Budget primitif 1999 - Budget principal

Conseil municipal du 21 décembre 1998

Délibération n°1 - Intervention de Pierre Kermen, Président du groupe Démocratie, Ecologie, Solidarité-ADES

Ce budget 1999 pose question, nous pose question.

Pouvons nous réellement répondre à nos engagements avec ce budget ?

Nous devons réaffirmer ce soir nos orientations majoritaires. Rappelons les :

1) Le choix du quotidien. Améliorer la vie dans les quartiers

Entretenir, améliorer et développer les services et les équipements de proximité, faire travailler ensemble ces équipements et ces services, leur donner des moyens réels pour bien assurer les services aux habitants.

Restaurer la proximité de l'action municipale grâce aux antennes de quartier. Améliorer la qualité de l'espace public.

2) Développer une politique sociale, au profit de tous

Maintenir et développer pour les personnes âgées les domiciles collectifs. Obliger le conseil général à assumer ses missions de solidarité entre tous.

Apporter une attention et une contribution toute particulière à la petite enfance, aux personnes et aux familles touchées par la crise.

Soutenir une politique d'insertion en particulier des plus jeunes, par des emplois jeunes dans des domaines où de nouveaux besoins sociaux existent et pour le développement durable.

Le conseil général n'a pas renforcé, depuis maintenant plus de 10 ans, les contrats tierce-personnes en aide aux personnes handicapées, alors que les besoins se développent.

Malgré l'initiative continue de la majorité municipale, les actions pour l'accessibilité aux logements, aux déplacements, aux équipements et à l'emploi restent encore marginales et se heurtent à l'ignorance de trop d'acteurs des décisions publiques.

3) Une ville, protégeant la santé de ses habitants, où l'on respire bien. Développer l'écologie urbaine

En protégeant notre santé contre les pollutions, en maîtrisant nos dépenses d'énergie et d'eau, en engageant notre ville dans le recul significatif de la voiture pour laisser plus de place aux mobilités douces (à pied et à vélo) et au développement des transports en commun et des zones 30, en maîtrisant l'aménagement et l'urbanisme, et en développant des équipements et des logements.

Le projet du tunnel sous la Bastille n'est pas cohérent avec notre projet majoritaire, il est contradictoire avec le projet d'une agglomération plus solidaire, plus humaine pour tout le monde, où l'on respire bien.

4) En investissement, priorité au programme des petits travaux (de proximité).

Pour tout cela, une méthode : la majorité pluraliste

Une majorité pluraliste qui s'enrichit de l'apport de chacune de ses composantes.

Une concertation renforcée, la démocratie dans la vie publique, le débat sur les propositions des élus, des habitants et des associations et l'élargissement de la citoyenneté pour les résidents étrangers.

Des moyens

1) Le service public municipal, reconnu de tous, au service de tous

Econome, maîtrisant son mode de vie, ses dépenses, capable d'évoluer et de suivre rigoureusement ses choix.

Disposant des moyens humains et techniques pour rendre les services à la population, dans une décentralisation de nos actions.

2) Une vraie politique du personnel (création de postes et redéploiement)

3) Un contrôle sérieux de la gestion de nos satellites. Un service de la gestion déléguée renforcée.

4) Un budget transparent, qui accompagne notre politique d'aujourd'hui et qui n'handicape pas notre politique pour demain.

La réalité du budget 1999. Un budget qui pose questions

La réalité budgétaire de la ville reste très, très contrainte. Nous l'annoncions au cours du débat d'orientation budgétaire. Réorienter le budget en fonction de notre nouvelle politique devait se traduire par des choix importants qui n'ont pas tous encore été faits.

Nous avons plusieurs interrogations.

Sur le personnel. Nous maintenons notre proposition d'augmentation du budget à 3%, soit 675 596 254,00 F.

Depuis 1995, notre majorité a stoppé la baisse inadmissible de l'effectif du personnel municipal, et a initié le retour aux créations d'emplois (200) et la réduction de la précarité avec la baisse importante du nombre de CES et leur consolidation.

Pour notre part il ne faut pas mettre en péril cette politique du personnel qui permet à la Ville de mieux assurer sa mission de service public en direction des habitants. Nous devons assurer par un taux de croissance de 3 % des frais de personnel, et pouvoir maintenir l'effectif que nous avons réussi à redresser depuis 1995.

Pour notre part nous voudrions ici souligner le travail souvent remarquable que réalisent les agents municipaux au quotidien. Nous ne nous associerons pas aux discours qui visent à affaiblir l'action du service public au service des usagers.

Nous souhaitons une plus grande maîtrise des dépenses de fonctionnement.

Nous nous posons des questions sur :

611 Contrats de prestations de services aux entreprises

+ 490 KF

614 Charges locatives et de copropriété

+ 2.200 KF

617 Etudes et recherches

+ 734 KF

6185 Frais de colloques et séminaires

+ 690 KF

6232 Fêtes et cérémonies

2.500 KF

6233 Foires et expositions

+ 848 KF

6237 Publications

+ 200 KF

6238 Divers

+ 700 KF

6283 Frais de nettoyage des locaux

+ 2.023 KF

 

Nous dénonçons une participation trop forte imposée à la Ville de Grenoble par le Département pour le contingent d'aide sociale

6552 Contingents et participation obligatoires aide sociale du département

+ 2.5 M.F

Nous soutenons la revalorisation de la subvention au CCAS : + 1,6 M.F.

Nous avons une inquiétude sur une surévaluation des recettes attendues par la Ville

article 74 Dotations et participation

+ 43 M.F.

Nous pensons légitime la hausse de la participation au titre de l'incendie : + 24 M.F.

Nous interrogeons très fortement sur :

DGF (dotation générale de fonctionnement versée par l'Etat)

+ 4 M.F.

7477 Subvention et participations budgets communautaires et fonds structurels

+ 3 M.F.

Nous sommes très inquiets sur l'évaluation sérieuse des participations de l'Etat

7483 Attribution et compensation + 29 M.F.

En investissement. Ne pas remettre en cause le programme des petits travaux.

L'arrivée du grand programme des grands travaux ne peut en aucun cas mettre en péril le programme de petits travaux que nous avons engagé dès notre arrivée. Nous souhaitons un engagement de la majorité sur ce point.

Un nouvel endettement de la Ville

C'est ce que nous disons depuis toujours. La dette est toujours devant nous, elle n'est pas résorbée. La Ville n'a fait que repousser d'année en année la "vague".

L'appel à l'emprunt pour 150 M.F. cette année est excessif. La majorité doit s'interroger sur l'opportunité de certains investissements ainsi que le calendrier de ses investissements.

En conclusion

Renforcer le pluralisme

La majorité devrait être plus attentive aux remarques faites par les élus de l'ADES. Nous attirons depuis longtemps l'attention de nos collègues sur les contraintes fortes et durables qui pèsent sur les finances de la Ville. Les déclarations du maire et de l'adjoint aux finances ne suffisent pas à nous rassurer.

Mieux contrôler nos satellites

Nous devons amplifier notre effort sur le contrôle de nos dépenses publiques, sur les satellites, sur la réalité de nos projets de recettes.

Consolider l'emploi municipal

Ne pas remettre en cause le programme d'investissement de proximité

Agir au sein d'une agglomération solidaire

La Ville de Grenoble ne peut agir seule aujourd'hui. Sa population qui vieillit se paupérise, les emplois quittent la ville centre et partent à la périphérie, tout cela est un réel handicap dans nos capacités d'agir.

Grenoble doit s'associer aux autres communes pour favoriser un développement durable et solidaire au sein de l'agglomération. Pour l'instant la Ville de Grenoble conduit trop souvent son action sur le principe d'un transfert de charges en direction de la Métro. La patinoire par exemple. Le projet de tunnel sous la Bastille n'est pas non plus un projet qui puisse rassembler ; au contraire il risque de nous diviser et de coûter très cher en mettant en danger les financements de projets de transports publics.

La Ville de Grenoble doit porter un véritable projet politique dans l'agglomération. Pour notre part nous y prenons une part active et nous agirons toujours en ce sens.