Disparition de Yves EVENO

Publié le 7 janvier 2011

Monsieur Yves EVENO est mort il y a quelques jours, Jean Marc Cantele, ancien adjoint au maire, était son ami, il nous transmet ce billet :

C’est dans nos fonctions respectives que nous avons fait connaissance il y a maintenant dix ans. Monsieur Eveno était président des DDEN (délégué départemental de l’Education Nationale). Les DDEN sont nommés officiellement par l’Inspecteur d’Académie pour veiller sur les écoles qui leur sont confiées en raison de leur « attachement incontesté à la cause de l’enseignement public ». Je prenais mes fonctions d’adjoint au maire chargé de l’éducation et j’ignorais alors jusqu’à l’existence même des DDEN, mais j’ai vite appris qui était leur président. Nos premières rencontres ne furent pas de tout repos, rudes même, comme si chacun testait les convictions et la sincérité de l’autre. Une fois ces barrières tombées, la confiance était là. Nous nous sommes appréciés et avons construit peu à peu sinon une amitié du moins une forme de connivence et de complicité faite d’affection. On dit souvent que l’on ne trouve que des qualités à celui qui vient de nous quitter. Mais comment dire autrement à propos de Yves EVENO qu’il était un homme rigoureux, droit, sincère, la défense de l’intérêt général chevillée au corps, militant de tous les instants, réfractaire épidermique à toute forme d’injustice et d’une grande générosité. Alors venons en aux défauts. Yves EVENO était bourru, têtu, rien de surprenant, obstiné, exigeant avec les autres et encore plus avec lui-même, mais s’agit-il là de défauts ? Tout cela cachait une grande pudeur, et une profonde sensibilité. Il m’est resté en mémoire cette soirée que l’ADES avait organisée sur le thème de la laïcité, et c’est évidemment vers Yves EVENO que nous nous étions tournés. Il avait fait comme à son habitude, une intervention brillante et les réponses aux questions du public le furent tout autant. Il n’était bien sûr pas question de le dédommager de cette animation, alors nous avons décidé de lui offrir un petit présent qu’Yves a aussitôt refusé. Mais pour une fois nous avons été les plus têtus et je me souviens ce jour-là de ses yeux embuées et de ses sanglots dans la voix. C’est l’image que je garderai de Yves EVENO, celle d’un homme de tous les combats et d’une grande humanité. Voilà, pour être digne de vous, Yves, nous allons continuer à ne rien lâcher, nous allons continuer, comme vous l’avez toujours fait, à nous indigner et agir. Vous pouvez compter sur nous.

Le commentaires sont fermés.