L’addition s’il vous plaît

Publié le 14 janvier 2012

Alors que l’aménagement du quartier de Bonne touche bientôt à sa fin, la question de l’utilisation des deux pavillons d’entrée (qui avaient servi de postes de gardes à l’époque de la caserne) n’avait pas trouvé de réponse jusqu’à l’année dernière. C’est en effet le 7 juillet 2011 que l’un d’eux devenait par la grâce d’une extension, un restaurant de 100 m2, baptisé « le SÃS », comprendre SENS en phonétique, mais dont on verra qu’il n’a pas le même pour tous. Pas question ici de chercher à combler modestement un petit creux ou à tromper une petite faim, car au «le SÃS» ne vient pas qui veut, mais qui peut. Le jeune chef de cuisine et sa compagne, tous deux par ailleurs à la tête d’autres affaires, ont ainsi créé un genre de maison pour clients sensibles à la poétique des menus (sur la plage, dans un bloc de calcaire crème cuite et feuille croustillante de Safran du Drac, citron hallucinogène…) et à celle de l’addition. Si l’on excepte un menu à 35 € le vendredi midi, le menu unique est à 70 € et celui qui accorde les mets aux vins à 140 €. A la portée de toutes les bourses comme on le voit. Loin de nous l’idée d’incriminer les dirigeants de cette entreprise qui après tout font ce qu’ils sont en droit de faire. En revanche, c’est une nouvelle illustration concrète de la politique municipale dite de gauche, qui cède le patrimoine municipal, le plus souvent à vil prix à des intérêts privés.

Certains diront qu’il s’agit d’un mauvais procès, puisque sur les deux pavillons, il en reste encore un utilisé par la ville pour des réunions ou des expositions. Ceux-là devront déchanter car ce pavillon sera bientôt transformé en bistrot glacier pour le plus grand bonheur des heureux propriétaires de «le SÃS» qui déclarent avoir l’accord de la Mairie pour s’y installer. Et de deux !

Qui a décidé de cette cession ? Y-a-t-il eu un appel d’offres ? A la suite de quel débat et avec qui ? On cherche encore, car le Conseil Municipal n’a jamais été saisi de cette question. Alors qui ? Le petit cercle, toujours les mêmes, ceux qui au fil du temps ont définitivement rompu les amarres avec la démocratie.

En politique cela s’appelle « la Restauration » !

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