Lycée Mounier, la lutte continue

Publié le 14 janvier 2011

Les médiateurs ont rendu leurs conclusions le 11 janvier (voir ci dessous), il y a certes des avancées, mais tout n’est pas réglé loin de là, d’autant que le Président de la région dans un communiqué inacceptable laisse les mains libres au recteur pour poursuivre la dispersion des secondes (que le président lui avait demandé très clairement dans sa lettre du 25 novembre 2010). Voici un extrait du communiqué de JJ. Queyranne du 11 janvier : « Concernant la période transitoire, je demande au recteur de l’Académie de Grenoble de me faire savoir si les préconisations des médiateurs peuvent être mises en œuvre, notamment pour ce qui relève des conditions de répartition des élèves et des formations pour les prochaines rentrées. »

Donc au recteur de choisir, ce qui est très risqué vu son comportement ces dernières semaines. Une information de dernière minute indique que le recteur ne bougera pas puisque JJ.Queyranne n’est pas revenu sur sa lettre du 25 novembre, ce qui signifie que Queyranne n’a pas pris en compte les conclusions des médiateurs qu’il avait nommés. Le sale jeu de dupes continue.

L’ADES poursuivra son soutien aux Mouniers et leur apportera l’aide nécessaire pour faire stopper les décisions du Président de la région et du recteur.

A noter que lors des vœux du Président de la région, les élus écologistes avaient fait entrer dans la salle une délégation du collectif Mounier qui dans le plus grand silence a brandi des pancartes, ce qui a troublé le président et lui a fait oublié de parler des lycées dans son intervention, pourtant il s’agit d’un des budgets les plus important de la région !

Les "Mounier" aux voeux de la Région (Photo PM, tous droits réservés)

Voici un large extrait des conclusions des médiateurs :

« Les décisions concernant le lycée Mounier ont été ressenties comme ambiguës dans le lycée et dans la ville. On a d’abord cru à la fermeture définitive de l’établissement et à sa démolition, puis, ensuite, à sa fermeture pour reconstruction.

Cette fermeture devait être, dans un premier temps, immédiate puis, dans un second temps, elle fut décidée progressive. (Les élèves actuellement à Mounier pourraient y terminer leur scolarité) seules le secondes seraient réimplantées dans d’autres lycées à la rentrée 2011.

Le personnel, des élèves, des parents qui avaient déjà manifesté leur mécontentement, ont considéré que ces aménagements habillaient différemment la même solution : la fermeture du lycée, sa démolition, la construction d’un nouvel établissement dans un futur plus ou moins lointain et son implantation dans un secteur mal identifié.

Les intéressés pensaient ainsi que les pouvoirs publics profitaient des (réels) problèmes de sécurité que connaissaient les bâtiments pour mettre en œuvre l’idée selon laquelle il fallait supprimer un lycée en trop dans la ville.

Les réactions ont été vives et importantes…

Conformément aux vœux du Président du Conseil Régional nous avons donc tenté de concilier les problèmes de sécurité constatés par la Région avec la volonté des acteurs locaux de voir se poursuivre les efforts pédagogiques actuellement engagés ainsi que l’histoire de « Mounier », au même titre d’ailleurs que l’auraient souhaité d’autres établissements symboliques de la ville.

Pour cela, nous avons conçu le projet de faire fonctionner Mounier pendant les opérations de démolition/reconstruction et pendant l’étape si importante du « Programme » qui dessinera, de façon concertée, l’avenir du lycée.

Ce projet ne peut se réaliser que si les conditions suivantes sont respectées :

  • Prise en compte raisonnable des questions de sécurité et, notamment, de celles exprimées par la Région, soit :
    • Désaffectation du bâtiment le plus fragile de l’établissement, le bâtiment « D ».
    • Le bâtiment « E » étant constitué de trois blocs, désaffectation progressive de ce bâtiment et poursuite de la surveillance déjà entreprise sur l’ensemble des locaux pour prendre les mesures qui s’imposent.
    • Mise sur pied d’un plan de redéploiement de l’ensemble des élèves dans le cas où il serait nécessaire d’évacuer l’établissement.
    • Utilisation d’ «Algécos » de la nouvelle génération permettant un confort plus grand pour les élèves et le personnel.
  • La diminution significative du nombre d’élèves afin d’utiliser moins de surface, soit environ 450 élèves.
  • L’accueil par le lycée voisin, le lycée Guynemer, des demi-pensionnaires à midi. (ce lycée nous a déjà laissé entendre cette possibilité)
  • L’alimentation de la structure pédagogique par des secondes, seul gage d’une pérennité de l’établissement.

Le nombre de secondes devra être suffisant pour que la structure garde sa cohérence et que le lycée conserve ses options (musique, italien européen, chinois, arts visuels, arabe, turc). Seraient alors scolarisés dans d’autres établissements des élèves sans aucune de ces options.

Ces classes de « seconde » permettraient aux élèves du lycée, de poursuivre leur scolarité dans les filières existantes (L, ES, S, STG)

  • L’établissement veut et doit pouvoir conserver sa dynamique pédagogique en continuant à innover. L’implantation d’une seconde expérimentale « CHARPAK », illustrerait cette volonté. L’innovation se réaliserait sous la responsabilité des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux concernés, en collaboration avec l’Université scientifique et médicale et l’IUFM. Elle ferait suite aux expériences déjà entreprises dans les écoles et le collège de la Villeneuve. L’IUFM reçoit très favorablement cette demande et propose même de mettre deux salles à disposition du lycée si elles sont remises en état. L’IUFM se trouve dans le voisinage immédiat de « Mounier ».

Pour mettre en œuvre ces dispositions,

Nous préconisons que le Président du Conseil Régional :

  • notifie officiellement la reconstruction du lycée E. Mounier sur le site actuel, produise un calendrier des opérations de construction et poursuive, bien entendu, la surveillance du site.
  • sursoie à la demande faite au Recteur le 27 novembre 2010 de redéployer l’ensemble des classes de « seconde » du lycée Mounier.

Nous préconisons que le Recteur de l’Académie de Grenoble conduise et accompagne les dispositions qui sont de son ressort et qu’il veuille bien revenir sur les mesures de redéploiement de quelques unes des classes de seconde qui ont été réimplantées dans des lycées voisins. Nous savons la lourdeur et la complexité des calendriers de l’Education Nationale mais nous savons aussi que des réajustements interviennent régulièrement et qu’à l’heure où nous faisons cette proposition, le Comité Technique Paritaire qui doit être consulté sur cette mesure, ne s’est pas encore réuni…

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