
Depuis le 1er janvier 2025, la Zone à faibles émissions (ZFE) est mise en place dans treize communes de la métropole grenobloise. Dans le but d’accompagner son déploiement progressif, Grenoble-Alpes Métropole a sollicité l’Agence d’Urbanisme pour conduire une enquête sur la connaissance et la perception de la ZFE par la population. Le ressenti de mille personnes a été analysé, aboutissant à l’identification de groupes aux profils et sensibilités similaires.
Les enseignements-clés : pas de grandes surprises.
Si l’enquête révèle un niveau de connaissance de la ZFE extrêmement faible (tant sur le périmètre concerné que sur ses modalités pratiques et dérogations ou encore, sur les aides disponibles), elle souligne en revanche des attitudes globalement favorables au dispositif (67 % de l’échantillon), toutefois nuancées par un certain nombre de préoccupations et réserves.
Les plus favorables au dispositif ne sont pas ceux qui le connaissent le mieux. En effet, non seulement le niveau de connaissance n’influence pas à la hausse le niveau d’adhésion, mais il semble même outiller la critique à son égard.
Les positionnements sont plutôt favorables par principe à une mesure considérée comme environnementale.
C’est plus la perception d’une utilité en général qui semble déterminante dans l’adhésion à la ZFE que la croyance en un impact concret sur la qualité de l’air.
Dans ce même esprit, la perception d’une qualité de l’air dégradée n’améliore pas l’adhésion à la ZFE. Au contraire, les plus opposés sont souvent ceux qui jugent la qualité de l’air comme la plus mauvaise, illustrant une forme de scepticisme quant à l’efficacité réelle du dispositif pour répondre à cet enjeu.
De manière générale, une forte polarisation oppose « promoteurs » et « détracteurs » de la ZFE, en grande partie fondée sur l’impact estimé que la ZFE pourrait avoir sur leur propre situation ou celle des plus modestes. Ainsi, la perception du caractère socialement juste et équitable de la mesure joue un rôle central dans l’adhésion. On trouve à une extrémité des profils plus jeunes, souvent urbains, plus aisés et moins motorisés, généralement favorables à la ZFE et à l’autre, des familles plus nombreuses, résidant en périphérie ou dans des zones moins desservies, dont les revenus sont moindres et qui dépendent davantage de véhicules plus polluants.
Pour plus de détails sur la méthodologie de l’enquête : https://www.aurg.fr/article/559/2205-perceptions-de-la-zfe-un-reflet-des-tensions-entre-justice-sociale-enjeux-sanitaires-et-environnementaux.htm