri à la source, réutilisation des sous-produits).
- Lancer un programme "santé et
sécurité alimentaire" en s'appuyant sur les réseaux
de santé publique et les outils de restauration (cantines municipales,
restaurants d'entreprises et universitaires, restaurants intermédiaires)
- Garantir la provenance des produits et favoriser les circuits courts des produits agricoles
biologiques du bassin grenoblois vers Grenoble en favorisant la constitution
d'un secteur de l'économie agricole solidaire et d'outils de formation
(fermes pédagogiques).
- Favoriser l'utilisation de produits provenant
de l'économie solidaire, et faire inscrire dans les clauses
des marchés publics l'interdiction d'achat de produits ayant recours
au travail des enfants et des adolescents.
- Lutter contre les multiples nuisances sonores (circulation automobile, tapage nocturne, en particulier).
2.3 Une ville moins encombrée
: fluidité des transports et des déplacements
- Créer une communauté de transports
à l'échelle de la région urbaine grenobloise assortie
de moyens financiers et de lieux d'expression régulière des
habitants. Mettre en place l'agence de mobilité prévue au
PDU.
- Mieux articuler plan de déplacement
et plan d'aménagement urbain de la région urbaine grenobloise
(localisation habitat-travail, transport des marchandises et les livraisons,
localisation des activités des gares et des stations de transports
en commun, accessibilité pour personnes à mobilité
réduite). Réorganiser la politique de stationnement en offrant
des solutions alternatives à l'usage de la voiture.
- Remettre en cause les décisions concernant
le plan de déplacement urbain (PDU) non conformes à
la loi sur l'air et les projets de tunnel (Bastille, tangentielle nord-sud).
Réviser le PDU et engager de nouveau un débat public
sur l'ensemble des mesures à examiner (tram-train, parkings relais,
pistes cyclables, zones 30, tunnels) en vue d'une consultation, par vote,
des habitants dans le premier tiers du mandat.
- Obtenir des liaisons ferroviaires cadencées
Grenoble-Lyon, Grenoble-Valence et Grenoble-Chambéry-Genève
en tenant compte des besoins des habitants de la grande région grenobloise
(Voironnais, Bièvre, Grésivaudan, région de Montmélian).
- Accroître l'attractivité des transports
en commun, notamment par la mise en place d'une carte unique (type carte
orange). Mettre effectivement à l'étude les projets de
tram-train, et autres modes collectifs (minibus, taxis collectifs accessibles,
navettes) à peine esquissés dans le PDU à l'échelle
de l'ensemble de la région urbaine pour en connaître les contraintes
et les potentialités. Etudier le lancement d'un "chèque
mobilité" et d'un système incitatif de co-voiturage
et de stationnement périphérique.
- Inciter fortement tous les employeurs publics
et privés à mettre en oeuvre d'ici fin 2002 un plan de
déplacement d'entreprise (PDE) assorti d'un plan de transport
non polluant des marchandises en ville. Dans ce domaine, la Ville de
Grenoble doit avoir un comportement exemplaire à l'égard
de ses personnels et de ceux des satellites municipaux.
- Développer une politique de zones 30
km/heure dans tous les quartiers de Grenoble et orienter le trafic
des voitures particulières de transit ou inter-quartiers sur
les avenues et les boulevards.
- Mener à bien la continuité et le
maillage complet d'un réseau principal de pistes cyclables et
étendre les zones piétonnes au centre ville.
2.4 Une ville accessible à
tous : accessibilité à la ville, aux activités économiques
et à l'emploi
Favoriser l'accessibilité de la ville (espaces
publics et privés) aux personnes handicapées signifie aménager
une ville plus douce et agréable pour tous (les personnes
âgées, les personnes transportant des charges lourdes, les
personnes utilisant des poussettes ou des caddies).
Il faut donc aller vers le droit commun et la pleine
citoyenneté des personnes à mobilité réduite.
Non seulement, l'accessibilité urbaine, le droit pour tous à
la ville, le droit d'aller et venir, mais aussi les mêmes droits sociaux
à la santé, à l'emploi, à l'éducation,
à la culture, aux loisirs pour les personnes en situation de handicap.
- Mettre à l'étude un schéma
directeur d'accessibilité urbaine pour les personnes handicapées
et à mobilité réduite à l'échelle de
l'agglomération avec un échéancier pluriannuel de
réalisation de "zones accessibilité 100%".
- Consolider les budgets accessibilité
voirie et bâtiments publics au sein des budgets de la commune
et de l'agglomération. Faire appliquer l'obligation pour la Ville
d'offrir 6% de ses postes aux handicapés.
- Assumer toutes les prérogatives municipales
en matière de suivi et de contrôle de l'accessibilité
urbaine tant pour les espaces publics (écoles, équipements
sportifs et culturels, bâtiments administratifs) que pour les espaces
privés (logements, commerces).
- Développer l'accessibilité comme
critère de qualité de l'espace public à travers
les grands projets urbains structurants (caserne de Bonne, Bouchayer-Viallet).
- Favoriser l'accessibilité des transports,
des taxis et des parkings
- Travailler de manière plus étroite
avec les associations à l'élaboration d'une Charte de l'accessibilité
et à la création, à la Communauté d'agglomération,
d'un comité consultatif de l'accessibilité.
- Renforcer, avec d'autres partenaires, l'aide
à domicile pour les personnes à mobilité réduite
3 -Promouvoir une ville citoyenne
La ville est l'affaire de tous. Voter est donc
un acte important, mais les citoyens ne sauraient se décharger de
leurs responsabilités sur les élus. Parce qu'ils ont la capacité
d'agir sur le terrain, souvent de pressentir les évolutions et d'innover,
les habitants de la ville ainsi que les associations ou les groupes qu'ils
forment, doivent pouvoir intervenir dans le domaine politique. Ils ne sont
pas des rivaux, mais des interlocuteurs pour les élus et les pouvoirs
publics.
Quel que soit le rôle du conseil municipal,
la vitalité de la ville dépend d'abord de la capacité
d'intervention des habitants, mais aussi des jeunes, et des associations.
C'est la démocratie locale et participative qui donne vigueur à
la politique.
La question de la citoyenneté dans la ville
ne va pas sans poser en même temps la question de la sécurité
des habitants. Celle-ci n'est pas seulement obtenue par le respect de
la loi, qu'il s'agisse de la petite ou de la grande délinquance,
y compris financière. La sécurité est aussi affaire
de prévention et de prise en charge collective.
3.1 Une ville de la participation
et du débat citoyen : démocratie et information vont de pair
Parce que la démocratie suppose la participation
des citoyens et le respect des engagements pris par les élus à
leur égard, il n'est pas acceptable que le maire ou un adjoint d'une
grande ville cumule les mandats. Il ne peut pas être en contact régulier
et en débat avec les acteurs de la ville, si une partie de son temps,
qui n'est pas extensible, est consacré à un autre mandat :
député, conseiller général ou régional.
Le maire de Grenoble doit l'être à temps plein.
Il importe donc de créer les conditions
d'un dialogue permanent entre les élus, le personnel municipal et
les citoyens. Les habitants doivent pouvoir se prononcer eux-mêmes
sur des questions importantes.
A Grenoble existe une tradition de la vie associative
dont les Unions de quartier sont un exemple reconnu. Pour les élus
et les pouvoirs publics, les associations sont des interlocuteurs majeurs.
La démocratie représentative doit
être constamment soutenue et revivifiée par des formes de démocratie
participative associant aux processus de
décision, une grande diversité d'acteurs que la démocratie
traditionnelle aurait tendance à négliger. Cette démocratie
participative peut aussi être considérée comme un apprentissage
de la vie collective et un vecteur de la construction de la cohésion
sociale d'une ville.
- Développer l'écoute des habitants : boîte aux lettres, téléphone vert,
permanences dans les quartiers, journées portes ouvertes. Organiser
régulièrement des réunions de compte rendu de mandat.
- Créer des comités consultatifs
de secteurs (élus et services-associations et unions de quartier-habitants).
Ils nommeront leur président, organiseront leur fonctionnement,
disposeront d'un budget de secteur et contribueront au débat budgétaire
de la ville.
- Renforcer et faire évoluer les antennes
municipales de secteur, en ajoutant à leurs tâches techniques
une fonction d'accueil et d'information, d'animation et de coordination
des projets de développement dans le secteur.
- Mettre en place des conseils d'enfants et
de jeunes pour éduquer à la citoyenneté. Ces conseils
pourront être nourris par des pratiques sportives éducatives,
culturelles, fondées sur le respect de l'autre et la fraternité.
- Mieux reconnaître le rôle des
associations sans les instrumentaliser au profit d'une politique municipale.
- Aider la formation des bénévoles
associatifs.
- Constituer un conseil local de la vie associative
destiné à favoriser les lieux d'échanges entre les
associations.
- Créer des "espaces ressources"
offrant aux associations des informations d'ordre économique,
financier, juridique ou administratif et des moyens permettant de réaliser
ou diffuser des documents (matériel de secrétariat...).
- Faire de la régie municipale Grenoble-Communication,
Gre-Co, un instrument permettant de promouvoir la communication entre
le conseil municipal et les habitants (information sur les principales
délibérations, information sur ce qui se passe dans la ville
et dans l'agglomération, soutien et animation du débat public
entre habitants et élus). Contribuer à la création
d'une agence locale d'information.
3.2 Une ville, terre de libertés
: lutte contre toutes les formes de discrimination dans la ville
La citoyenneté et la démocratie ne
peuvent véritablement s'exercer lorsque des groupes entiers de la
populations (et pas les moindres comme par exemple les femmes qui constituent
la moitié de l'humanité) sont victimes de discriminations,
parfois légitimées par les textes en vigueur (cas des populations
étrangères présentes de longue date sur le sol français
et à Grenoble). De telles discriminations, outre le fait qu'elles
conduisent une société à se priver de ressources inestimables,
génèrent des frustrations et parfois des humiliations qui
amènent fatalement un affaiblissement de la cohésion sociale
en nourrissant la violence urbaine. La lutte contre toutes les formes de
discrimination dans la ville est donc une priorité.
- Assurer une meilleure représentation
des femmes en réalisant la parité dans les différentes
instances communales, communautaires et dans les services municipaux. Remettre
à plat la répartition des rôles et des compétences
dans l'organisation municipale (la Mairie et la Métro doivent être
exemplaires). Mieux tenir compte du point de vue des femmes dans l'élaboration
des décisions.
- Soutenir les initiatives des femmes et
leurs luttes pour mettre fin aux différentes formes de discrimination
dans la famille, dans l'espace public, dans les lieux de travail. Donner
aux femmes leur place dans la ville en la rendant à la fois sûre
et représentative du rôle qu'elles ont à y jouer.
- Renforcer la participation des étrangers
communautaires à la vie publique et favoriser l'expression des
étrangers extra-communautaires (renforcer le rôle du conseil
consultatif des résidents étrangers, aides aux associations
qui luttent contre le racisme). Demander le droit de vote et l'éligibilité
aux élections locales, pour tous les étrangers extra-communautaires.
- Favoriser la connaissances des autres cultures
et des autres religions, accroître les échanges avec les
villes et les pays d'origine (dépoussiérer les anciennes
pratiques de jumelage, favoriser les jumelages-coopération).
- Combattre les exclusions, le racisme et toutes
les formes de discrimination en soutenant
activement les associations en charge de ces questions. Favoriser la régularisation
des sans papiers.
- Rendre visibles les communautés par la
multiplication de manifestations festives, culturelles et sportives
valorisant la diversité de la population. Renouveler la dénomination
des rues, des places, des bâtiments publics par des patronymes
porteurs d'une symbolique de cette diversité.
- Mettre en oeuvre une laïcité de dialogue,
conformément aux lois de la République, en garantissant la
liberté des cultes, notamment celle des musulmans de l'agglomération
qui expriment le souhait d'une mosquée digne de ce nom.
3.3 Une ville plus sûre
: prévention de la délinquance et sécurité
des biens et des personnes
Avec le droit à la liberté de conscience,
le droit de sûreté est le premier des droits de l'homme dans
la cité. La sécurité des biens et des personnes
doit être l'affaire de tous dans la ville. Elle passe surtout par
la prévention, la priorité des priorités, qui dit
bien comment une ville est gouvernée, comment ses habitants sont
des citoyens, au sens plein du terme, si ils se sentent partie prenante
de la défense du bien commun. Elle passe par le rappel de la loi
et son application avec la sévérité qui convient à
l'encontre de ceux qui commettent des délits. Elle passe aussi par
la réparation apportée aux victimes oubliées par des
politiques trop uniquement répressives.
- Assurer une meilleure co-gestion de la prévention
et de la sécurité au sein des quartiers en renforçant
la coopération des services (police, justice, éducateurs
spécialisé, enseignants, animateurs socioculturels et sportifs)
et des représentants des habitants et des familles. Poursuivre la
mise en _uvre active des conseils de prévention de la délinquance
et du contrat local de sécurité dans le cadre de la politique
de la ville. Renforcer le partenariat entre toutes les institutions en
développant de véritables services publics locaux de prévention
et de sécurité.
- Mettre en place une détection précoce
des comportements délinquants (école primaire) accompagnée
d'actions coordonnées d'éducation et de prévention
par les services publics en complément ou en substitution d'un encadrement
familial ou de voisinage défaillant. Apporter aux familles elles-mêmes
le soutien éducatif dont elles peuvent avoir besoin.
- Développer une police de proximité
en contact permanent avec la population (îlotage) ce qui signifie
une présence active de la police nationale et de la police municipale
sur le terrain aux heures de plus grand risque.
- Adapter le fonctionnement des commissariats
de quartier "aux conditions d'exercice" de la délinquance,
en organisant leur ouverture en soirée. Les policiers doivent être
présents lorsque "les hiboux" s'ébrouent. Veiller
à la qualité de l'accueil dans les commissariats.
- Renforcer la protection et l'aide aux victimes
(réparation financière, médiation sociale et juridique,
soutien psychologique).
3.4 Une ville plus transparente
et plus efficace : le "gouvernement" de la ville
Nombre des difficultés rencontrées
dans le gouvernement de la ville viennent d'une inadaptation de l'institution
municipale aux nouveaux enjeux urbains et aux changements liés au
renforcement de l'intercommunalité. Le pouvoir municipal est, à
la fois, trop éloigné des citoyens et pas assez puissant pour
intervenir dans la ville et mener une action à l'échelle d'une
agglomération de 400 000 habitants.
- Mettre en place une majorité pluraliste
exerçant ensemble les responsabilités politiques.
- Répartir équitablement les compétences
municipales entre les composantes municipales,
en veillant à ne pas les diluer ni à les parasiter les unes
les autres.
- Clarifier et rendre transparents les mécanismes
de décision selon trois grandes
étapes : l'instruction du dossier, la négociation finale
et la décision, l'application et le suivi des projets.
- Promouvoir une autre répartition du
pouvoir et des compétences communales permettant les clarifications
nécessaires entre exécutif, délibératif et
gestion territoriale.
- Séparer clairement les prérogatives
des élus et celles de l'administration territoriale. Celle-ci doit
être impartiale et, en particulier, n'embaucher que sur des critères
de compétence.
- Construire une fonction exécutive collégiale
comprenant le maire, le premier adjoint et cinq maires-adjoints ayant
la responsabilité d'exécuter les propositions par de grands
groupes de compétences transversales. Exiger la disponibilité
totale du maire ce qui interdit tout cumul de mandats.
- Confier à cinq adjoints thématiques
la charge de préparer, de présider et d'animer le
travail des commissions transversales correspondant aux groupes de
compétences (par analogie avec ce qui se passe au conseil régional
et à la communauté d'agglomération).
- Confier à six adjoints la responsabilité
de la gestion territoriale à l'échelle des secteurs,
leur action sur le territoire étant complétée par
des conseillers municipaux délégués, deux par secteurs.
- Confirmer l'échelle du "secteur"
comme lieu privilégié de déconcentration des services
municipaux et de décentralisation de l'action du conseil municipal,
autour de l'antenne municipale de secteur et d'un comité consultatif
de secteur revu et corrigé (voir plus haut).
- Constituer, à partir d'un groupe d'équipements
(écoles, collège, centre social, MJC soit à l'échelle
de 8 à 12 000 habitants), des "plates-formes de soutien
et de débat" avec les associations et les professionnels
concernés, les habitants et les élus. Ces "plates-formes"
seront dotées de moyens d'information, de formation et d'expertise,
et feront des propositions au conseil consultatif de secteur et au conseil
municipal. Elles alimenteront en permanence l'action publique locale.
- Demander pour Grenoble et l'agglomération
le statut de ville pilote pour le droit à l'expérimentation
de nouveaux pouvoirs locaux.
- Construire une gestion déléguée
des organismes extérieurs (CCAS, GEG, OPALE) qui respecte les
principes démocratiques de transparence et de débat.
3.5 Une gestion ouverte et démocratique
de l'agglomération
- Obtenir l'élection au suffrage universel
direct du conseil de communauté afin de transformer ce conseil
en une assemblée politique représentative de la population
de l'agglomération -et abandonner la simple juxtaposition d'intérêts
communaux.
- Renforcer les processus d'élaboration
et de contrôle des décisions des instances intercommunales
(La Métro, le syndicat mixte des transports en commun-SMTC.) en
clarifiant la répartition des compétences. Reconnaître
la place et le rôle de la ville centre dans une agglomération
solidaire.
- Faire un effort particulier à la Métro
pour ouvrir largement les débats sur les dossiers, avant la prise
de décision, dans les conseils municipaux et lors de débats
publics décentralisés. Ouvrir largement les commissions de
travail aux élus des communes, voire aux associations. La mise en
place du conseil de développement peut aller en ce sens à
condition que sa composition fasse une place importante aux associations
actives des habitants de l'agglomération.